Après notre reportage de lundi sur la tension créée dans le Léboutou(Dabou)par la crise qui divise la famille méthodiste, l’interview de Akpa Metchro Dénis qui a parlé, hier, au nom des protestants méthodistes, le révérend-pasteur Affi Dadié, pasteur de Kpass, et secrétaire général du district de l’église méthodiste unie à Dabou, défend aujourd’hui la position de son camp.
Quelles sont, selon vous, les causes de la crise que traverse l’église méthodiste ?
Neuf pasteurs, pour des problèmes personnels, des problèmes de poste, se sont lancés dans une rébellion. Tout ce qu’ils demandaient, était que le bishop Benjamin Boni quitte son poste. C’est donc une situation qui est née au sein du corps pastoral. Plusieurs fois, le bishop, en homme patient, a tout fait pour que cette situation soit réglée entre nous. Il a réuni ses collègues, mais ceux-ci sont restés sur leur position. Et le président de la République a demandé, entre autres, au ministre Lyda Kouassi, Mambé Robert, Mme Ekra Mathieu, de chercher à régler ce litige. En temps que médiateurs, ils ont tout fait pour que nos collègues reviennent à la maison. Mais ceux-ci ont toujours posé des conditions que nous ne pouvions pas accepter.
Lesquelles ?
Ils ont demandé à faire partie de l’équipe dirigeante de l’église. Et que Benjamin Boni ne soit plus le bishop de l’église. Il leur a dit qu’ils ne pouvaient pas révendiquer tout en restant à l’extérieur. Il a souhaité qu’ils reviennent au sein de l’église afin que les points de vue soient harmonisés ; ils ont refusé. Ce sont donc eux qui ont traduit le bishop en justice. Quand la justice a tranché, ils ont eu tort. La justice a demandé que le bishop Boni continue de diriger l’église, et que tous les biens reviennent à l’Eglise méthodiste unie. Le ministre de l’Intérieur a pris un arrêté pour dire que les biens appartenaient à l’Eglise méthodiste unie. Cela signifie que notre patrimoine ne peut pas appartenir à deux églises. Eux se réclament de l’Eglise protestante méthodiste, alors que c’est cette église qui est devenue l’Eglise méthodiste unie. Ils estiment que la chose ne leur a jamais été présentée de cette façon. Le bishop Boni leur aurait annoncé, au départ, que l’Eglise protestante méthodiste de Côte d’Ivoire allait devenir juste un partenaire de l’église unie des Etats-Unis. Et que c’est chemin faisant que, par la seule volonté du bishop Boni et de ses proches, l’église ivoirienne aurait perdu son autonomie pour être intégrée à l’église américaine.
L’Eglise méthodiste unie de Côte d’Ivoire est toujours restée autonome. Je vous donne un exemple. Si je signe un partenariat avec vous parce que vous êtes mon frère ; est-ce que cela vous donne le droit de me prendre mon épouse ?
La gestion de l’église ivoirienne est-elle la même qu’avant ?
Elle est toujours restée la même.
Et la doctrine ?
La doctrine est toujours la même.
Vos frères protestants disent que l’église des Etats-Unis tolère l’homosexualité.
Ce n’est pas vrai. Je vais vous en donner la preuve. (De la véranda où nous faisons l’entretien, il entre dans sa maison et revient avec un document sur la doctrine de l’Eglise méthodiste unie tiré du net des mois plus tôt).Ils vous ont certainement parlé du régime épiscopal et de la présence de flamme sur le logo de l’Eglise méthodiste unie. D’où est venu le nom méthodiste uni ? Aux Etats-Unis, c’est l’Eglise ‘’évangéliques unies et frères’’. Nous ne pouvions pas prendre comme appellation : Eglise méthodiste et frères unis. Qu’avons-nous fait ? Nous avons décidé de ne pas prendre en compte le mot frères qu’ils ont à leur niveau, et nous avons aussi abandonné le mot protestant que nous avions de notre côté. C’est la synthèse qui donne : Eglise méthodiste unie. Quel mal y a-t-il de s’unir avec une église-sœur ?
Que dit l’Eglise méthodiste unie sur l’homosexualité ?
Il lit un paragraphe du document où il est écrit : « l’Eglise méthodiste unie maintient que toutes les personnes sont des individus du sacré en valeur ; et encourage le méthodiste uni à être ministère avec et toute la personne. (…). L’église considère officiellement que l’homosexualité est incompatible avec l’enseignement chrétien. Elle déclare que les homosexuels de pratique avéré ne peuvent pas être ordonnés»
Ils ont aussi des réserves sur le régime épiscopal choisi par l’Eglise méthodiste unie.
S’agissant, par exemple, de l’église catholique qui est une église épiscopalienne, les décisions viennent du sommet. L’Eglise méthodiste unie est épiscopalienne, mais nous gardons nos habitudes de l’église protestante. C’est-à-dire qu’on fait toujours les votes et qu’on n’impose pas un responsable.
Le principe de l’élection du responsable national pour 7 ans est-il maintenu ?
Celui qui est aujourd’hui le bishop, n’avait jamais voulu être président de l’église méthodiste. Il a accepté de l’être juste pour 2 ans au lieu de 7. Au terme des 2 ans, ce sont nous-mêmes qui lui avons demandé de continuer. Comme on le dit souvent, quand tu n’aimes pas ton chien, tu l’accuses de rage. Nous n’avons jamais connu, dans notre église, un responsable aussi bon comme lui. Je n’ai pas encore vu un pasteur à qui quelqu’un a remis 500.000,1.000.000 ou 10.000.000 de Fcfa en lui disant que c’est pour lui, et qui décide de les partager avec ses collègues. Il met l’argent dans la caisse pour que nous soyons payés.
Justement, il nous revient que la majorité des pasteurs l’ont suivi rien que pour des intérêts matériels.
Sommes-nous des enfants ? Adorons-nous un homme ou Dieu ? Personnellement, je n’adore pas un homme. Personne n’a fait ma formation à ma place. Et si aujourd’hui, c’est un homme que je dois adorer, c’est que je n’aurai rien appris. Ils n’ont rien à dire. Ce sont eux-mêmes qui ont traduit le bishop en justice. Mais, quand cette justice a tranché, ils n’ont pas accepté sa décision. Parce qu’ils trouvent que la décision n’a pas été rendue sur une base correcte.
Ils affirment que l’arrêté ministériel, sur lequel s’est appuyé le juge, est irrégulier.
Pourquoi sur 147 pasteurs, 9 se sont révoltés, et jusqu’à ce jour, ils demeurent au même nombre ? Pourquoi, en dehors des vieux qui les ont enduits en erreur, ils n’ont été suivis par aucun jeune pasteur ?
Le changement de dénomination s’est-il fait conformément aux textes. Est-ce une décision de la conférence ?
C’était au temple du jubilé (Ndlr à Cocody), le 21 octobre 2003. C’est au cours de cette conférence qu’il y a eu ce dont on parle.
Pendant le procès, le bishop Boni n’aurait jamais pu produire le procès verbal de la conférence du 21 octobre 2003. Il aurait même avoué avoir obtenu l’arrêté grâce à ses amitiés au ministère de l’Intérieur.
Ceux qui vous parlent, ne sont pas sérieux. L’église méthodiste n’est pas une petite église. Cela signifie que sans les Américains, elle peut toujours exister. La preuve, ce ne sont pas les Américains qui viennent payer les pasteurs ici.
Les pasteurs qui se plaignent, étaient-ils présents ?
Le pasteur Légbédji (un des meneurs de la contestation) était présent et a signé le document final.
Etait-il vraiment question à cette date de changer le nom de l’église et la fondre dans l’église américaine ? Parce que vos adversaires soutiennent qu’ils n’ont donné leur accord que pour le partenariat.
Je dis qu’ils n’ont rien à dire. Quand tu mènes une lutte et que tu n’as pas eu gain de cause, il faut chercher le faux et mentir. C’est ce qu’ils sont en train de faire.
Interview réalisée par Cissé Sindou
Quelles sont, selon vous, les causes de la crise que traverse l’église méthodiste ?
Neuf pasteurs, pour des problèmes personnels, des problèmes de poste, se sont lancés dans une rébellion. Tout ce qu’ils demandaient, était que le bishop Benjamin Boni quitte son poste. C’est donc une situation qui est née au sein du corps pastoral. Plusieurs fois, le bishop, en homme patient, a tout fait pour que cette situation soit réglée entre nous. Il a réuni ses collègues, mais ceux-ci sont restés sur leur position. Et le président de la République a demandé, entre autres, au ministre Lyda Kouassi, Mambé Robert, Mme Ekra Mathieu, de chercher à régler ce litige. En temps que médiateurs, ils ont tout fait pour que nos collègues reviennent à la maison. Mais ceux-ci ont toujours posé des conditions que nous ne pouvions pas accepter.
Lesquelles ?
Ils ont demandé à faire partie de l’équipe dirigeante de l’église. Et que Benjamin Boni ne soit plus le bishop de l’église. Il leur a dit qu’ils ne pouvaient pas révendiquer tout en restant à l’extérieur. Il a souhaité qu’ils reviennent au sein de l’église afin que les points de vue soient harmonisés ; ils ont refusé. Ce sont donc eux qui ont traduit le bishop en justice. Quand la justice a tranché, ils ont eu tort. La justice a demandé que le bishop Boni continue de diriger l’église, et que tous les biens reviennent à l’Eglise méthodiste unie. Le ministre de l’Intérieur a pris un arrêté pour dire que les biens appartenaient à l’Eglise méthodiste unie. Cela signifie que notre patrimoine ne peut pas appartenir à deux églises. Eux se réclament de l’Eglise protestante méthodiste, alors que c’est cette église qui est devenue l’Eglise méthodiste unie. Ils estiment que la chose ne leur a jamais été présentée de cette façon. Le bishop Boni leur aurait annoncé, au départ, que l’Eglise protestante méthodiste de Côte d’Ivoire allait devenir juste un partenaire de l’église unie des Etats-Unis. Et que c’est chemin faisant que, par la seule volonté du bishop Boni et de ses proches, l’église ivoirienne aurait perdu son autonomie pour être intégrée à l’église américaine.
L’Eglise méthodiste unie de Côte d’Ivoire est toujours restée autonome. Je vous donne un exemple. Si je signe un partenariat avec vous parce que vous êtes mon frère ; est-ce que cela vous donne le droit de me prendre mon épouse ?
La gestion de l’église ivoirienne est-elle la même qu’avant ?
Elle est toujours restée la même.
Et la doctrine ?
La doctrine est toujours la même.
Vos frères protestants disent que l’église des Etats-Unis tolère l’homosexualité.
Ce n’est pas vrai. Je vais vous en donner la preuve. (De la véranda où nous faisons l’entretien, il entre dans sa maison et revient avec un document sur la doctrine de l’Eglise méthodiste unie tiré du net des mois plus tôt).Ils vous ont certainement parlé du régime épiscopal et de la présence de flamme sur le logo de l’Eglise méthodiste unie. D’où est venu le nom méthodiste uni ? Aux Etats-Unis, c’est l’Eglise ‘’évangéliques unies et frères’’. Nous ne pouvions pas prendre comme appellation : Eglise méthodiste et frères unis. Qu’avons-nous fait ? Nous avons décidé de ne pas prendre en compte le mot frères qu’ils ont à leur niveau, et nous avons aussi abandonné le mot protestant que nous avions de notre côté. C’est la synthèse qui donne : Eglise méthodiste unie. Quel mal y a-t-il de s’unir avec une église-sœur ?
Que dit l’Eglise méthodiste unie sur l’homosexualité ?
Il lit un paragraphe du document où il est écrit : « l’Eglise méthodiste unie maintient que toutes les personnes sont des individus du sacré en valeur ; et encourage le méthodiste uni à être ministère avec et toute la personne. (…). L’église considère officiellement que l’homosexualité est incompatible avec l’enseignement chrétien. Elle déclare que les homosexuels de pratique avéré ne peuvent pas être ordonnés»
Ils ont aussi des réserves sur le régime épiscopal choisi par l’Eglise méthodiste unie.
S’agissant, par exemple, de l’église catholique qui est une église épiscopalienne, les décisions viennent du sommet. L’Eglise méthodiste unie est épiscopalienne, mais nous gardons nos habitudes de l’église protestante. C’est-à-dire qu’on fait toujours les votes et qu’on n’impose pas un responsable.
Le principe de l’élection du responsable national pour 7 ans est-il maintenu ?
Celui qui est aujourd’hui le bishop, n’avait jamais voulu être président de l’église méthodiste. Il a accepté de l’être juste pour 2 ans au lieu de 7. Au terme des 2 ans, ce sont nous-mêmes qui lui avons demandé de continuer. Comme on le dit souvent, quand tu n’aimes pas ton chien, tu l’accuses de rage. Nous n’avons jamais connu, dans notre église, un responsable aussi bon comme lui. Je n’ai pas encore vu un pasteur à qui quelqu’un a remis 500.000,1.000.000 ou 10.000.000 de Fcfa en lui disant que c’est pour lui, et qui décide de les partager avec ses collègues. Il met l’argent dans la caisse pour que nous soyons payés.
Justement, il nous revient que la majorité des pasteurs l’ont suivi rien que pour des intérêts matériels.
Sommes-nous des enfants ? Adorons-nous un homme ou Dieu ? Personnellement, je n’adore pas un homme. Personne n’a fait ma formation à ma place. Et si aujourd’hui, c’est un homme que je dois adorer, c’est que je n’aurai rien appris. Ils n’ont rien à dire. Ce sont eux-mêmes qui ont traduit le bishop en justice. Mais, quand cette justice a tranché, ils n’ont pas accepté sa décision. Parce qu’ils trouvent que la décision n’a pas été rendue sur une base correcte.
Ils affirment que l’arrêté ministériel, sur lequel s’est appuyé le juge, est irrégulier.
Pourquoi sur 147 pasteurs, 9 se sont révoltés, et jusqu’à ce jour, ils demeurent au même nombre ? Pourquoi, en dehors des vieux qui les ont enduits en erreur, ils n’ont été suivis par aucun jeune pasteur ?
Le changement de dénomination s’est-il fait conformément aux textes. Est-ce une décision de la conférence ?
C’était au temple du jubilé (Ndlr à Cocody), le 21 octobre 2003. C’est au cours de cette conférence qu’il y a eu ce dont on parle.
Pendant le procès, le bishop Boni n’aurait jamais pu produire le procès verbal de la conférence du 21 octobre 2003. Il aurait même avoué avoir obtenu l’arrêté grâce à ses amitiés au ministère de l’Intérieur.
Ceux qui vous parlent, ne sont pas sérieux. L’église méthodiste n’est pas une petite église. Cela signifie que sans les Américains, elle peut toujours exister. La preuve, ce ne sont pas les Américains qui viennent payer les pasteurs ici.
Les pasteurs qui se plaignent, étaient-ils présents ?
Le pasteur Légbédji (un des meneurs de la contestation) était présent et a signé le document final.
Etait-il vraiment question à cette date de changer le nom de l’église et la fondre dans l’église américaine ? Parce que vos adversaires soutiennent qu’ils n’ont donné leur accord que pour le partenariat.
Je dis qu’ils n’ont rien à dire. Quand tu mènes une lutte et que tu n’as pas eu gain de cause, il faut chercher le faux et mentir. C’est ce qu’ils sont en train de faire.
Interview réalisée par Cissé Sindou