Danger à l'horizon pour le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). C'est le président du comité scientifique pour la recherche de la candidature unique, Paulin Allomo qui le dit dans sa dernière communication, adressée à ceux qui n'épousent pas encore entièrement l'idée de candidature unique au sein de la famille houphouétiste. Car, de l'avis de l'ancien parlementaire, membre du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, « avec la candidature individuelle, un candidat de Rhdp peut passer au premier tour ; cela va mettre en mal la gouvernance ensemble dans la mesure où la plate-forme n'a pas prévu ce cas de figure. Si deux candidats différents issus du Rhdp arrivent en tête au premier tour de façon équitable, l'électorat du Fpi et sa mouvance présidentielle viendront arbitrer, sous conditions, pour départager les voix. Ainsi, on verra le Fpi se réinstaller au pouvoir en tant que faiseur de roi. Ce cas de figure entraînera par ailleurs la confrontation entre militants de Rhdp qui, nécessairement, volera en éclat avec toutes les conséquences. Il ne faut pas non plus oublier les rancœurs », révèle-t-il avant de renchérir : « il faut reconnaître que nos leaders sont des hommes qui ont leurs faiblesses et leurs forces en face de l'échec ; ce n'est ne pas sûr que celui qui est éliminé ait assez de force pour reprendre les négociations dès le lendemain ; il lui faut un temps pour s'en remettre. C'est pourquoi la candidature unique s'avère obligatoire surtout que l'esprit et la lettre de la plate-forme n'interdisent pas aux candidats éliminés une quelconque alliance ou coalition avec le parti au pouvoir ». Mesurant les risques, l'ancien député de Bouaflé ne s'embarrasse pas pour vouer presque aux gémonies « tous ceux qui optent pour des négociations au 2ème tour ; parce que c'est risqué et dangereux ». Mais, face aux dangers qui menacent la cohésion du Rhdp, Paulin Allomo n'entend pas baisser les bras. Loin donc d'être gagné par un quelconque découragement, il continue sa croisade de promotion de la candidature unique. « Nous n'avons pas encore baissé les bras. Tant que nous le pouvons, nous allons continuer à promouvoir l'idée », a-t-il assuré hier. « Tout est dans la manière. Si je viens vous voir pour dire que je veux acheter votre appartement, vous me direz tout de go, non. Cependant, si je viens vous proposer d'acheter votre appartement à 1 milliard, vous réfléchirez par deux fois », a-t-il poursuivi. Pour étayer son idée, M. Allomo invite les différentes instances du Rhdp à faire de l'actualisation de la plate-forme, signée le 18 mai 2005, leur cheval de bataille. Car, dira l'ancien parlementaire, les clauses de la plate-forme ont nécessairement besoin d'être mises au goût du jour, eu égard aux enjeux actuels du processus électoral. «Tout évolue ; les conditions dans lesquelles naquit la plate-forme ne sont plus les mêmes que celles de 2010. Loin donc des égoïsmes et, autour d'un programme commun de gouvernement, le Rhdp doit œuvrer pour le partage du pouvoir dès maintenant », propose-t-il.
Marc Dossa
Marc Dossa