Hier, il a fait beaucoup plus froid que d'habitude dans cet immense stade de SOWETO avec ses plus de 6o mille spectateurs. Perché du haut de la tribune de presse, j'ai vu des Eléphants à la tâche avec beaucoup de détermination. Appliqués dans le jeu. Bravant cet hiver, ils voulaient se donner à fond, comme l'avait dit l'un des leurs (Emmanuel Eboué) : " Nous savons que nos parents attendent beaucoup de nous contre le Brésil, nous allons donner le meilleur de nous-mêmes ". Hélas, mille fois hélas, la volonté de ces jeunes, sur qui reposait l'espoir d'un pays, d'un continent, n'a pas suffi pour mettre en déroute le Brésil, ce pays cinq fois champion du monde où le football n'a plus de secret. Dans les tribunes, j'ai vu des Ivoiriens déçus et amers car le rêve de voir les Eléphants entrer dans l'histoire venait de se briser. J'ai eu encore plus mal de savoir que Desmund Tutu, Zinédine Zidane, et autres grandes personnalités étaient venus voir et supporter ces Eléphants. Oui, les Eléphants sont tombés, non pas pour n'avoir pas essayé mais parce qu'ils sont tombés sur plus fort qu'eux. Alors cette belle génération va tristement vers une carrière sans trophée ? Sont-ils maudits, ces jeunes pourtant pleins de talent ? Je ne le pense pas. Je crois que les Eléphants sont le symbole d'une Côte d'Ivoire qui se décompose chaque jour. Notre football n'a pas de lauriers parce que le pays n'est pas sanctifié. L'étoile des ces jeunes talentueux est noyée par la souillure de nos hommes politiques ; sinon comment expliquer que ces mêmes joueurs, sous les couleurs de leurs clubs respectifs, réalisent les plus grands espoirs ? Il n'y a qu'à regarder le Ghana voisin. La démocratie est le quotidien des hommes politiques. On a organisé les élections, les hommes politiques ne se moquent pas du peuple et tout cet élan positif rejaillit sur les Black Stars ; Champion du monde des moins de 20 ans, vice-champion d'Afrique, ils sont assurés d'être au second tour et le peuple ghanéen exulte de joie. Ivoiriens, vous voulez la joie, alors arrêtons de massacrer le peuple et vous verrez les résultats des Eléphants, sinon ce sera un éternel recommencement. Ce ne sera pas le nombre pléthorique de ministres à JOHANNESBURG ou la présence du Premier ministre, ni les milliards de francs qui changeront les choses car il est écrit " Repentez- vous si vous voulez faire la gloire de Dieu ". Yako à toi, Eléphant, Yako à toi, Peuple de Côte d'Ivoire ; j'ai mal pour eux, et pour mon pays.
Par De Bouaffo
Par De Bouaffo
