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Sport Publié le mardi 22 juin 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Supporters Ivoiriens en Afrique du Sud - Chronique d’une souffrance sans pareille

© L’intelligent d’Abidjan Par Emma
Mondial 2010 - Voici comment les Ivoiriens ont vécu le match Brésil-Côte d`Ivoire à Abidjan
Dimanche 20 juin 2010. Abidjan
Les supporters ivoiriens convoyés en Afrique du Sud depuis le lundi 14 juin dernier pour suivre de près la coupe du Monde 2010 n’ont pas le grand sourire aux lèvres. « African Village », la structure organisatrice du convoi et partenaire du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Salubrité Urbaine est passé à côté de la plaque. Tout sur le calvaire des Ivoiriens au pays de Nelson Mandela.

Annoncée à grande pompe dans la presse ivoirienne et particulièrement sur les antennes de la télévision nationale pendant plusieurs semaines, l’organisation du convoi des supporters ivoiriens en Afrique du Sud pour suivre le Mondial 2010 aura été un fiasco dans l’ensemble. La structure « African Village » dirigée par Jean-Marcel Tapé aura fait du tapage pour rien. La seule chose qu’elle aura réussi, c’est d’avoir trouvé un avion pour transporter les voyageurs. Le reste n’est qu’amateurisme. Les signes du manque du sérieux des organisateurs étaient déjà perceptibles dès le départ à l’aéroport d’Abidjan-Port Bouet . Et pour cause, le voyage qui était programmé pour 23h le dimanche 13 juin n’a été effectif qu’à 2h30 du matin du lundi 14 juin. Pour ce premier couac, aucune explication n’a été donnée aux passagers. Ces derniers qui brulaient d’envie de suivre la première coupe du Monde organisée sur le sol africain, ont « avalé » ce manque de considération. Malgré leur colère, ils se sont engouffrés dans l’avion. Et pourtant, outre les supporters professionnels des Eléphants, des personnalités du monde politique, économique, culturel ... sont aussi du voyage. Qu’à cela ne tienne ! Le vol Abidjan-Johannesburg se passe sans difficulté. Le vrai calvaire prend réellement forme en terre sud africaine. Premier fait : le transport de l’aéroport au lieu d’hébergement coince. Les bus qui avaient été annoncés sont inexistants. L’attente est longue. Très longue même. Fatigués et malmenés par le froid (c’est l’hivers en Afrique du Sud), les passagers crient leur mécontentement. Là encore, pas d’explication concrète. Trois heures plus tard, c’est le départ enfin de l’aéroport. La majorité des passagers est conduite dans une résidence universitaire. Là-bas, c’est la pagaille. Il faut avoir de la chance pour être logé. La désolation et l’inquiétude se lisent sur le visage des uns et des autres. Finalement, c’est tard dans la nuit que tout le monde est logé dans différents hôtels éloignés les uns des autres. Un ouf de soulagement qui fait immédiatement place à une autre angoisse. Comment trouver à manger ? « Ce n’est pas à nous de vous donner à manger cette nuit. Notre contrat, c’est le petit déjeuner. Le déjeuner et le dîner sont à votre charge. » Lance Daniel, un jeune Congolais coopté par « African Village ». Il s’adressait là à des membres du Comité Exécutif de la Fédération Ivoirienne de Football et à des Présidents de club qui font partie de ce voyage. Ces derniers sont logés dans un hôtel d’une seule étoile alors que le Ministère des Sports leur avait promis celui de trois étoiles. Complètement dépassés par les événements, ces cadres du football ivoirien s’interrogent. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Ils choisissent alors de prendre en otage le chargé de mission du Ministre Mel Théodore. Ce dernier (Yao Yao) qui semble ne pas comprendre quelque chose dans cette inorganisation, ne trouve pas les mots justes pour calmer les frustrés du jour. Finalement, après un huis-clos avec son partenaire d’ « African Village », il se rend compte que le Ministère des Sports a une lourde responsabilité dans ce désordre. Il décide alors d’offrir à manger. C’est aux environs de 2h du matin du mardi 15 juin 2010 que les uns et les autres ont pu mettre quelque chose sous la dent. Ce même scénario s’est aussi produit à l’hôtel des supporters professionnels des Eléphants. Chose curieuse dans ce désordre organisé, c’est que le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Salubrité Urbaine qui a signé un contrat avec « African Village » pour ce convoi, semblait être spectateur de la maltraitance des Ivoiriens en Afrique du Sud. Puisque le même calvaire a continué à l’aller comme au retour de Port Elisabeth où s’est déroulé le premier match des Eléphants contre le Portugal le mardi 15 juin 2010. Une seule chose est indiscutable : « African Village » et le Ministère des Sports n’ont pas été à la hauteur dans l’organisation du convoi des Ivoiriens en Afrique du Sud. Certainement que le Ministre Mel et ses collaborateurs qui ont dû faire trop confiance à leurs partenaires, ont été tout simplement trompés. Vivement que les uns et les autres tirent les leçons.

Hamed Konin, envoyé spécial

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