x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 22 juin 2010 | Nord-Sud

Saisine du Procureur par Gbagbo : Les répercussions sur la sortie de crise

© Nord-Sud Par Emma
1er mai - Les travailleurs présentent leurs doléances au président Laurent Gbagbo
Samedi 1er mai 2010. Abidjan, Palais présidentiel du Plateau. Le président Gbagbo assiste au défilé des travailleurs et à la présentation de leurs doléances
L'enquête ordonnée, dimanche, par le chef de l'Etat pourrait avoir quelques conséquences sur le processus de sortie de crise. Car, le principal présumé coupable dans l'affaire est le négociateur en chef du camp présidentiel. Le chef de l'Etat lui-même ne tarit pas d'éloges à l'endroit de son ministre de l'Intérieur qui serait le véritable porteur de l'idée de ''dialogue direct inter-ivoirien''. Lors de la journée des Casques bleus, le 29 mai 2009, Laurent Gbagbo a rendu un vibrant hommage à son collaborateur pour lui avoir fait cette proposition lumineuse de parler avec les Forces nouvelles. C'est ce collaborateur ''éclairé'' qui est, aujourd'hui, au centre d'accusations diverses qui lui valent d'être au centre d'une action judiciaire. « Le Ministre de l'Intérieur a-t-il perçu seul ou avec autrui (notamment le Premier ministre) ? », dit le communiqué signé de Gervais Coulibaly, porte-parole du chef de l'Etat. Mais au-delà des personnes explicitement ou implicitement mises en cause dans cette affaire, c'est la mise en cause de la société Sagem Sécurité, en charge du processus d'identification qui intrigue.

Car, si l’enquête du Procureur venait à démontrer d’une façon ou une autre que la société française a versé des pots-de-vin pour obtenir le marché de l’identification et du recensement électoral, ce serait un coup dur porté contre le processus dans son ensemble.

Une menace bien perçue par certains cadres de l'opposition qui n'hésitent pas faire valoir leurs inquiétudes. « On se demande en même temps si ce n'est pas à une diversion que nous sommes en train d'assister. Quand dans une affaire qui concerne le ministre de l'Intérieur à l'école de Police, on en vient à citer Sagem et le Premier ministre, il y a de quoi se poser des questions. Est-ce qu'il n'y a pas d'arrière-pensée politicienne dans cette affaire ? Les gens ont-ils vraiment envie d'aller aux élections ? N'est-ce pas une stratégie pour casser l'Apo (l'Accord politique de Ouagadougou, Ndlr) pour rester encore quelque temps au pouvoir, sans doute le temps de négocier un autre accord ? », s'est interrogé le député Udpci (Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire), Woï Messé. Fausse route, lui oppose Augustin Géhoun, secrétaire national à la communication du Front populaire ivoirien (Fpi). « Un Ivoirien ne peut pas dire, aujourd'hui, que Gbagbo bloque le processus. Est-ce que c'est lui qui a parlé de fraude », répond-il avant de rassurer. «L'enquête diligentée n'empêche pas le nettoyage de la liste électorale», assure-t-il.
Dans tous les cas, il faut espérer que cette affaire ne prenne pas des proportions qu’elle ne devrait pas. Car, Sagem décrédibilisé, c’est la porte ouverte à toutes les hypothèses. Certains faucons du camp présidentiel pourraient s’en saisir pour demander un retour en force de l’administration ivoiriennne dans le processus, en l’occurence le ministère de l’Intérieur. Ce qui consacrerait alors la reprise en main totale du processus électoral par le Fpi. Ce scénario catastrophe ne sera évité, ironie du sort, que si Tchimou blanchit Tagro.

Marc Dossa
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ