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Art et Culture Publié le jeudi 24 juin 2010 | Le Mandat

Enquête/Mannequinat en Afrique : Suspicion et doute d’un métier

Le mannequinat en Afrique est en plein essor. Défilés de mode, manifestations d’envergure internationale, le continent voit éclore des initiatives oeuvrant dans ce but. Nuits de la mode au Gabon, Ciseaux d’or à Abidjan, Alphady et son Fima (Festival International de la Mode Africaine), élections de top-modèles à Yaoundé... Dans les grandes villes africaines, des maisons de casting voient le jour et attirent une multitude de jeunes gazelles en quête de gloire, même si le professionnalisme n’est pas toujours au rendez-vous.

Considérées comme des filles aux mœurs légères

Idoles d’Alec Wek, Naomie Campbell, Tyra Banks et autres égéries du grand « T », aficionados de la mode, elles rêvent d’avoir la carrière d’une Esther Katamari ou la renommée d’une Iman Bowie (ndlr :mannequin internationale somalienne). Malgré cette évolution, celles qui aspirent à ce métier, sur le continent, se plaignent généralement de l’attitude ambiguë du public africain envers leur métier. Toutes n’ont pas la chance d’évoluer en Afrique du Sud, destination désormais prisée par les publicitaires et cinéastes de la planète, et qui, de ce fait, voit y affluer mannequins et professionnels de tous pays. Ce qui, indirectement, rejaillit de façon positive sur les mannequins locaux. Ailleurs, c’est une autre paire de manches. « Très souvent, on nous considère comme des filles aux mœurs légères », dit Michèle, habituée des castings à Dakar. « Parce que nous portons des vêtements dévoilant le corps, beaucoup pensent que nous sommes des filles faciles. On ne nous prend pas toujours au sérieux », renchérit son amie Amanda. A côté de cette perception, un autre frein à l’essor du mannequinat, l’amateurisme de certains promoteurs d’événements ou les cachets dérisoires. Alors, être mannequin en Afrique est-il valorisant ou pas ?

Les idées préconçues

Tous les métiers se valent. Pourquoi dénigrer un métier parce qu’il dénude parfois le corps ? D’ailleurs, il existe une certaine hypocrisie dans cette histoire. Ceux qui poussent de grands cris en voyant des mannequins en tenue minimaliste évoquent l’éthique, l’atteinte aux bonnes mœurs. Et ces filles qui se promènent ventre et fesses dehors ? Bizarrement, l’on les regarde sans réagir. Le mannequinat en Côte d’Ivoire est encore peu structuré. Les gens ont tellement d’idées préconçues sur ce métier que cela ne facilite pas les choses à celles qui évoluent déjà dans ce milieu ou veulent se lancer. « Etre mannequin est un métier comme un autre. J’encourage toutes celles qui pensent y avoir un avenir, à être persévérantes, et d’ignorer les mauvaises langues » a indiqué Mme Koné Adelaïde, assistante de direction. Une jeune étudiante du nom de Solange pense, par contre, que parmi ces mannequins, certaines n’arrivent pas à vivre de ce métier. Mais espère sincèrement que le mannequinat en Afrique réussira à décoller parce qu’il y des filles superbes sur le continent.

La beauté suscite des convoitises

Tout ce qui évoque la beauté, suscite des convoitises et généralement, les belles filles croulent sous les avances masculines. Comment savoir qui est sérieux ou qui ne l’est pas ? Et qui dit mannequin dit belle fille. Quand on est ainsi, au centre de l’attention, il faut avoir beaucoup de courage et de force intérieure pour ne pas prendre la grosse tête. A voir des hommes vous admirer, peut-être que cela donne des idées. Chacun sait ce que gagnent les mannequins européens. Ce serait bien si ce métier pouvait faire vivre des filles africaines ou ivoiriennes, ce qui réduirait un tant soit peu, le chômage.

Ce métier a une importance économique

Des centaines de filles de par le monde, vivent du mannequinat. Il est vrai qu’en Afrique, les cachets n’ont rien à voir avec ceux pratiqués mais, certaines jeunes filles arrivent parfois à se faire 50 à 100 mille F CFA par jour de défilé. D’autres ont la chance d’être choisies pour des photos publicitaires, si elles ont été appréciées au cours d’un défilé. C’est dire que financièrement, elles s’en sortent plutôt bien. Dans notre société où le physique compte énormément, les mannequins peuvent exporter l’image positive de leur pays, car leur célébrité rejaillit sur leur nation. Cela rappelle un peu les Miss nationales. Qu’on se souvienne simplement de la franco-rwandaise Sonia Rolland, Miss France 2000. Avec elle, on a pu parler du Rwanda ou même de cette France métisse autrement. Le mannequinat, quoi que les gens en disent, est un métier tout comme les autres métiers de la mode. Il manque de structuration dans le milieu de ceux ou celles qui la pratiquent, ce qui les empêche d’émerger.

Adèle Kouadio
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