Les Eléphants footballeurs jouent leur destinée le vendredi prochain contre la Corée du Nord. Si les pachydermes sont contraints à un autre retour précipité au bercail, le monde ivoirien des affaires aura alors vécu une frustration de plus, par rapport aux perspectives annoncées par le match contre le Portugal.
Certes, les populations ivoiriennes avaient perçu comme un non évènement, la participation de leur équipe nationale au Mondial 2010, et pour cause. Depuis 1992 et principalement depuis près d’une
dizaine d’années, les Eléphants footballeurs n’ont habitué leurs concitoyens qu’aux incessants retours précipités au bercail. Tant lors des différentes CAN qu’au Mondial 2006, le peuple ivoirien n’a eu droit qu’à la déception, du fait des contreperformances en courbe descendante de ses représentants. Du non évènement qu’elle était avant le début des compétitions, la participation des Eléphants au Mondial 2010 a subitement gagné en intérêt chez les Ivoiriens à partir du match contre le Portugal. La belle prestation de la bande à Goran a alors rempli les magasins des gadgets et articles aux effigies des Eléphants en général, et du Mondial en particulier. Les affaires aux
couleurs du sport ont aussitôt repris du poil de la bête, avec des ramifications certaines dans les viles de l’Intérieur, puisque certains commerçants venaient se ravitailler à Abidjan. Comme il fallait s’y attendre, les commerçants ambulants s’étaient reconvertis dans la vente de ces articles disputés comme de petits pains, à la grande joie des populations inconditionnelles de leurs représentants, alors disposés à se parer aux couleurs nationales. L’espoir suscité par ce
fameux match avait revigoré les échanges, au bonheur du tissu économique et industriel, au plaisir surtout des acquéreurs qui avaient ainsi l’occasion de poser les actes patriotiques, témoignant de leur amour pour leur patrie, la Côte d’Ivoire. Des fabricants desdits articles aux petits revendeurs de rue en passant par les grossistes, semi- grossistes et même les transporteurs, chacun a donc réalisé de bonnes affaires. Idem pour les annonceurs qui, espérant la poursuite du bel élan amorcé face au Portugal, avaient revu à la hausse leurs budgets de publicité. Alors que le match contre le Portugal ne s’était soldé que par un score vierge, la bonne tenue des Eléphants avait suscité des perspectives de renforcement de la relance économique avec à la clé la création d’emplois et de richesse. Quant aux institutions financières, elles se léchaient déjà les babines, à cause des possibilités d’épargne non moins intéressantes que cette embellie virtuelle annonçaient. Tout cela a été perçu comme un cadeau d’anniversaire et mieux, comme le sésame ouvrant les portes des meilleures ventes de l’année par les publications sportives et comment ! Elles qui s’étaient abonnées à ne promouvoir que les mêmes et seuls athlètes, étaient à présent aux anges de décrire avec excès les exploits de ceux-ci au Mondial. Idem pour les espaces consacrés aux sports sur les antennes de l’unique télévision ivoiriennes, la RTI. C’est à ce beau processus que la défaite des Eléphants contre le Brésil semble avoir mis fin, et cela se constate dans les rues. Plus personne n’arbore quoi que ce soit ressemblant de près ou de loin aux couleurs nationales, pour ne pas donner l’impression de supporter les Eléphants. Tout est redevenu comme avant le Mondial, ou seule l’indifférence battait le pavé et rythmait les échanges. A nouveau, les Ivoiriens s’en foutent, que les Eléphants continuent ou pas cette compétition, tellement ils sont découragés, et
pourtant. Lors de cette ultime chance de qualification que constitue le match contre la Corée, il est préférable que les Eléphants gagnent pour aller au second tour. Le contraire sonnera comme un drame pour les opérateurs économiques qui avaient investi suite au match contre le Portugal. Parce qu’un éventuel retour précipité au bercail des pachydermes sera synonyme de pertes multiformes pour l’ensemble du tissu industriel et économique de Côte d’Ivoire.
Franck Boyo
Légende : Afin que les opérateurs économiques rentrent dans leurs fonds, les Eléphants doivent se qualifier pour le second tour.
Certes, les populations ivoiriennes avaient perçu comme un non évènement, la participation de leur équipe nationale au Mondial 2010, et pour cause. Depuis 1992 et principalement depuis près d’une
dizaine d’années, les Eléphants footballeurs n’ont habitué leurs concitoyens qu’aux incessants retours précipités au bercail. Tant lors des différentes CAN qu’au Mondial 2006, le peuple ivoirien n’a eu droit qu’à la déception, du fait des contreperformances en courbe descendante de ses représentants. Du non évènement qu’elle était avant le début des compétitions, la participation des Eléphants au Mondial 2010 a subitement gagné en intérêt chez les Ivoiriens à partir du match contre le Portugal. La belle prestation de la bande à Goran a alors rempli les magasins des gadgets et articles aux effigies des Eléphants en général, et du Mondial en particulier. Les affaires aux
couleurs du sport ont aussitôt repris du poil de la bête, avec des ramifications certaines dans les viles de l’Intérieur, puisque certains commerçants venaient se ravitailler à Abidjan. Comme il fallait s’y attendre, les commerçants ambulants s’étaient reconvertis dans la vente de ces articles disputés comme de petits pains, à la grande joie des populations inconditionnelles de leurs représentants, alors disposés à se parer aux couleurs nationales. L’espoir suscité par ce
fameux match avait revigoré les échanges, au bonheur du tissu économique et industriel, au plaisir surtout des acquéreurs qui avaient ainsi l’occasion de poser les actes patriotiques, témoignant de leur amour pour leur patrie, la Côte d’Ivoire. Des fabricants desdits articles aux petits revendeurs de rue en passant par les grossistes, semi- grossistes et même les transporteurs, chacun a donc réalisé de bonnes affaires. Idem pour les annonceurs qui, espérant la poursuite du bel élan amorcé face au Portugal, avaient revu à la hausse leurs budgets de publicité. Alors que le match contre le Portugal ne s’était soldé que par un score vierge, la bonne tenue des Eléphants avait suscité des perspectives de renforcement de la relance économique avec à la clé la création d’emplois et de richesse. Quant aux institutions financières, elles se léchaient déjà les babines, à cause des possibilités d’épargne non moins intéressantes que cette embellie virtuelle annonçaient. Tout cela a été perçu comme un cadeau d’anniversaire et mieux, comme le sésame ouvrant les portes des meilleures ventes de l’année par les publications sportives et comment ! Elles qui s’étaient abonnées à ne promouvoir que les mêmes et seuls athlètes, étaient à présent aux anges de décrire avec excès les exploits de ceux-ci au Mondial. Idem pour les espaces consacrés aux sports sur les antennes de l’unique télévision ivoiriennes, la RTI. C’est à ce beau processus que la défaite des Eléphants contre le Brésil semble avoir mis fin, et cela se constate dans les rues. Plus personne n’arbore quoi que ce soit ressemblant de près ou de loin aux couleurs nationales, pour ne pas donner l’impression de supporter les Eléphants. Tout est redevenu comme avant le Mondial, ou seule l’indifférence battait le pavé et rythmait les échanges. A nouveau, les Ivoiriens s’en foutent, que les Eléphants continuent ou pas cette compétition, tellement ils sont découragés, et
pourtant. Lors de cette ultime chance de qualification que constitue le match contre la Corée, il est préférable que les Eléphants gagnent pour aller au second tour. Le contraire sonnera comme un drame pour les opérateurs économiques qui avaient investi suite au match contre le Portugal. Parce qu’un éventuel retour précipité au bercail des pachydermes sera synonyme de pertes multiformes pour l’ensemble du tissu industriel et économique de Côte d’Ivoire.
Franck Boyo
Légende : Afin que les opérateurs économiques rentrent dans leurs fonds, les Eléphants doivent se qualifier pour le second tour.