Zakumi/ La chronique de Nasser EL FADEL - Rajeunir c’est vital

Autant sa victoire finale en 2006 fut surprenante, autant cette élimination au premier tour est évidente. A chaque fois, contre le Paraguay, contre la Nouvelle Zélande, je m’évertuais à lire entre les lignes du discours de Lippi. Je me demandais ce qu’il préparait encore, d’où il tirait sa foi après les si pauvres prestations de son équipe. Cette fois encore, avant la Slovaquie, Lippi s’était déclaré confiant ajoutant : « Nous devons aussi retrouver cet esprit, cette volonté, cette détermination que nous avions en Allemagne en 2006 ». Cela n’a pas été possible parce que les circonstances de 2006 n’ont pas été les mêmes. Trempées jusqu’au coup dans des « affaires » de corruption et de matchs arrangés, la bande à Lippi voulait, en offrant le bonheur suprême au peuple Italien, se faire pardonner, prouver qu’elle n’était pas une bande de tricheurs. Aujourd’hui, il n’y a pas plus juste de dire que cette élimination au premier tour est méritée. Car même si elle était parvenue à égaliser à deux minutes de la fin contre la Slovaquie, on se serait demandé ce qu’elle pouvait faire au deuxième tour. Comme il est loin donc, le temps des grands joueurs Italiens. Celui du talent seigneurial à l’état pur. Le temps où nous étions capables de citer par cœur la liste des 23 Italiens. Le temps d’Enzo Bearzot à España 82 avec son équipe créatrice, rageuse, inspirée, emmenée par un Antognoni, un Tardelli, un Cabrini, un Conte, un Rossi, un Causio…Même en 2006 , la Squadra pouvait compter sur de grands joueurs comme Pirlo , Toni , Buffon… Et les Cannavaro, Gattuso, Zambrotta, Grosso avaient quatre ans de moins. Le grand enseignement que tous nous devons retenir c’est celui de l’absolu nécessité du rajeunissement permanent. Trois coupes du monde consécutives pour des joueurs presque tous trentenaire c’est suicidaire. L’équipe nationale de Côte d’ Ivoire se trouve dans cette configuration. Il faudra rajeunir pour arriver aux prochaines échéances avec un peu de consistance. Mais avec qui ? La question est cruciale. Jusqu’à maintenant nous récoltons les fruits de dix ans de travail de Jean Marc Guillou effectué avec son académie entre 95 et 2004…Et après ?

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