Ça risque de faire du bruit! Les nouvelles qui nous parviennent des casernes ne sont pas bonnes. L’opération ‘’12 mille logements ou terrains nus des FDS’’ lancée à grand renfort de publicité en 2007 à la place d’armes de l’Eat-major des armées, peine à se concrétiser. En présence du président de la République, Laurent Gbagbo, les premiers acquéreurs ont reçu leur lettre d’attribution. Pour des terrains qu’ils ne verront pas de sitôt. C’était juste un symbole, une opération commerciale qui a bénéficié de l’onction du n°1 Ivoirien.
«Le 15 juin 2010, chaque militaire peut venir retirer sa lettre d’attribution», avait annoncé après un long moment de silence, le président du Conseil d’administration de la société «Sophia Immobilier», Touré Ahmed Bouah. Puis plus rien. Les milliers de souscripteurs ont regardé en vain du côté de ce qui devrait être le pôle urbain d’Abidjan. Ils attendent toujours.
La colère des soldats
Ni la hiérarchie militaire qui a engagé ses hommes dans le projet, ni le Pca de Sophia ne se fait entendre.. La colère commence alors à gagner les casernes (gendarmeries et militaires). «Les jours à venir, nous allons nous faire entendre», nous lance un sergent-chef en plein cœur de l’état-major des Armées.
Dans un des nombreux bureaux du ministère de la Défense, un officier nous confie entre quatre murs que la hiérarchie et le promoteur jouent avec le feu. «Tout le monde a été trompé. Beaucoup de nos frères d’armes qui avaient porté tout leur espoir sur ce projet aujourd’hui à la retraite, se trouvent en train de squatter ou de louer une maison», parle, dépité cet officier.
«Il était passé au mois de mai avec des agents du Bureau national d’études techniques (BNETD) et avait promis les lettres d’attribution pour ce mois de juin devant le général Kassaraté Tiapé Edouard et les chefs d’unité. En réalité, Touré Ahmed Bouah fait plus de bruits qu’il ne pose d’actes. C’est à la télévision qu’on le voit, mais personne ne vient nous interroger. Notre patience a des limites», se plaint un MDL en service à la Gendarmerie départementale Abidjan-Nord.
Du côté des camps mythiques d’Akouedo, le doute a pris la place du rêve. «A la fin de ce mois, nous allons prouver à Touré Ahmed Bouah qu’on ne dribble pas tout le monde», lâche un groupe de soldats en colère. Ils nous jurent que c’est de là-bas que partira la contestation. Comme d’habitude. Dans un récent entretien accordé à notre confrère, l’Intelligent d’Abidjan, le promoteur a encore entretenu le doute : «L’opération de fourniture de terrains nus n’est pas notre projet. Notre projet, c’est la création d’un pôle urbain au Nord-ouest et Est d’Abidjan qui se réalise sur deux assiettes foncières distinctes à savoir 12000 ha l’une et l’autre sur une superficie de 2400 ha » Et de persister: «nous invitons les FDS à venir chercher leurs terrains au mois de juin 2010.En vérité, l’opération de fourniture de terrains nus est terminée. Nous sommes à la phase de remise de lots»
100 millions FCFA à l’AGEF
Initialement prévu pour être lancé dans le village d’Ebimpé, après plusieurs mois de stagnation, Sophia Immobilier et son partenaire Azuréenne de promotion ont déménagé du côté d’Anyama-Adjamé. Une partie du village d’Ebimpé conteste les protocoles d’accord signés dans lesquels ils s’estiment lésés. Le préfet d’Abidjan, Sam Etiassé qui a volé au secours de Sophia Immobilier a essuyé une fin de non recevoir. Le ministre de la Défense lui non plus, n’a pu faire bouger les lignes.
De sources bien introduites au ministère de la Construction et de l’Urbanisme, le projet est au stade initial. Après une guéguerre avec son ex-associé Louis Djédjé Durand (DG de Azuréenne promotion), Ahmed Bouah, devant la grogne et surtout l’impatience des militaires a fini par solliciter deux services clés de l’Etat, à savoir : l’Agence foncière (AGEF), une structure du ministère de la Construction et le Bureau national d’études techniques (BNETD), deux entités dirigées par des cadres du FPI. Il s’agit de Ketty Laciné Soumahoro et d’Ahoua Don Mello. Si Sophia Immobilier a en charge, le montage et l’administration du projet, l’administration de la procédure des purges (des droits coutumiers) est du ressort de l’AGEF. Selon nos sources, Ketty Laciné Soumahoro a obtenu du Pca de Spohia Immobilier, la somme de 100 millions FCFA comme coût des travaux d’ingénierie foncière, dit-on dans le cadre du projet mère, Pôle urbain. Mais sur le terrain, l’AGEF constate que le lotissement fait par Sophia Immobilier est contesté par des propriétaires terriens. Les délimitations faites par son géomètre ne seraient pas conformes à la réalité. Face à l’intransigeance de certains villages, l’AGEF tend une facture complémentaire (non encore règlée) à son partenaire afin que la purge des droits ne souffre d’aucune contestation. Les propriétaires se sont légalement constitués et ont désigné leurs délégués. Et attendent surtout l’épuration de leurs droits.
Le ministre de la Défense, Amani N’guessan Michel qui a senti que les choses ne marchent pas comme elles devraient l’être pour le projet FDS, a posé une question à son camarade de parti, Ketty Laciné Soumahoro, DG de l’AGEF: «Les militaires auront-ils leurs terrains? Oui? ou non?».
Parce que Touré Ahmed Bouah soutient que le projet se réalise sur la contre-partie de 30% que lui reversent les villageois des zones concernées après les travaux de bornage.
L’homme s’est donné un mois pour répondre avec exactitude à cette interrogation. Les semaines se sont écoulées et le ministre continue d’attendre sa réponse. Ahoua Don Melo du BNEDT, après la signature de la convention avec Sophia Immobilier a mis à la disposition de cette structure certains de ses collaborateurs. Pour le moment, on ne connaît pas avec précision, les chiffres de la transaction mais il s’agit en toute vraisemblance, de plusieurs dizaines de millions FCFA.
Avec ces deux structures de l’Etat, il y’a de quoi appâter les plus incrédules.3 ans déjà que ça dure. Avec la résiliation en cascade des contrats de souscription, le ministre Amani N’guessan a fait injonction afin que les renonciations prennent fin. Désormais, elles ne sont plus recevables au comité. Ce jeu de ping-pong mettrait les opérateurs que sont Sophia Immobilier et Azuréenne promotion en difficulté.
Mais la cerise sur le gâteau pour les souscripteurs sera la vue des terrains concernés dans les profondeurs de la brousse. Ceux qui rêvaient de bâtir de sitôt une maison, devront déchanter. Des terrains nus? Touré Ahmed Boua les avait promis. C’est le retour au village en attendant, comme le soutient Sophia Immobilier, que l’Etat vienne aménager les lieux. Sinon que les travaux de viabilisation qu’engagera cette société dureront huit ans selon le promoteur. La nouvelle ville, elle dans 25 ans.
Coulibaly Brahima
«Le 15 juin 2010, chaque militaire peut venir retirer sa lettre d’attribution», avait annoncé après un long moment de silence, le président du Conseil d’administration de la société «Sophia Immobilier», Touré Ahmed Bouah. Puis plus rien. Les milliers de souscripteurs ont regardé en vain du côté de ce qui devrait être le pôle urbain d’Abidjan. Ils attendent toujours.
La colère des soldats
Ni la hiérarchie militaire qui a engagé ses hommes dans le projet, ni le Pca de Sophia ne se fait entendre.. La colère commence alors à gagner les casernes (gendarmeries et militaires). «Les jours à venir, nous allons nous faire entendre», nous lance un sergent-chef en plein cœur de l’état-major des Armées.
Dans un des nombreux bureaux du ministère de la Défense, un officier nous confie entre quatre murs que la hiérarchie et le promoteur jouent avec le feu. «Tout le monde a été trompé. Beaucoup de nos frères d’armes qui avaient porté tout leur espoir sur ce projet aujourd’hui à la retraite, se trouvent en train de squatter ou de louer une maison», parle, dépité cet officier.
«Il était passé au mois de mai avec des agents du Bureau national d’études techniques (BNETD) et avait promis les lettres d’attribution pour ce mois de juin devant le général Kassaraté Tiapé Edouard et les chefs d’unité. En réalité, Touré Ahmed Bouah fait plus de bruits qu’il ne pose d’actes. C’est à la télévision qu’on le voit, mais personne ne vient nous interroger. Notre patience a des limites», se plaint un MDL en service à la Gendarmerie départementale Abidjan-Nord.
Du côté des camps mythiques d’Akouedo, le doute a pris la place du rêve. «A la fin de ce mois, nous allons prouver à Touré Ahmed Bouah qu’on ne dribble pas tout le monde», lâche un groupe de soldats en colère. Ils nous jurent que c’est de là-bas que partira la contestation. Comme d’habitude. Dans un récent entretien accordé à notre confrère, l’Intelligent d’Abidjan, le promoteur a encore entretenu le doute : «L’opération de fourniture de terrains nus n’est pas notre projet. Notre projet, c’est la création d’un pôle urbain au Nord-ouest et Est d’Abidjan qui se réalise sur deux assiettes foncières distinctes à savoir 12000 ha l’une et l’autre sur une superficie de 2400 ha » Et de persister: «nous invitons les FDS à venir chercher leurs terrains au mois de juin 2010.En vérité, l’opération de fourniture de terrains nus est terminée. Nous sommes à la phase de remise de lots»
100 millions FCFA à l’AGEF
Initialement prévu pour être lancé dans le village d’Ebimpé, après plusieurs mois de stagnation, Sophia Immobilier et son partenaire Azuréenne de promotion ont déménagé du côté d’Anyama-Adjamé. Une partie du village d’Ebimpé conteste les protocoles d’accord signés dans lesquels ils s’estiment lésés. Le préfet d’Abidjan, Sam Etiassé qui a volé au secours de Sophia Immobilier a essuyé une fin de non recevoir. Le ministre de la Défense lui non plus, n’a pu faire bouger les lignes.
De sources bien introduites au ministère de la Construction et de l’Urbanisme, le projet est au stade initial. Après une guéguerre avec son ex-associé Louis Djédjé Durand (DG de Azuréenne promotion), Ahmed Bouah, devant la grogne et surtout l’impatience des militaires a fini par solliciter deux services clés de l’Etat, à savoir : l’Agence foncière (AGEF), une structure du ministère de la Construction et le Bureau national d’études techniques (BNETD), deux entités dirigées par des cadres du FPI. Il s’agit de Ketty Laciné Soumahoro et d’Ahoua Don Mello. Si Sophia Immobilier a en charge, le montage et l’administration du projet, l’administration de la procédure des purges (des droits coutumiers) est du ressort de l’AGEF. Selon nos sources, Ketty Laciné Soumahoro a obtenu du Pca de Spohia Immobilier, la somme de 100 millions FCFA comme coût des travaux d’ingénierie foncière, dit-on dans le cadre du projet mère, Pôle urbain. Mais sur le terrain, l’AGEF constate que le lotissement fait par Sophia Immobilier est contesté par des propriétaires terriens. Les délimitations faites par son géomètre ne seraient pas conformes à la réalité. Face à l’intransigeance de certains villages, l’AGEF tend une facture complémentaire (non encore règlée) à son partenaire afin que la purge des droits ne souffre d’aucune contestation. Les propriétaires se sont légalement constitués et ont désigné leurs délégués. Et attendent surtout l’épuration de leurs droits.
Le ministre de la Défense, Amani N’guessan Michel qui a senti que les choses ne marchent pas comme elles devraient l’être pour le projet FDS, a posé une question à son camarade de parti, Ketty Laciné Soumahoro, DG de l’AGEF: «Les militaires auront-ils leurs terrains? Oui? ou non?».
Parce que Touré Ahmed Bouah soutient que le projet se réalise sur la contre-partie de 30% que lui reversent les villageois des zones concernées après les travaux de bornage.
L’homme s’est donné un mois pour répondre avec exactitude à cette interrogation. Les semaines se sont écoulées et le ministre continue d’attendre sa réponse. Ahoua Don Melo du BNEDT, après la signature de la convention avec Sophia Immobilier a mis à la disposition de cette structure certains de ses collaborateurs. Pour le moment, on ne connaît pas avec précision, les chiffres de la transaction mais il s’agit en toute vraisemblance, de plusieurs dizaines de millions FCFA.
Avec ces deux structures de l’Etat, il y’a de quoi appâter les plus incrédules.3 ans déjà que ça dure. Avec la résiliation en cascade des contrats de souscription, le ministre Amani N’guessan a fait injonction afin que les renonciations prennent fin. Désormais, elles ne sont plus recevables au comité. Ce jeu de ping-pong mettrait les opérateurs que sont Sophia Immobilier et Azuréenne promotion en difficulté.
Mais la cerise sur le gâteau pour les souscripteurs sera la vue des terrains concernés dans les profondeurs de la brousse. Ceux qui rêvaient de bâtir de sitôt une maison, devront déchanter. Des terrains nus? Touré Ahmed Boua les avait promis. C’est le retour au village en attendant, comme le soutient Sophia Immobilier, que l’Etat vienne aménager les lieux. Sinon que les travaux de viabilisation qu’engagera cette société dureront huit ans selon le promoteur. La nouvelle ville, elle dans 25 ans.
Coulibaly Brahima