Tous les Ivoiriens, au lendemain du match héroïque contre le Portugal, attendaient un exploit des Eléphants devant la mythique équipe du Brésil

Le miracle tant attendu, pour la suite de la marche de notre onze national au mondial sud africain, n’a pas eu lieu. Avec un but litigieux sur les trois encaissés par Didier Drogba et ses amis, les auriverdes sont venus à bout de nos pachydermes. La grande mobilisation de la Côte d’Ivoire, les prophéties des géomanciens et autres oracles n’ont pu avoir raison de la maestria des Kaka, Maicon et Robinho. Mais comme « découragement n’est pas ivoirien », nous nous sommes mis à faire nos habituels et interminables calculs. Si la Corée du Nord bat le Portugal et que nous battons les Coréens, la qualification nous est acquise. Très sensément, nous nous sommes mis à supporter la Corée du Nord.

Malheureusement pour nous, Ronaldo et ses potes ne l’ont pas entendu de cette oreille. Ils ont laminé et pratiquement atomisé les pauvres coréens par le score sans appel de sept buts à zéro. Après un moment de détresse, nous avons repris de plus belle notre optimisme. Le Brésil va battre le Portugal et nous allons passer un sacré carton aux Coréens. Comme le rêve est permis, rêvons donc ! Il parait que c’est le début des grandes inventions et entreprises. Même s’il faut convenir que la messe est dite pour notre onze national. Un véritable gâchis que d’avoir de tels joueurs et ne pas remporter de lauriers. Depuis plusieurs années, nous sommes en errance, à la recherche d’un sacre qui ne vient pas. Et pourtant, la fin d’un cycle n’est plus loin. Sans aucun doute, on viendra épiloguer et ergoter durablement sur cette main du buteur brésilien. Certainement, on maudira et médira sur cet arbitre français qui n’a pas sifflé une main si évidente. Certains, qui ne craignent jamais le ridicule, parleront encore de « la guerre de la France contre la Côte d’Ivoire ». Laissons ceux-là à leurs discours de patriotards. Ils ne savent faire que cela à la « sorbonne » du jardin public du Plateau, dans les « agoras » et « parlements ». A notre sens, il va falloir poser les vraies questions, même celles qui fâchent. Pourquoi une équipe de si grands talents rentre t-elle toujours bredouille ? Pourquoi devons-nous continuellement avoir à l’esprit que « l’essentiel est de participer » ? Le débat doit nécessairement s’ouvrir, vaille que vaille !

Bakary Nimaga