Corée du Nord-Côte d’Ivoire : 0-3 : Le miracle n’a pas eu lieu

Nelspruit ne sera pas la terre promise des Eléphants. Entre les montagnes de la province du Mpumalanga, l’équipe nationale ivoirienne a enregistré, hier, une large victoire face aux Nord-Coréens (3-0). Mais au décompte final, cette belle prestation n’aura compté que pour du beurre. Comme en 2006, la deuxième aventure des Eléphants en Coupe du monde s’arrête au premier tour. Ainsi en ont décidé le Brésil et le Portugal qui ont empoché les deux tickets de ce groupe G. Pourtant, les Pachydermes ont montré un bien meilleur visage et prouvé que n’eut été le sort de tomber dans cette poule cruelle, ils auraient pu se hisser en huitièmes de finale. Pour ce match, ils ont tout donné. Dès l’entame, Sven-Göran Eriksson modifie son « onze » entrant. Guy Demel et Tiéné Siaka sortent de la défense. Eboué descend comme latéral droit et Romaric prend sa place dans l’entrejeu. Devant Aruna Dindane et Kalou cèdent leur place à Gervinho et Kader Kéita. Le puzzle ne met pas du temps à se mettre en place ? Dès la première minute, Kader a un face-à-face, mais échoue sur Myong Guk, le portier Nord-coréen. La partie est lancée sans round d’observation. En tout cas, pas pour les Eléphants qui doivent faire le plein de buts et attendre une éventuelle défaite du Portugal pour se qualifier. Les Eléphants ont de l’allant face à une formation nord-coréenne qui hésite entre défendre et attaquer. Les hommes de Kil Jong sont vite débordés et Yaya Touré, sur un excellent travail de Boka Arthur qui a pris la place de Chico sur le côté gauche, enroule un ballon qui fait mouche à la 14ième minute. C’est le délire dans les travées du Mbombela Stadium acquis à la cause des Pachydermes.

Mais les joueurs offensifs ivoiriens auraient pu être déjà à trois ou quatre réalisations si Gervinho et Kader avaient eu les pieds droits. La partie est presqu’à sens unique et les «Chevaux ailés» semblent ne plus avoir d’ailes sous la poussée de Didier Drogba et ses camarades. C’est d’ailleurs le capitaine ivoirien, sur un contrôle et une frappe qui trouve la barre de l’infortuné Myong. Mais ce dernier n’est pas verni car Romaric (20’), qui a suivi, catapulte le cuir dans les filets. Ça fait deux buts à zéro, mais c’est loin d’être suffisant pour écrire le miracle ivoirien. Surtout qu’au même moment à Durban, le Brésil et le Portugal se livrent une première partie sans but. Ce n’est assurément pas une bonne nouvelle pour le camp ivoirien qui a nécessairement besoin d’une défaite portugaise pour espérer. Mais en attendant, la suite des événements à Durban, il faut marquer et encore marquer. Les Ivoiriens poussent mais ne peuvent accroître leur avance à la pause. A ce moment précis, vu le résultat sur les deux stades, la Côte d’Ivoire est éliminée.

A la reprise, les choses sont devenues un peu difficiles pour les Ivoiriens. Romaric, certainement fatigué, marque le pas. Gervinho ne tourne plus en plein régime et Kader marche. L’attaque ivoirienne, si fringante en première mi-temps, perd de sa superbe. C’est en ce moment que le coach Göran gâte tout. Il sort Gervinho et Kader pour Aruna et Kalou. Le premier confirme qu’il est passé à côté de son Mondial. Dindane n’apportera rien aux Eléphants comme lors de ses deux dernières prestations. Le second, Salomon Kalou fait preuve d’égoïsme et se complait dans des chevauchées inutiles. Même s’il inscrit le troisième but, il n’aura pas réalisé, lui non plus un grand Mondial. La deuxième mi-temps est toujours animée par la Côte d’Ivoire, mais le score n’évoluera pas. Même si les Eléphants avaient marqué une centaine de buts, ils ne seraient pas passés. Car à Durban, Brésiliens et Portugais ont fait un nul familial (0-0) qui les qualifie tous deux.

La Côte d’Ivoire, comme les cinq autres pays africains, quitte la Coupe du monde africaine au premier tour. Mais pas par la petite porte. Hier, les Eléphants ont réussi à sauver leur honneur et ont fait mieux que 2006 en terminant avec quatre points contre trois en Allemagne. Une petite progression qui vaudra son pesant d’or dans le classement final.

Koné Lassiné (Envoyé spécial) à Nelspruit