Le premier Mondial organisé en Afrique se poursuit sans la Côte d’Ivoire. Freinés dès le premier tour, Didier Drogba et ses camarades ont précipitamment regagné la capitale ivoirienne par un vol spécial affrété le samedi dernier. Cette élimination prématurée ouvre du coup l’ère du bilan de cette formation qui avait pour objectif principal de passer le premier tour. Cette ambition avait clairement été affichée par les responsables fédéraux, le technicien et les joueurs. Et cela en connaissance de cause. Car depuis le tirage au sort, tout ce monde savait très bien que la Côte d’Ivoire évoluerait dans le groupe G avec le Brésil, le Portugal et la Corée du Nord. Une poule que plusieurs observateurs avertis avaient qualifié de poule de la mort. En fixant donc pour objectif de passer le premier tour, Anouma savait bien sur quoi il pariait. Mais après trois matchs dans ce Mondial, le deuxième du genre, le constat est clair. L’équipe ivoirienne n’a pas atteint le but visé. Les Eléphants sont restés à quai et ne disputeront pas les huitièmes de finale. C’est donc un échec et cela n’est pas discutable. Comme en 2006, la Côte d’Ivoire n’a pas réussi à se hisser au second niveau de cette prestigieuse compétition. A l’heure du bilan, on entend déjà beaucoup des choses. Et particulièrement de la bouche de certains acteurs directs qui semblent convenir avec eux-mêmes que cette expédition n’est pas totalement un revers. Ont-ils raison de penser ainsi ?
Une poule difficile ?
L’argument selon lequel les Ivoiriens sont tombés dans une poule difficile, et que rien que pour cela, ils étaient condamnés peut tenir à un certains niveau de réflexion. Cette assertion peut même faire baisser quelques tensions et apporter la consolation à bon nombre de supporteurs meurtris par cet autre échec. Mais en réalité, pour les puristes du ballon rond et ceux qui suivent le Mondial depuis bien longtemps, c’est tout sauf un argument valable. Le Mondial est une compétition et les 32 qualifiés sont appelés à se battre sur le même pied d’égalité. Les équipes ne se qualifient point sur le papier mais bien sur le rectangle vert. Et si les Eléphants veulent prouver qu’ils méritent de figurer dans la cour des grands, il leur faudra sortir ce grand match lors d’un Mondial. C’est-à-dire battre une ou deux grosses pointures du football mondial pour exister. Sinon, ils resteront à jamais cette petite formation qui distribuera des points chaque fois qu’elle aura l’occasion de disputer un Mondial. Le Sénégal en 2002 était loin d’être un foudre de guerre quand il terrassait le champion du monde en titre, la France. Les joueurs sénégalais, qui étaient à leur première Coupe du monde, ne se sont pas embarrassés du complexe du genre qu’ils avaient hérité d’un groupe difficile avec le champion français, le Danemark et l’Uruguay. Le Cameroun l’a également fait avant le Sénégal. En 1990, Oman Biyik et les Lions indomptables ont sorti le grand match pour battre le champion du monde argentin avec toutes ses stars telles que Diégo Maradona, Claudio Caniggia et autres. Plus près des Ivoiriens, les Ghanéens, en deux participations, ont réussi à passer le cap du premier round en autant de fois. Après ce qui est susmentionné, il est clair que l’argument de la poule difficile est bien léger.
Sortie honorable ? Pas si sûr !
Certains pensent également que la sortie des Pachydermes est honorable. Ok. C’est certainement vrai. Quitter une Coupe du monde avec une large victoire, il y a de quoi réchauffer l’orgueil des millions de fans qui, à défaut d’une qualification, peuvent jubiler le temps que les ballons franchissent les filets adverses. Même si cela doit compter pour du beurre. Mais entre nous, quel honneur y a-t-il à battre la Corée du Nord même si c’est par trois buts à rien ? La Corée du Nord est 105e au classement FIFA contre la 25e place des Ivoiriens, on peut dire qu’il n’y a pas photo. L’honneur pour les Pachydermes serait sauf s’ils avaient battu le Portugal ou le Brésil. Même s’ils avaient été, par la suite, éliminés. Sinon, il n’y a aucun honneur à battre un moins fort que soi.
Le jeu s’est bonifié
C’est peut-être la seule et unique satisfaction qu’on peut tirer de cette 2e Coupe du monde de la Côte d’Ivoire. En Afrique du Sud, les Eléphants de Côte d’Ivoire ont montré un bien meilleur visage que celui qu’ils avaient affiché, en janvier dernier, lors de la CAN angolaise. Dans le jeu, Didier Drogba et ses équipiers ont semblé retrouver une certaine cohésion. Depuis plusieurs années, le jeu des Ivoiriens avait foutu le camp. En lieu et place d’une équipe, ce sont des individualités qui se produisaient sur le terrain. Mais lors des trois derniers matchs des Pachydermes, on a pu apercevoir la naissance d’un bloc équipe. Avec les trois lignes soudées et des joueurs qui se battent ensemble. Il est vrai que tout n’est pas encore huilé, mais la solidarité affichée par les Eléphants laisse penser que le bref passage du Suédois Sven-Göran Eriksson a apporté quelque chose à cette formation. «Eriksson nous a permis de joueur ensemble et de devenir une vraie équipe», reconnaissait d’ailleurs tout heureux, Zokora Didier dit Maestro. Malheureusement, le Suédois a annoncé qu’il quittera la tête de la sélection ivoirienne.
Au total, la 2e Coupe du monde de la Côte d’Ivoire est presque la copie conforme de la première. Sauf que les Eléphants ont eu un point de plus qu’en 2006. De Riverside (camp de base des Ivoiriens en Afrique du Sud) au bord de la lagune abidjanaise, les Pachydermes auront traversé cette compétition sans vraiment laisser de trace. Dommage.
Koné Lassiné, envoyé spécial en Afrique du Sud
Une poule difficile ?
L’argument selon lequel les Ivoiriens sont tombés dans une poule difficile, et que rien que pour cela, ils étaient condamnés peut tenir à un certains niveau de réflexion. Cette assertion peut même faire baisser quelques tensions et apporter la consolation à bon nombre de supporteurs meurtris par cet autre échec. Mais en réalité, pour les puristes du ballon rond et ceux qui suivent le Mondial depuis bien longtemps, c’est tout sauf un argument valable. Le Mondial est une compétition et les 32 qualifiés sont appelés à se battre sur le même pied d’égalité. Les équipes ne se qualifient point sur le papier mais bien sur le rectangle vert. Et si les Eléphants veulent prouver qu’ils méritent de figurer dans la cour des grands, il leur faudra sortir ce grand match lors d’un Mondial. C’est-à-dire battre une ou deux grosses pointures du football mondial pour exister. Sinon, ils resteront à jamais cette petite formation qui distribuera des points chaque fois qu’elle aura l’occasion de disputer un Mondial. Le Sénégal en 2002 était loin d’être un foudre de guerre quand il terrassait le champion du monde en titre, la France. Les joueurs sénégalais, qui étaient à leur première Coupe du monde, ne se sont pas embarrassés du complexe du genre qu’ils avaient hérité d’un groupe difficile avec le champion français, le Danemark et l’Uruguay. Le Cameroun l’a également fait avant le Sénégal. En 1990, Oman Biyik et les Lions indomptables ont sorti le grand match pour battre le champion du monde argentin avec toutes ses stars telles que Diégo Maradona, Claudio Caniggia et autres. Plus près des Ivoiriens, les Ghanéens, en deux participations, ont réussi à passer le cap du premier round en autant de fois. Après ce qui est susmentionné, il est clair que l’argument de la poule difficile est bien léger.
Sortie honorable ? Pas si sûr !
Certains pensent également que la sortie des Pachydermes est honorable. Ok. C’est certainement vrai. Quitter une Coupe du monde avec une large victoire, il y a de quoi réchauffer l’orgueil des millions de fans qui, à défaut d’une qualification, peuvent jubiler le temps que les ballons franchissent les filets adverses. Même si cela doit compter pour du beurre. Mais entre nous, quel honneur y a-t-il à battre la Corée du Nord même si c’est par trois buts à rien ? La Corée du Nord est 105e au classement FIFA contre la 25e place des Ivoiriens, on peut dire qu’il n’y a pas photo. L’honneur pour les Pachydermes serait sauf s’ils avaient battu le Portugal ou le Brésil. Même s’ils avaient été, par la suite, éliminés. Sinon, il n’y a aucun honneur à battre un moins fort que soi.
Le jeu s’est bonifié
C’est peut-être la seule et unique satisfaction qu’on peut tirer de cette 2e Coupe du monde de la Côte d’Ivoire. En Afrique du Sud, les Eléphants de Côte d’Ivoire ont montré un bien meilleur visage que celui qu’ils avaient affiché, en janvier dernier, lors de la CAN angolaise. Dans le jeu, Didier Drogba et ses équipiers ont semblé retrouver une certaine cohésion. Depuis plusieurs années, le jeu des Ivoiriens avait foutu le camp. En lieu et place d’une équipe, ce sont des individualités qui se produisaient sur le terrain. Mais lors des trois derniers matchs des Pachydermes, on a pu apercevoir la naissance d’un bloc équipe. Avec les trois lignes soudées et des joueurs qui se battent ensemble. Il est vrai que tout n’est pas encore huilé, mais la solidarité affichée par les Eléphants laisse penser que le bref passage du Suédois Sven-Göran Eriksson a apporté quelque chose à cette formation. «Eriksson nous a permis de joueur ensemble et de devenir une vraie équipe», reconnaissait d’ailleurs tout heureux, Zokora Didier dit Maestro. Malheureusement, le Suédois a annoncé qu’il quittera la tête de la sélection ivoirienne.
Au total, la 2e Coupe du monde de la Côte d’Ivoire est presque la copie conforme de la première. Sauf que les Eléphants ont eu un point de plus qu’en 2006. De Riverside (camp de base des Ivoiriens en Afrique du Sud) au bord de la lagune abidjanaise, les Pachydermes auront traversé cette compétition sans vraiment laisser de trace. Dommage.
Koné Lassiné, envoyé spécial en Afrique du Sud