Alors qu’à tout moment les élections en Côte d’Ivoire peuvent avoir lieu, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) semble plongé dans un laxisme qui ne dit pas son nom. La base semble avoir baissé les bras et les militants livrés à eux-mêmes. Cette situation est imputée à certains délégués et directeurs locaux de campagnes du candidat Henri Konan Bédié. L’on attend souvent des événements majeurs pour rassembler, sur le tas, les militants, afin de présenter un visage reluisant de sa délégation. Après cela, c’est le statu quo. Ce problème devenant récurrent. Alors, acculés par certaines critiques très acerbes, ces cadres du parti tentent tant bien que mal de se défendre. Ils ne n’hésitent pas à lâcher que cela est dû à un problème de moyens financiers. « Nous n’avons rien pour travailler. Lorsqu’un militant est en deuil, on ne peut lui venir en aide. Organiser des meetings ou des rencontres quotidiennes, cela nécessite assez de moyens alors que nous ne recevons rien du parti » a lancé un cadre du parti sous le sceau de l’anonymat. Comme lui, nombreux sont des cadres du Pdci dans certaines localités, qui se plaignent du manque de moyens financiers pour faire fonctionner le parti chez eux. Est-ce une fuite en avant ? Cet argument peut-il justifier ce laxisme en ce qui concerne les activités du parti pour la reconquête du pouvoir d’Etat ? L’on continue de s’interroger. Qui donc doit donner les moyens pour que le parti continue de fonctionner dans ces localités ? Sur cette question, les délégués communaux et départementaux qui se plaignent, ne semblent pas accorder leur violon. Cependant, la majorité tourne leur regard vers le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié de qui on attend toujours tout. Même des gens qui ont occupé de hautes fonctions lorsque le Pdci était aux affaires, prétendent ne plus être en mesure de rendre au parti ce qu’ils ont reçu de lui. Et comme argument au manque de travail sur le terrain, on met en exergue le manque de moyens financiers. Plusieurs postes électifs perdus au cours des élections législatives, municipales et Conseils généraux, ne semblent pas faire prendre conscience. Pis, le Pdci, aujourd’hui dans l’opposition, ne semble être une préoccupation pour certains, au point de faire des sacrifices. Mais, on attend que des moyens financiers soient mis à disposition par la direction du parti avant de tenir certainement des réunions quotidiennes avec les responsables de la base, initier des séances de formation pour apprendre aux militants à voter, les informer sur l’actualité politique, entretenir les militants en visitant les différentes sections. C’est dommage qu’on oublie que le Pdci se trouve aujourd’hui dans l’opposition. Et que ce comportement princier puisse encore exister. Comparaison n’est certes pas raison, mais dans ce pays, des gens qui ont trimé dur, voire vivoté des dizaines d’années dans l’opposition, sont aujourd’hui au pouvoir. Pourquoi pas le Pdci qui a un potentiel humain de valeur, de nombreux militants et un bilan. Avec tout ce potentiel, a-t-on encore besoin de gros moyens pour parler aux militants et rallier tous les Ivoiriens à la cause du Pdci ? Il est temps de faire preuve de créativité, de combativité et de sincérité avec soi-même. C’est une traversée du désert ; il faut que tout le monde y mette du sien pour relever le parti.
Lance Touré
Lance Touré