La moralisation de la vie publique initiée par le chef de l’Etat devra certainement faire tomber de grosses têtes. Les faits qui accablent le ministre de l’Intérieur n’en finissent pas de pleuvoir.
Le vin est tiré, il faut le boire. Certes. L’affaire Tagro qui défraie actuellement la chronique a eu le mérite de détourner les Ivoiriens de l’essentiel des problèmes à solutionner par l’Exécutif. Certes, le président Gbagbo a actionné le Procureur de la République aux fins de procéder à une enquête administrative et non pénale. Mais le ministre dont les partisans crient au complot, aura-t-il les coudées franches (si l’enquête est requalifiée pour être menée sans obstacles politiques) pour s’en tirer à bon compte ? En tout cas, des faits et des indices épars, rendent difficile la tâche du mis en cause. En effet, il ressort que c’est sur la base de dénonciations, que le président de l’Assemblée nationale s’est prononcé sur le cas Tagro. Des éléments dont il dispose l’auraient plus conforté dans ces accusations devant la société civile.
Des indices effroyables
A la réunion d’explication tenue au domicile du président du Fpi, M. Tagro n’aura pas mâché ses mots. Allant jusqu’à donner le quota de 2/3 des places du concours d’entrée à l’école nationale de la police partagées aux responsables du Fpi. Devant l’Assemblée, Tagro aurait cité, au rang des bénéficiaires, Simone Gbagbo, Affi N’Guessan, Blé Goudé, des listes émanant de l’entourage du chef de l’Etat. Déclaration tenue à huis clos qui a fait l’effet d’une bombe dans la presse qui n’a jamais été démentie par la direction du Fpi, encore moins par le concerné. Cela constitue la pièce à conviction n°1. Le second indice concerne le projet de recrutement de jeunes filles présentement à la police. Selon nos sources, ledit projet aura été initié par l’Onuci. Il serait financé, même avec les moyens de locomotion (moto) offerts. De gros sous auraient été dégagés à cet effet. Ces jeunes filles ont la particularité d’être appelés les « stars tonnerre de Tagro » ou encore « les filles de Tagro. Si cela est vrai, l’Onuci a financé ce projet dans le souci de la promotion de la femme. A combien s’élève alors la somme allouée et avec quel critère de sélection celles-ci ont été engagées ? Le ministère de l’Economie et des Finances en est-il informé tout comme le Trésor public ? Autant de préoccupations qui donneraient matière au Procureur de la République dans une procédure normale.
Des révélations de hauts gradés de la police
Même si le président de la République aura seul la responsabilité de décider du sort de Mamadou Koulibaly en dernier ressort, l’affaire Tagro secoue actuellement le milieu des Officiers supérieurs de la police. Certains, sous le couvert de l’anonymat, ont fait des révélations. Au cours des échanges que nous avons eus avec eux, ceux-ci ont dénoncé des recrutements ‘’inconcevables’’ dans le corps de la police. « Un de mes agents s’est déplacé. Et le plaignant a trouvé une nouvelle recrue affectée dans mon arrondissement ? Elle rédige une plainte. Mais, je vous jure que je ne sais pas si elle a fait la classe de sixième. Tellement sa rédaction était truffée de fautes », a fait observer l’un de nos interlocuteurs qui ajoute. « Je devrais rédiger un rapport pour qu’elle soit renvoyée? Malheureusement pour moi, et heureusement pour elle, depuis lors, on lui a attribué un numéro matricule ». « Les exemples sont légion. Si on refait un test écrit de niveau 6e, les enquêteurs découvriront le niveau de fraude et de favoritisme. Et cela concerne également des garçons », a dénoncé un autre Commissaire de police. Qui pense que l’enquête en cours, doit commencer dans les commissariats. « Car aujourd’hui, le vrai policier n’a plus de dignité à arborer fièrement sa tenue. Tant ce corps est infesté de personnes ramassées par ci et par là ».
K. Zéguédoua Tano
Le vin est tiré, il faut le boire. Certes. L’affaire Tagro qui défraie actuellement la chronique a eu le mérite de détourner les Ivoiriens de l’essentiel des problèmes à solutionner par l’Exécutif. Certes, le président Gbagbo a actionné le Procureur de la République aux fins de procéder à une enquête administrative et non pénale. Mais le ministre dont les partisans crient au complot, aura-t-il les coudées franches (si l’enquête est requalifiée pour être menée sans obstacles politiques) pour s’en tirer à bon compte ? En tout cas, des faits et des indices épars, rendent difficile la tâche du mis en cause. En effet, il ressort que c’est sur la base de dénonciations, que le président de l’Assemblée nationale s’est prononcé sur le cas Tagro. Des éléments dont il dispose l’auraient plus conforté dans ces accusations devant la société civile.
Des indices effroyables
A la réunion d’explication tenue au domicile du président du Fpi, M. Tagro n’aura pas mâché ses mots. Allant jusqu’à donner le quota de 2/3 des places du concours d’entrée à l’école nationale de la police partagées aux responsables du Fpi. Devant l’Assemblée, Tagro aurait cité, au rang des bénéficiaires, Simone Gbagbo, Affi N’Guessan, Blé Goudé, des listes émanant de l’entourage du chef de l’Etat. Déclaration tenue à huis clos qui a fait l’effet d’une bombe dans la presse qui n’a jamais été démentie par la direction du Fpi, encore moins par le concerné. Cela constitue la pièce à conviction n°1. Le second indice concerne le projet de recrutement de jeunes filles présentement à la police. Selon nos sources, ledit projet aura été initié par l’Onuci. Il serait financé, même avec les moyens de locomotion (moto) offerts. De gros sous auraient été dégagés à cet effet. Ces jeunes filles ont la particularité d’être appelés les « stars tonnerre de Tagro » ou encore « les filles de Tagro. Si cela est vrai, l’Onuci a financé ce projet dans le souci de la promotion de la femme. A combien s’élève alors la somme allouée et avec quel critère de sélection celles-ci ont été engagées ? Le ministère de l’Economie et des Finances en est-il informé tout comme le Trésor public ? Autant de préoccupations qui donneraient matière au Procureur de la République dans une procédure normale.
Des révélations de hauts gradés de la police
Même si le président de la République aura seul la responsabilité de décider du sort de Mamadou Koulibaly en dernier ressort, l’affaire Tagro secoue actuellement le milieu des Officiers supérieurs de la police. Certains, sous le couvert de l’anonymat, ont fait des révélations. Au cours des échanges que nous avons eus avec eux, ceux-ci ont dénoncé des recrutements ‘’inconcevables’’ dans le corps de la police. « Un de mes agents s’est déplacé. Et le plaignant a trouvé une nouvelle recrue affectée dans mon arrondissement ? Elle rédige une plainte. Mais, je vous jure que je ne sais pas si elle a fait la classe de sixième. Tellement sa rédaction était truffée de fautes », a fait observer l’un de nos interlocuteurs qui ajoute. « Je devrais rédiger un rapport pour qu’elle soit renvoyée? Malheureusement pour moi, et heureusement pour elle, depuis lors, on lui a attribué un numéro matricule ». « Les exemples sont légion. Si on refait un test écrit de niveau 6e, les enquêteurs découvriront le niveau de fraude et de favoritisme. Et cela concerne également des garçons », a dénoncé un autre Commissaire de police. Qui pense que l’enquête en cours, doit commencer dans les commissariats. « Car aujourd’hui, le vrai policier n’a plus de dignité à arborer fièrement sa tenue. Tant ce corps est infesté de personnes ramassées par ci et par là ».
K. Zéguédoua Tano