Dans la Cité des Antilopes, de nombreuses personnes du troisième âge se plaignent de ne pas pouvoir jouir paisiblement de leur retraite à cause des déboires rencontrés dans le paiement de leurs pensions.
Fin avril 2010, tout Daloa a appris ou vécu ce triste évènement. Celui qu’il a été donné de voir devant une banque de la cité. Un vieux retraité, très affecté par l’âge et la maladie se rendait lui-même aux guichets de la banque pour percevoir sa pension. Au moment de descendre du taxi qui le transportait, le chauffeur et toutes les personnes autour font le triste constat. Le «vieux» est mort. Sa vieille femme, Nabintou et les deux jeunes gens qui l’accompagnaient ont rebroussé chemin avec le corps de Sanogo Brahima (c’est son nom), ancien fonctionnaire. A la question de savoir pourquoi, étant malade, «pépé» n’a pas donné une procuration, à l’un des deux garçons qui le conduisaient, (son fils et son petit-fils), pour faire l’opération à sa place, son fils Ladji est embarrassé.
Grugé par son fils
Il finit par révéler que son père a été victime, à deux reprises, de détournement de sa pension. L’auteur de cet abominable acte n’est autre que son grand fils. C’est-à-dire, l’aîné de Ladji. «A deux reprises, il a retiré l’argent avant de disparaître laissant la famille dans la faim», relate Ladji la gorge nouée par la colère. Dans la cité des antilopes, des cas comme celui du regretté retraité Brahima sont légion. A côté, on rencontre une collaboration parfaite entre les retraités et leur progéniture. Simplement souffrants ou constamment frappés d’incapacité de se déplacer, certains anciens agents de l’Etat parviennent à faire délivrer des procurations par la justice au profit de tierces personnes (des membres de la famille en général) qui font leurs opérations à leur place. Le lundi 7 juin, nous avons rencontré le jeune Jean François au guichet des retraités à la Coopec de Daloa. Il était porteur d’une procuration de son père alité pour cause de maladie. Sans encombres, le jeune homme a retiré les sous qu’il ira remettre à son géniteur. Auprès des guichets du trésor public local, quand un retraité est frappé d’incapacité, un agent du trésor se déplace jusqu’à son domicile pour lui remettre sa pension. Une véritable œuvre de bienfaisance que les personnes du troisième âge saluent à sa juste valeur. Pour Koné Soualio, conseiller pédagogique à la retraite, «le calvaire du retraité commence dès le premier jour de la retraite. Car, entre le départ et le payement de la première pension, il s’écoule un temps fou qui fait que le concerné vit un supplice. Après le dépôt de son dossier de retraite au ministère de la Fonction publique à Abidjan, il doit entreprendre un véritable marathon pour entrer en possession de sa pension », révèle-t-il. Et de poursuivre : «Pour que son dossier avance, le retraité est obligé, à chaque étape, de payer des dessous de table». Notre interlocuteur dit avoir enduré 13 mois d’attente et de calvaire et il se classe parmi les plus chanceux, car cette attente peut aller jusqu’à 24 mois pour d’autres. Plusieurs autres cas nous ont été fournis. Parti à la retraite en octobre 2000, T. Gilbert a obtenu sa première pension en fin octobre 2001. Un temps pendant lequel le nouveau retraité qu’il est, vivotait et survivait à crédit. Nombreux sont les retraités décédés durant cette période d’attente et de tourmente, a indiqué une source proche du milieu. Une fois le payement commencé, le pensionnaire doit fournir, chaque année, un certificat de vie couvrant la période du 1er janvier au 30 mars. En cas de décès, les parents doivent fournir un certificat de décès pour permettre à la veuve mariée légalement et aux enfants mineurs de bénéficier d’une partie de la pension.
Un parcours du combattant
A la question de savoir si le retraité vit heureux aujourd’hui, Konan Kouassi Denis, secrétaire général du collectif des fonctionnaires retraités après trente, (30), ans de service, (Cofretas) répond sèchement par la négative. Selon lui, la vie des retraités n’est «même pas acceptable», car, pour vivre heureux, il faut au moins qu’ils bénéficient d’une pension conséquente. Ce qui n’est pas le cas. «Depuis les années 87-88, les salaires sont bloqués et les avancements administratifs ne sont plus suivis d’effets financiers. L’on a pensé qu’avec le déblocage de cette situation, la pension du retraité en sentirait un frémissement. Que non !», déplore le Sg du Cofretas. Il fustige l’inégalité dans le traitement des retraités. Pour lui, la pension des fonctionnaires qui sont allés à la retraite après 30 ans de service sans avoir atteint les 55 ans d’âge équivaut à 60% de leur dernier salaire. Ce qui est un manque à gagner, soutient-il. Car, en allant à la retraite à 55 ans, certains fonctionnaires gagneraient 7 ans de service en plus. Et cela leur aurait permis de bénéficier plutôt de 74% de leur salaire à la retraite. Une autre raison de la galère des retraités serait surtout les nombreux impôts que leur pension supporte. Il s’agit des impôts sur salaire. Ce qui est un paradoxe, clame-t-on, en précisant que la pension n’est pas un salaire. La «contribution nationale», autre taxe créée depuis les années 80, suite à la fermeture de certaines sociétés d’Etat et qui visait à venir en aide aux familles des déflatées, n’a plus sa raison d’être aujourd’hui, pensent les retraités. Quant à l’impôt sur le revenu, ils se veulent indulgents. Ce prélèvement, affirment-ils, a un sens quand on sait que la pension est effectivement un revenu. Le Sg du Cofretas revient sur la lenteur du traitement et de l’avancement des dossiers de retraite au ministère de la Fonction publique.
Il condamne avec force le racket dont sont victimes les retraités. Prenant son cas, il a expliqué que son dossier a pris 14 mois pour parvenir à la Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (Cgrae). Déposé en février 2004, le dossier de demande de pension a trouvé un écho favorable en avril 2005. Le compagnon de Konan Kouassi Denis, retraité lui aussi, a affirmé avoir attendu 24 mois. Des échanges avec les personnes du troisième âge, il ressort qu’écœurés, essoufflés et rendus malades par cette longue attente, certains retraités décèdent dès l’entame des paiements.
Le cri de détresse
Le Sg du Cofretas nous a relaté la sombre histoire de l’un de leurs membres décédé après avoir touché seulement deux mois de pension. «Les retraités ont passé la plus grande partie de leur vie à servir la Nation à laquelle ils ont tout donné. Même leur santé juvénile. Nous avons parmi nous des grands malades qui succombent souvent sans avoir touché leur pension. Aussi, faut-il rappeler que nous n’avons pas tous eu la chance d’avoir des enfants qui travaillent avant la retraite pour nous soutenir pendant ce passage à vide. L’on semble oublier qu’au lendemain du départ à la retraité, nous devons continuer d’assurer les frais de scolarité des enfants, de loyer et autres charges », relève-t-il. C’est, renchérit un autre, durant ces longs moments de géhenne que les retraités se voient contraints de recourir aux usuriers. Ceux-ci leur font des prêts au taux de 100% au remboursement. Ainsi, avant sa perception, la pension se retrouve déjà hypothéquée. Une autre galère du retraité, c’est l’isolement et l’errance auxquels ils sont soumis. En Côte d’Ivoire, comme dans la majeure partie des pays africains, ne sachant pas comment occuper leurs vieux jours, les retraités s’adonnent à l’oisiveté, à la boisson et aux jeux de hasard. Pour venir à bout de ces maux, le Cofretas entreprend, depuis quelque temps à Daloa, des démarches auprès des autorités locales. Objectif : faire construire une maison de retraités qui sera un cadre de rencontres entre eux et ceux qui sont en instance de l’être. Des échanges pourraient naître des idées visant à exploiter sainement les compétences et les expériences acquises par les retraités. Dans ce local, on trouvera des jeux et tous les journaux de la place.
Ibo Dodo, Secrétaire général de l’Union nationale des retraités de Côte d’Ivoire, (Unarci), section Daloa, lui aussi fustige les misères que l’on fait vivre à ses membres. « Cela est une injustice. Alors que nos pensions subissent des ponctions dues aux nombreux impôts au même titre que ceux qui sont encore en fonction, ces derniers continuent de bénéficier des assistances décès et des avancements contrairement à nous les retraités », note le Ibo Dodo Ernest.
Parlant d’une même voix, le Sg du Cofretas et celui de l’Unarci appellent au rabattage des effets financiers sur les pensions de ceux qui sont allés à la retraite après 30 ans de service. Les deux responsables souhaitent la suspension du prélèvement des différents impôts sur les pensions. Car, rappellent-ils, les retraités qui ont construit la Côte d’Ivoire, assuré son progrès et fait de ce beau pays ce qu’il est, doivent être mieux traités afin qu’ils présentent à ceux qui vont bientôt rejoindre leurs rangs, une image plus reluisante.
Un combat acharné
S’adressant à la Cgrae, Dodo Ibo voudrait qu’elle soit «indépendante dans son fonctionnement» et que le traitement des dossiers soit totalement confié à cette structure. «Pour mettre fin à la longue attente dans le traitement des dossiers et aux nombreux rackets qui sont sources de désarroi, de stress et d’angoisse, il faut tout confier à la Cgrae», plaide-t-il. Pour lui, les personnes vieillissantes sont les plus malades. Ils ont donc besoin d’être objet d’une plus grande attention et de considération. Autres griefs à noter. Le Sg du Cofretas déplore le «manque de petite monnaie» qui est récurrent dans les caisses du trésor de Daloa lors du payement des pensions. Son collègue de l’Unarci ne comprend pas le long retard accusé par le trésor de Daloa dans les décaissements. «A la trésorerie de Daloa, ce que nous ne comprenons pas, c’est qu’il n’y a jamais de liquidité, même si les mandats sont établis, nous sommes contraints d’attendre. Pendant ce temps, nos camarades des villes de Bouaflé, Issia, Gagnoa, etc.…. sont payés. Cette situation qui perdure provoque des désagréments», note-t-il. La lutte pour le bien-être des retraités concerne également ceux du privé qui sont payés à la Caisse nationale de prévoyance sociale, (Cnps). Elle a permis d’obtenir le payement de leurs pensions par mois, au lieu du trimestriel pratiqué par le passé. L’Unarci compte poursuivre sa lutte en faisant bénéficier aux retraités du privé les mêmes avantages que ceux de la fonction publique, car dit son premier responsable : «Ils ont servi la nation au même titre».
Bayo Fatim à Daloa
Fin avril 2010, tout Daloa a appris ou vécu ce triste évènement. Celui qu’il a été donné de voir devant une banque de la cité. Un vieux retraité, très affecté par l’âge et la maladie se rendait lui-même aux guichets de la banque pour percevoir sa pension. Au moment de descendre du taxi qui le transportait, le chauffeur et toutes les personnes autour font le triste constat. Le «vieux» est mort. Sa vieille femme, Nabintou et les deux jeunes gens qui l’accompagnaient ont rebroussé chemin avec le corps de Sanogo Brahima (c’est son nom), ancien fonctionnaire. A la question de savoir pourquoi, étant malade, «pépé» n’a pas donné une procuration, à l’un des deux garçons qui le conduisaient, (son fils et son petit-fils), pour faire l’opération à sa place, son fils Ladji est embarrassé.
Grugé par son fils
Il finit par révéler que son père a été victime, à deux reprises, de détournement de sa pension. L’auteur de cet abominable acte n’est autre que son grand fils. C’est-à-dire, l’aîné de Ladji. «A deux reprises, il a retiré l’argent avant de disparaître laissant la famille dans la faim», relate Ladji la gorge nouée par la colère. Dans la cité des antilopes, des cas comme celui du regretté retraité Brahima sont légion. A côté, on rencontre une collaboration parfaite entre les retraités et leur progéniture. Simplement souffrants ou constamment frappés d’incapacité de se déplacer, certains anciens agents de l’Etat parviennent à faire délivrer des procurations par la justice au profit de tierces personnes (des membres de la famille en général) qui font leurs opérations à leur place. Le lundi 7 juin, nous avons rencontré le jeune Jean François au guichet des retraités à la Coopec de Daloa. Il était porteur d’une procuration de son père alité pour cause de maladie. Sans encombres, le jeune homme a retiré les sous qu’il ira remettre à son géniteur. Auprès des guichets du trésor public local, quand un retraité est frappé d’incapacité, un agent du trésor se déplace jusqu’à son domicile pour lui remettre sa pension. Une véritable œuvre de bienfaisance que les personnes du troisième âge saluent à sa juste valeur. Pour Koné Soualio, conseiller pédagogique à la retraite, «le calvaire du retraité commence dès le premier jour de la retraite. Car, entre le départ et le payement de la première pension, il s’écoule un temps fou qui fait que le concerné vit un supplice. Après le dépôt de son dossier de retraite au ministère de la Fonction publique à Abidjan, il doit entreprendre un véritable marathon pour entrer en possession de sa pension », révèle-t-il. Et de poursuivre : «Pour que son dossier avance, le retraité est obligé, à chaque étape, de payer des dessous de table». Notre interlocuteur dit avoir enduré 13 mois d’attente et de calvaire et il se classe parmi les plus chanceux, car cette attente peut aller jusqu’à 24 mois pour d’autres. Plusieurs autres cas nous ont été fournis. Parti à la retraite en octobre 2000, T. Gilbert a obtenu sa première pension en fin octobre 2001. Un temps pendant lequel le nouveau retraité qu’il est, vivotait et survivait à crédit. Nombreux sont les retraités décédés durant cette période d’attente et de tourmente, a indiqué une source proche du milieu. Une fois le payement commencé, le pensionnaire doit fournir, chaque année, un certificat de vie couvrant la période du 1er janvier au 30 mars. En cas de décès, les parents doivent fournir un certificat de décès pour permettre à la veuve mariée légalement et aux enfants mineurs de bénéficier d’une partie de la pension.
Un parcours du combattant
A la question de savoir si le retraité vit heureux aujourd’hui, Konan Kouassi Denis, secrétaire général du collectif des fonctionnaires retraités après trente, (30), ans de service, (Cofretas) répond sèchement par la négative. Selon lui, la vie des retraités n’est «même pas acceptable», car, pour vivre heureux, il faut au moins qu’ils bénéficient d’une pension conséquente. Ce qui n’est pas le cas. «Depuis les années 87-88, les salaires sont bloqués et les avancements administratifs ne sont plus suivis d’effets financiers. L’on a pensé qu’avec le déblocage de cette situation, la pension du retraité en sentirait un frémissement. Que non !», déplore le Sg du Cofretas. Il fustige l’inégalité dans le traitement des retraités. Pour lui, la pension des fonctionnaires qui sont allés à la retraite après 30 ans de service sans avoir atteint les 55 ans d’âge équivaut à 60% de leur dernier salaire. Ce qui est un manque à gagner, soutient-il. Car, en allant à la retraite à 55 ans, certains fonctionnaires gagneraient 7 ans de service en plus. Et cela leur aurait permis de bénéficier plutôt de 74% de leur salaire à la retraite. Une autre raison de la galère des retraités serait surtout les nombreux impôts que leur pension supporte. Il s’agit des impôts sur salaire. Ce qui est un paradoxe, clame-t-on, en précisant que la pension n’est pas un salaire. La «contribution nationale», autre taxe créée depuis les années 80, suite à la fermeture de certaines sociétés d’Etat et qui visait à venir en aide aux familles des déflatées, n’a plus sa raison d’être aujourd’hui, pensent les retraités. Quant à l’impôt sur le revenu, ils se veulent indulgents. Ce prélèvement, affirment-ils, a un sens quand on sait que la pension est effectivement un revenu. Le Sg du Cofretas revient sur la lenteur du traitement et de l’avancement des dossiers de retraite au ministère de la Fonction publique.
Il condamne avec force le racket dont sont victimes les retraités. Prenant son cas, il a expliqué que son dossier a pris 14 mois pour parvenir à la Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (Cgrae). Déposé en février 2004, le dossier de demande de pension a trouvé un écho favorable en avril 2005. Le compagnon de Konan Kouassi Denis, retraité lui aussi, a affirmé avoir attendu 24 mois. Des échanges avec les personnes du troisième âge, il ressort qu’écœurés, essoufflés et rendus malades par cette longue attente, certains retraités décèdent dès l’entame des paiements.
Le cri de détresse
Le Sg du Cofretas nous a relaté la sombre histoire de l’un de leurs membres décédé après avoir touché seulement deux mois de pension. «Les retraités ont passé la plus grande partie de leur vie à servir la Nation à laquelle ils ont tout donné. Même leur santé juvénile. Nous avons parmi nous des grands malades qui succombent souvent sans avoir touché leur pension. Aussi, faut-il rappeler que nous n’avons pas tous eu la chance d’avoir des enfants qui travaillent avant la retraite pour nous soutenir pendant ce passage à vide. L’on semble oublier qu’au lendemain du départ à la retraité, nous devons continuer d’assurer les frais de scolarité des enfants, de loyer et autres charges », relève-t-il. C’est, renchérit un autre, durant ces longs moments de géhenne que les retraités se voient contraints de recourir aux usuriers. Ceux-ci leur font des prêts au taux de 100% au remboursement. Ainsi, avant sa perception, la pension se retrouve déjà hypothéquée. Une autre galère du retraité, c’est l’isolement et l’errance auxquels ils sont soumis. En Côte d’Ivoire, comme dans la majeure partie des pays africains, ne sachant pas comment occuper leurs vieux jours, les retraités s’adonnent à l’oisiveté, à la boisson et aux jeux de hasard. Pour venir à bout de ces maux, le Cofretas entreprend, depuis quelque temps à Daloa, des démarches auprès des autorités locales. Objectif : faire construire une maison de retraités qui sera un cadre de rencontres entre eux et ceux qui sont en instance de l’être. Des échanges pourraient naître des idées visant à exploiter sainement les compétences et les expériences acquises par les retraités. Dans ce local, on trouvera des jeux et tous les journaux de la place.
Ibo Dodo, Secrétaire général de l’Union nationale des retraités de Côte d’Ivoire, (Unarci), section Daloa, lui aussi fustige les misères que l’on fait vivre à ses membres. « Cela est une injustice. Alors que nos pensions subissent des ponctions dues aux nombreux impôts au même titre que ceux qui sont encore en fonction, ces derniers continuent de bénéficier des assistances décès et des avancements contrairement à nous les retraités », note le Ibo Dodo Ernest.
Parlant d’une même voix, le Sg du Cofretas et celui de l’Unarci appellent au rabattage des effets financiers sur les pensions de ceux qui sont allés à la retraite après 30 ans de service. Les deux responsables souhaitent la suspension du prélèvement des différents impôts sur les pensions. Car, rappellent-ils, les retraités qui ont construit la Côte d’Ivoire, assuré son progrès et fait de ce beau pays ce qu’il est, doivent être mieux traités afin qu’ils présentent à ceux qui vont bientôt rejoindre leurs rangs, une image plus reluisante.
Un combat acharné
S’adressant à la Cgrae, Dodo Ibo voudrait qu’elle soit «indépendante dans son fonctionnement» et que le traitement des dossiers soit totalement confié à cette structure. «Pour mettre fin à la longue attente dans le traitement des dossiers et aux nombreux rackets qui sont sources de désarroi, de stress et d’angoisse, il faut tout confier à la Cgrae», plaide-t-il. Pour lui, les personnes vieillissantes sont les plus malades. Ils ont donc besoin d’être objet d’une plus grande attention et de considération. Autres griefs à noter. Le Sg du Cofretas déplore le «manque de petite monnaie» qui est récurrent dans les caisses du trésor de Daloa lors du payement des pensions. Son collègue de l’Unarci ne comprend pas le long retard accusé par le trésor de Daloa dans les décaissements. «A la trésorerie de Daloa, ce que nous ne comprenons pas, c’est qu’il n’y a jamais de liquidité, même si les mandats sont établis, nous sommes contraints d’attendre. Pendant ce temps, nos camarades des villes de Bouaflé, Issia, Gagnoa, etc.…. sont payés. Cette situation qui perdure provoque des désagréments», note-t-il. La lutte pour le bien-être des retraités concerne également ceux du privé qui sont payés à la Caisse nationale de prévoyance sociale, (Cnps). Elle a permis d’obtenir le payement de leurs pensions par mois, au lieu du trimestriel pratiqué par le passé. L’Unarci compte poursuivre sa lutte en faisant bénéficier aux retraités du privé les mêmes avantages que ceux de la fonction publique, car dit son premier responsable : «Ils ont servi la nation au même titre».
Bayo Fatim à Daloa