El Hadj Ali Ouattara est à la tête de la Coalition ivoirienne pour la Cour Pénale Internationale depuis deux ans. L’homme des droits de l’Homme explique qu’il ne quittera pas son poste, sans avoir rencontré le président ivoirien Laurent Gbagbo pour échanger sur l’impunité, et en particulier l’obstacle entre la constitution ivoirienne et le statut de Rome créant la Cour Pénale Internationale. Selon El Hadj Ali Ouattara l’Union africaine cache beaucoup d’informations ‘’aux Africains, sur les principes qui fondent la Cour Pénale Internationale.
Ali Ouattara, vous êtes à votre dernier mandat à la tête de la Coalition ivoirienne pour la Cour pénale internationale. Etes-vous soutenus par les autorités de la Côte d’Ivoire?
Depuis la création de la Coalition ivoirienne pour la cour pénale internationale et depuis notre élection à la tête de cette structure, nous avons toujours reçu le soutien des autorités politiques, administratives et parlementaires, à travers les audiences dont nous sommes l’objet et leur présence à nos activités. Nous avons eu plusieurs fois des séances de travail avec le ministre de la Justice, le Directeur des droits de l’Homme, le ministère des Affaires étrangères, l’Assemblée nationale et la Primature.
Vous menez une lutte sans merci contre l’impunité en Côte d’Ivoire. Envisagez-vous rencontrer le Président Laurent Gbagbo ?
Nous avons toujours souhaité rencontrer le chef de l’Etat. Nous avons adressé plusieurs fois des demandes d’audience qui sont jusqu’à ce jour restées sans suite. Nous espérons pouvoir le rencontrer un jour. Cette rencontre que nous souhaitons de tous nos vœux pourra nous permettre d’échanger sur l’impunité en général, sur l’obstacle entre la constitution ivoirienne et le statut de Rome créant la Cour pénale internationale, sur la reconnaissance de la compétence juridictionnelle de la Cour par la Côte d’Ivoire, sur la complémentaire de la Cour Pénale internationale et la contribution de la Côte d’Ivoire pour une Cour pénale internationale plus jute, effective et indépendante.
Pensez-vous Monsieur le Président que le meilleur moyen de venir en aide au continent africain, est l’application sans complaisance des Droits de l’Homme ?
Il faut enseigner et vulgariser les droits Humains. Les Africains dans leur quasi-majorité aspirent à la paix, à la justice, au bien-être et au développement. La condition sine qua non pour atteindre ces objectifs, c’est le respect des Droits de l’homme. La plupart des constitutions des Etats africains font référence dans leur préambule à la déclaration universelle des droits de l’homme. Nous pouvons donc déduire que les Africains sont favorables aux droits Humains. C’est par conséquent l’application sans complaisance du Droit de l’Homme qui pourra permettre à l’Afrique d’être un continent stable et prospère.
Pourtant l’Union Africaine considère la Cour pénale internationale comme une agence judiciaire au service des intérêts des pays occidentaux ?
C’est dommage que l’Union Africaine, que nous appelons « les syndicats des chefs d’Etats » ne dise pas la vérité aux Africains sur le fonctionnement de la CPI. Aucun Etat africain n’a été contraint à ratifier le statut de Rome créant la CPI. C’est donc de façon volontaire et souveraine que les Etats adhèrent. Lorsqu’on ratifie un traité, cela signifie qu’on en accepte les règles. Il faut donc que l’UA donne les vraies informations aux Africains. Sur les affaires actuellement en cours d’analyse, ce sont les gouvernements des Etats de la Rdc, de l’Ouganda et de la Rca qui ont fait appel de façon souveraine au procureur pour les enquêtes dans leurs pays respectifs conformément à l’article 14 du Statut. Pour le Darfour (Mandat d’arrêt contre Omar El Béhir), c’est le Conseil de sécurité qui a fait un pourvoi auprès du procureur (Chapitre 7 des Nations Unies). Lors de l’adoption de la résolution 1593, il n’y a eu aucune voix dissidente des Etats africains (Bénin, Algérie et Tanzanie) au conseil de sécurité. Aujourd’hui, seul le cas du Kenya où une enquête vient d’être ouverte est à l’initiative de la CPI, c'est-à-dire du Procureur (Article 15 du Statut de Rome). Autre principe important qui fonde la CPI que l’UA ne doit pas aussi cacher aux Africains, c’est la compétence subsidiaire de la Cour Pénale Internationale. Elle signifie que la Cour reconnaît la priorité de compétence aux juridictions des Etats pour les crimes graves perpétrés contre des citoyens de leur ressort ou territoire. La CPI n’interviendra que s’il est prouvé et démontré que les juridictions de cet Etat n’ont pas la capacité ou la volonté de poursuivre elles-mêmes les individus responsables. Autrement dit, la CPI respecte les juridictions nationales en leur donnant priorité de compétence sur elle-même (article 17). La CPI est donc complémentaire des tribunaux nationaux. Elle ne s’y substitue pas. Par ailleurs, nous nous posons toujours les questions suivantes : Qu’a fait l’UA pour éviter les massacres, les tueries, viols et pillages en RDC, au Darfour en RCA et en Ouganda ? Qu’a fait et que fait l’UA pour les victimes de ces pays ou il y a eu ces crimes graves ? Nous estimons que ce sont ces questions qui doivent être les priorités de l’UA.
Pensez-vous M. Ouattara Ali, que la presse Ivoirienne traite bien vos actions sur le terrain, concernant la lutte pour les Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire ?
Lorsque la CI-CIP a vu le jour, après la formation des membres, la première activité a été menée à l’endroit des journalistes à travers un séminaire de formation sur la CPI, et les actions de la CPI. Nous avons donc après cette formation, mis sur pied un Club des amis journalistes de la CI-CPI. Ces journalistes d’organes de Presse divers, font un large écho de nos activités tant à Abidjan, qu’à l’intérieur du Pays. C’est pour nous, une occasion de leur dire merci et leur témoigner notre gratitude.
Le meurtre de M. Floribert, Président d’une ONG, la voix des sans-voix contre l’Impunité en République Démocratique du Congo, inquiète-t-il M. Ouattara Ali?
L’assassinat de l’activiste congolais Floribert a choqué le monde entier. Il a indigné tous les défenseurs des Droits Humains. C’est un acte qui viole les Articles 3, 5, 18, 19 et 20 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH). Cela inquiète tous les Défenseurs des Droits de l’homme dans le monde. Mais loin de les intimider ou de les dissuader, cet acte les révolte et les rend plus déterminés dans leur travail de tous les jours. Cet assassinat qui a été condamné par tous, ne saurait rester impuni. La mobilisation continue pour demander une enquête indépendante.
Etes-vous aujourd’hui heureux d’être à la tête de la Coalition Ivoirienne pour la Cour Pénale Internationale ?
Etre à la tête d’une structure comme la CI- CPI est un honneur et un chalenge. Le travail est immense et ardu. Nous sommes donc heureux d’apporter notre pierre à l’édifice des Droits Humains, à la justice et à la Démocratie en étant à la tête de la CI-CIP. Nous espérons que notre mandat apportera un changement pour moins d’impunité, plus de justice et plus de respect des Droits Humains.
Pensez-vous M. OUATTARA Ali, que l’Africain que vous êtes a vocation à devenir comme Luis Ocampo, Procureur de la Cour Pénale Internationale ?
Je voudrais dire que contrairement à cette mauvaise perception qu’ont certains Africains de la CPI, la Cour est plus africaine qu’européenne. Cinq juges actuels sont Africains, la Procureur Adjointe est Gambienne, l’actuelle Vice-présidente de la Cour est Malienne et le greffier Adjoint est Sénégalais. Eu égard à cette position occupée par les Africains dans les instances dirigeantes de la CPI, il ne serait pas surprenant que demain un Africain devienne le Procureur de la Cour
Interview réalisée par Ben Ismaël
Ali Ouattara, vous êtes à votre dernier mandat à la tête de la Coalition ivoirienne pour la Cour pénale internationale. Etes-vous soutenus par les autorités de la Côte d’Ivoire?
Depuis la création de la Coalition ivoirienne pour la cour pénale internationale et depuis notre élection à la tête de cette structure, nous avons toujours reçu le soutien des autorités politiques, administratives et parlementaires, à travers les audiences dont nous sommes l’objet et leur présence à nos activités. Nous avons eu plusieurs fois des séances de travail avec le ministre de la Justice, le Directeur des droits de l’Homme, le ministère des Affaires étrangères, l’Assemblée nationale et la Primature.
Vous menez une lutte sans merci contre l’impunité en Côte d’Ivoire. Envisagez-vous rencontrer le Président Laurent Gbagbo ?
Nous avons toujours souhaité rencontrer le chef de l’Etat. Nous avons adressé plusieurs fois des demandes d’audience qui sont jusqu’à ce jour restées sans suite. Nous espérons pouvoir le rencontrer un jour. Cette rencontre que nous souhaitons de tous nos vœux pourra nous permettre d’échanger sur l’impunité en général, sur l’obstacle entre la constitution ivoirienne et le statut de Rome créant la Cour pénale internationale, sur la reconnaissance de la compétence juridictionnelle de la Cour par la Côte d’Ivoire, sur la complémentaire de la Cour Pénale internationale et la contribution de la Côte d’Ivoire pour une Cour pénale internationale plus jute, effective et indépendante.
Pensez-vous Monsieur le Président que le meilleur moyen de venir en aide au continent africain, est l’application sans complaisance des Droits de l’Homme ?
Il faut enseigner et vulgariser les droits Humains. Les Africains dans leur quasi-majorité aspirent à la paix, à la justice, au bien-être et au développement. La condition sine qua non pour atteindre ces objectifs, c’est le respect des Droits de l’homme. La plupart des constitutions des Etats africains font référence dans leur préambule à la déclaration universelle des droits de l’homme. Nous pouvons donc déduire que les Africains sont favorables aux droits Humains. C’est par conséquent l’application sans complaisance du Droit de l’Homme qui pourra permettre à l’Afrique d’être un continent stable et prospère.
Pourtant l’Union Africaine considère la Cour pénale internationale comme une agence judiciaire au service des intérêts des pays occidentaux ?
C’est dommage que l’Union Africaine, que nous appelons « les syndicats des chefs d’Etats » ne dise pas la vérité aux Africains sur le fonctionnement de la CPI. Aucun Etat africain n’a été contraint à ratifier le statut de Rome créant la CPI. C’est donc de façon volontaire et souveraine que les Etats adhèrent. Lorsqu’on ratifie un traité, cela signifie qu’on en accepte les règles. Il faut donc que l’UA donne les vraies informations aux Africains. Sur les affaires actuellement en cours d’analyse, ce sont les gouvernements des Etats de la Rdc, de l’Ouganda et de la Rca qui ont fait appel de façon souveraine au procureur pour les enquêtes dans leurs pays respectifs conformément à l’article 14 du Statut. Pour le Darfour (Mandat d’arrêt contre Omar El Béhir), c’est le Conseil de sécurité qui a fait un pourvoi auprès du procureur (Chapitre 7 des Nations Unies). Lors de l’adoption de la résolution 1593, il n’y a eu aucune voix dissidente des Etats africains (Bénin, Algérie et Tanzanie) au conseil de sécurité. Aujourd’hui, seul le cas du Kenya où une enquête vient d’être ouverte est à l’initiative de la CPI, c'est-à-dire du Procureur (Article 15 du Statut de Rome). Autre principe important qui fonde la CPI que l’UA ne doit pas aussi cacher aux Africains, c’est la compétence subsidiaire de la Cour Pénale Internationale. Elle signifie que la Cour reconnaît la priorité de compétence aux juridictions des Etats pour les crimes graves perpétrés contre des citoyens de leur ressort ou territoire. La CPI n’interviendra que s’il est prouvé et démontré que les juridictions de cet Etat n’ont pas la capacité ou la volonté de poursuivre elles-mêmes les individus responsables. Autrement dit, la CPI respecte les juridictions nationales en leur donnant priorité de compétence sur elle-même (article 17). La CPI est donc complémentaire des tribunaux nationaux. Elle ne s’y substitue pas. Par ailleurs, nous nous posons toujours les questions suivantes : Qu’a fait l’UA pour éviter les massacres, les tueries, viols et pillages en RDC, au Darfour en RCA et en Ouganda ? Qu’a fait et que fait l’UA pour les victimes de ces pays ou il y a eu ces crimes graves ? Nous estimons que ce sont ces questions qui doivent être les priorités de l’UA.
Pensez-vous M. Ouattara Ali, que la presse Ivoirienne traite bien vos actions sur le terrain, concernant la lutte pour les Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire ?
Lorsque la CI-CIP a vu le jour, après la formation des membres, la première activité a été menée à l’endroit des journalistes à travers un séminaire de formation sur la CPI, et les actions de la CPI. Nous avons donc après cette formation, mis sur pied un Club des amis journalistes de la CI-CPI. Ces journalistes d’organes de Presse divers, font un large écho de nos activités tant à Abidjan, qu’à l’intérieur du Pays. C’est pour nous, une occasion de leur dire merci et leur témoigner notre gratitude.
Le meurtre de M. Floribert, Président d’une ONG, la voix des sans-voix contre l’Impunité en République Démocratique du Congo, inquiète-t-il M. Ouattara Ali?
L’assassinat de l’activiste congolais Floribert a choqué le monde entier. Il a indigné tous les défenseurs des Droits Humains. C’est un acte qui viole les Articles 3, 5, 18, 19 et 20 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH). Cela inquiète tous les Défenseurs des Droits de l’homme dans le monde. Mais loin de les intimider ou de les dissuader, cet acte les révolte et les rend plus déterminés dans leur travail de tous les jours. Cet assassinat qui a été condamné par tous, ne saurait rester impuni. La mobilisation continue pour demander une enquête indépendante.
Etes-vous aujourd’hui heureux d’être à la tête de la Coalition Ivoirienne pour la Cour Pénale Internationale ?
Etre à la tête d’une structure comme la CI- CPI est un honneur et un chalenge. Le travail est immense et ardu. Nous sommes donc heureux d’apporter notre pierre à l’édifice des Droits Humains, à la justice et à la Démocratie en étant à la tête de la CI-CIP. Nous espérons que notre mandat apportera un changement pour moins d’impunité, plus de justice et plus de respect des Droits Humains.
Pensez-vous M. OUATTARA Ali, que l’Africain que vous êtes a vocation à devenir comme Luis Ocampo, Procureur de la Cour Pénale Internationale ?
Je voudrais dire que contrairement à cette mauvaise perception qu’ont certains Africains de la CPI, la Cour est plus africaine qu’européenne. Cinq juges actuels sont Africains, la Procureur Adjointe est Gambienne, l’actuelle Vice-présidente de la Cour est Malienne et le greffier Adjoint est Sénégalais. Eu égard à cette position occupée par les Africains dans les instances dirigeantes de la CPI, il ne serait pas surprenant que demain un Africain devienne le Procureur de la Cour
Interview réalisée par Ben Ismaël