L’ombre de Nelson Mandela plane sur le mondial de football
Il était une fois, Madiba… "Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J'ai combattu contre la domination blanche et j'ai combattu contre la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et accomplir. Mais, si besoin est, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir." Propos de Nelson Mandela, lors de son procès dans les années 1960. Cet homme sorti de prison pour devenir plus tard le Président de l'Afrique du Sud, est aujourd'hui une icône que tous les hommes, les politiques, sportifs, cinéastes, acteurs, peintres, de par le monde, etc, veulent rencontrer, voir, toucher. Tant son parcours est atypique. La plupart des visiteurs qui foulent pour la énième fois le sol sud- africains tout comme ceux qui découvrent présentement ce pays à la faveur du mondial de football, n'arrivent pas à cacher leur joie et leur étonnement face à la fascination que cet homme providentiel produit sur eux. Bien entendu, ils ne sont pas les seuls à partager ce sentiment noble : En Afrique du Sud même, Nelson Mandela bénéficie d'une popularité immense. Il est plébiscité en tant que première personnalité sud-africaine. Il est une " icône mondiale de la réconciliation " et un " colosse moral ", selon Desmond Tutu, également prix Nobel de la paix. L'écrivain Nadine Gordimer le compare à Gandhi comme " l'un des deux plus indiscutables magnifiques personnages du dernier millénaire... uniques dans leur incroyable combat moral et humaniste ". Le magazine Newsweek, pour illustrer son importance pour les Sud-Africains, écrit qu' " il est le libérateur national, le sauveur, leur Washington et Lincoln en un seul homme ". L'hommage a lui rendu est aussi, international : Dans la communauté internationale, Nelson Mandela est présenté comme une " incarnation de la non-violence à l'échelon planétaire ", " un des anciens hommes d'État les plus respecté au monde ", et est " considéré comme le père de l'Afrique du Sud moderne ". À l'occasion de ses 91 ans, le président américain Barack Obama déclare à propos de Mandela que " sa vie nous enseigne que l'impossible peut se réaliser " et le Secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon qu'il est " un citoyen du monde exemplaire " et " l'incarnation vivante des plus hautes valeurs des Nations unies. Son engagement envers une Afrique du Sud démocratique, multiraciale ; sa poursuite tenace de la justice ; sa volonté de se réconcilier avec ceux qui l'ont le plus persécuté - ce sont certaines des caractéristiques d'un homme remarquable ". Pour le président français Nicolas Sarkozy, " Nelson Mandela représente un espoir pour l'humanité. C'est un homme qui est responsable de la réussite exceptionnelle de l'Afrique du Sud, de cette coexistence multi-ethnique. C'est un symbole pour beaucoup d'entre nous. "Pour Abdou Diouf, le président de l'Organisation internationale de la Francophonie, Nelson Mandela est "le plus grand homme encore vivant sur terre".
Est-ce alors surprenant que depuis l'aéroport Oliver Tambo de Johannesburg, le touriste soit accueilli par le sourire radieux de ce Vieil homme (poster géant) aux cheveux grisonnants, né le 18 juillet 1918 à Mvezo en Afrique du Sud ? Un véritable mythe vivant. Car, celui qui fut l'un des meneurs historiques de la lutte contre le système politique d'apartheid le Président de la République d'Afrique du Sud de 1994 à 1999 à la suite des premières élections nationales non raciales de l'histoire du pays.
Mandela ? C'est l'humilité. À un moment, il reçoit tellement de récompenses et hommages qu'il décide de ne plus en accepter, considérant que d'autres doivent être maintenant honorés. A défaut donc de toucher cet "homme providentiel", les touristes peuvent immortaliser leur présence en terre sud-africaine, en posant au pied de l'immense statue de Nelson Mandela érigée au beau milieu du quartier blanc de Sandton, le plus riche de Johannesburg. Cet homme, père de six enfants, et d'une vingtaine de petits-enfants et un nombre croissant d'arrière-petits-enfants est à lui tout seul, un motif qui justifie la présence des uns et des autres en Afrique du Sud. Les émotions que procure la compétition de football apparaissant comme un bonus, à la jubilation individuelle et collective.
Les autorités du pays arc-en-ciel ont compris que la marque Mandela se vend bien. Alors, elles ont bâti le Mandela Center; un superbe centre commercial qui draine chaque année des milliers de touristes.
Soweto, lieu symbolique de la lutte contre l'apartheid, banlieue qui a mené de front la lutte contre la politique de la ségrégation raciale, est devenue un musée à ciel ouvert. Un haut lieu touristique qui rapporte des devises à la cité.Là-bas, On peut visiter la maison de Mandela, l'icône de la lutte contre le racisme qui intégra l'African national congress (Anc) en 1944, afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale menée par celle-ci. Aux jeunes générations, les guides prennent plaisir à rappeler le parcours de cet homme d'exception : "Devenu avocat, Mandela participe à la lutte non-violente contre les lois de l'apartheid, qui commencent à être mises en place après la victoire électorale du Parti national en mai 1948. L'Anc est interdit en 1960, et la "lutte pacifique" ne donnant pas de résultats concrets, Mandela fonde et dirige la branche militaire de l'Anc, Umkhonto we Sizwe, en 1961, qui mène une campagne de sabotage contre des installations publiques. Arrêté par la police, il est condamné d'abord à une peine de 5 ans de prison puis, inculpé pour sabotage et trahison, il est condamné à la prison à vie lors du procès de Rivonia et purgera sa peine à Robben Island pendant 18 ans au large de la ville du Cap."
La suite de l'histoire ? On peut l'écouter après avoir pris un peu de force au restaurant où avait l'habitude de dîner la famille de Mandela, à Soweto, "Mandela family's restaurant". Lieu désormais touristique, parce que chargé aussi d'histoire. On apprend ainsi que, " à la fin des années 70, notamment après les émeutes de Soweto, en juin 1976, Mandela devient une célébrité, symbole de la lutte contre l'apartheid, bénéficiant d'une campagne internationale en faveur de sa libération." Ainsi donc, après vingt-sept années d'emprisonnement, Mandela est relâché le 11 février 1990, et soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de klerk. En 1993, il reçoit conjointement avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour leurs actions en faveur de la fin de l'apartheid et l'établissement d'une démocratie non-raciale dans le pays.Et ce n'est pas tout : Élu premier président noir de l’Afrique du Sud en 1994, il s'attèle à mener une politique de réconciliation nationale entre blancs et noirs et à lutte contre les inégalités économiques. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active mais continue à soutenir publiquement le congrès national africain. Il devient une icône de la lutte contre la pauvreté au travers de plusieurs associations mais aussi de la lutte contre le Sida, surtout après la mort de l'un de ses fils de cette maladie. Il est une personnalité écoutée au sujet des droits de l'homme. Présenté comme le père de l'Afrique du Sud multiraciale, il a surtout accrédité pendant son mandat le concept de "nation arc-en-ciel" inventé par Desmond Tutu. Ah, Madiba ! Son ombre plane sur le Mondial de foot. Le verra-t-on bientôt à la finale de cette compétition ? Un autre rêve que caressent plus d'un supporter.
Douh-L. Patrice
pdouh@yahoo.fr
Envoyé spécial en Afrique du Sud
Il était une fois, Madiba… "Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J'ai combattu contre la domination blanche et j'ai combattu contre la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et accomplir. Mais, si besoin est, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir." Propos de Nelson Mandela, lors de son procès dans les années 1960. Cet homme sorti de prison pour devenir plus tard le Président de l'Afrique du Sud, est aujourd'hui une icône que tous les hommes, les politiques, sportifs, cinéastes, acteurs, peintres, de par le monde, etc, veulent rencontrer, voir, toucher. Tant son parcours est atypique. La plupart des visiteurs qui foulent pour la énième fois le sol sud- africains tout comme ceux qui découvrent présentement ce pays à la faveur du mondial de football, n'arrivent pas à cacher leur joie et leur étonnement face à la fascination que cet homme providentiel produit sur eux. Bien entendu, ils ne sont pas les seuls à partager ce sentiment noble : En Afrique du Sud même, Nelson Mandela bénéficie d'une popularité immense. Il est plébiscité en tant que première personnalité sud-africaine. Il est une " icône mondiale de la réconciliation " et un " colosse moral ", selon Desmond Tutu, également prix Nobel de la paix. L'écrivain Nadine Gordimer le compare à Gandhi comme " l'un des deux plus indiscutables magnifiques personnages du dernier millénaire... uniques dans leur incroyable combat moral et humaniste ". Le magazine Newsweek, pour illustrer son importance pour les Sud-Africains, écrit qu' " il est le libérateur national, le sauveur, leur Washington et Lincoln en un seul homme ". L'hommage a lui rendu est aussi, international : Dans la communauté internationale, Nelson Mandela est présenté comme une " incarnation de la non-violence à l'échelon planétaire ", " un des anciens hommes d'État les plus respecté au monde ", et est " considéré comme le père de l'Afrique du Sud moderne ". À l'occasion de ses 91 ans, le président américain Barack Obama déclare à propos de Mandela que " sa vie nous enseigne que l'impossible peut se réaliser " et le Secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon qu'il est " un citoyen du monde exemplaire " et " l'incarnation vivante des plus hautes valeurs des Nations unies. Son engagement envers une Afrique du Sud démocratique, multiraciale ; sa poursuite tenace de la justice ; sa volonté de se réconcilier avec ceux qui l'ont le plus persécuté - ce sont certaines des caractéristiques d'un homme remarquable ". Pour le président français Nicolas Sarkozy, " Nelson Mandela représente un espoir pour l'humanité. C'est un homme qui est responsable de la réussite exceptionnelle de l'Afrique du Sud, de cette coexistence multi-ethnique. C'est un symbole pour beaucoup d'entre nous. "Pour Abdou Diouf, le président de l'Organisation internationale de la Francophonie, Nelson Mandela est "le plus grand homme encore vivant sur terre".
Est-ce alors surprenant que depuis l'aéroport Oliver Tambo de Johannesburg, le touriste soit accueilli par le sourire radieux de ce Vieil homme (poster géant) aux cheveux grisonnants, né le 18 juillet 1918 à Mvezo en Afrique du Sud ? Un véritable mythe vivant. Car, celui qui fut l'un des meneurs historiques de la lutte contre le système politique d'apartheid le Président de la République d'Afrique du Sud de 1994 à 1999 à la suite des premières élections nationales non raciales de l'histoire du pays.
Mandela ? C'est l'humilité. À un moment, il reçoit tellement de récompenses et hommages qu'il décide de ne plus en accepter, considérant que d'autres doivent être maintenant honorés. A défaut donc de toucher cet "homme providentiel", les touristes peuvent immortaliser leur présence en terre sud-africaine, en posant au pied de l'immense statue de Nelson Mandela érigée au beau milieu du quartier blanc de Sandton, le plus riche de Johannesburg. Cet homme, père de six enfants, et d'une vingtaine de petits-enfants et un nombre croissant d'arrière-petits-enfants est à lui tout seul, un motif qui justifie la présence des uns et des autres en Afrique du Sud. Les émotions que procure la compétition de football apparaissant comme un bonus, à la jubilation individuelle et collective.
Les autorités du pays arc-en-ciel ont compris que la marque Mandela se vend bien. Alors, elles ont bâti le Mandela Center; un superbe centre commercial qui draine chaque année des milliers de touristes.
Soweto, lieu symbolique de la lutte contre l'apartheid, banlieue qui a mené de front la lutte contre la politique de la ségrégation raciale, est devenue un musée à ciel ouvert. Un haut lieu touristique qui rapporte des devises à la cité.Là-bas, On peut visiter la maison de Mandela, l'icône de la lutte contre le racisme qui intégra l'African national congress (Anc) en 1944, afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale menée par celle-ci. Aux jeunes générations, les guides prennent plaisir à rappeler le parcours de cet homme d'exception : "Devenu avocat, Mandela participe à la lutte non-violente contre les lois de l'apartheid, qui commencent à être mises en place après la victoire électorale du Parti national en mai 1948. L'Anc est interdit en 1960, et la "lutte pacifique" ne donnant pas de résultats concrets, Mandela fonde et dirige la branche militaire de l'Anc, Umkhonto we Sizwe, en 1961, qui mène une campagne de sabotage contre des installations publiques. Arrêté par la police, il est condamné d'abord à une peine de 5 ans de prison puis, inculpé pour sabotage et trahison, il est condamné à la prison à vie lors du procès de Rivonia et purgera sa peine à Robben Island pendant 18 ans au large de la ville du Cap."
La suite de l'histoire ? On peut l'écouter après avoir pris un peu de force au restaurant où avait l'habitude de dîner la famille de Mandela, à Soweto, "Mandela family's restaurant". Lieu désormais touristique, parce que chargé aussi d'histoire. On apprend ainsi que, " à la fin des années 70, notamment après les émeutes de Soweto, en juin 1976, Mandela devient une célébrité, symbole de la lutte contre l'apartheid, bénéficiant d'une campagne internationale en faveur de sa libération." Ainsi donc, après vingt-sept années d'emprisonnement, Mandela est relâché le 11 février 1990, et soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de klerk. En 1993, il reçoit conjointement avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour leurs actions en faveur de la fin de l'apartheid et l'établissement d'une démocratie non-raciale dans le pays.Et ce n'est pas tout : Élu premier président noir de l’Afrique du Sud en 1994, il s'attèle à mener une politique de réconciliation nationale entre blancs et noirs et à lutte contre les inégalités économiques. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active mais continue à soutenir publiquement le congrès national africain. Il devient une icône de la lutte contre la pauvreté au travers de plusieurs associations mais aussi de la lutte contre le Sida, surtout après la mort de l'un de ses fils de cette maladie. Il est une personnalité écoutée au sujet des droits de l'homme. Présenté comme le père de l'Afrique du Sud multiraciale, il a surtout accrédité pendant son mandat le concept de "nation arc-en-ciel" inventé par Desmond Tutu. Ah, Madiba ! Son ombre plane sur le Mondial de foot. Le verra-t-on bientôt à la finale de cette compétition ? Un autre rêve que caressent plus d'un supporter.
Douh-L. Patrice
pdouh@yahoo.fr
Envoyé spécial en Afrique du Sud