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Société Publié le samedi 3 juillet 2010 | Le Patriote

Interview / Colonel Coulibaly Adama (Commandant des Sapeurs Pompiers) : “Les trois casernes à Abidjan sont dépassées”

Abidjan inondée. Les soldats du feu, une fois de plus, étaient au cœur de l’action. Le colonel Coulibaly Adama, commandant du Groupement des sapeurs pompiers militaires (GSPM) jette dans cet entretien un regard critique sur leur quotidien et la façon dont ils ont géré la catastrophe du jeudi 24 juin.

Le Patriote : On vous a vu sur le théâtre des opérations dans la gestion de la catastrophe liée aux pluies diluviennes du jeudi 24 juin dernier. Dites-nous comment vous avez conduit les actions des sapeurs pompiers lors de cette inondation ?

Colonel Coulibaly Adama : Nous avons fait ce que nous avons pu dans la mesure de nos possibilités. Les gens oublient qu’en ce qui concerne la protection civile, il y a la prévision, la prévention et enfin, l’intervention. Mais, les gens savent que chaque année, il pleut à la même période. Et il n y a pas de prévision. Il y a eu certes la prévention. Mais les résultats sont mitigés.

L’intervention quant à elle concerne exclusivement, les sapeurs pompiers. Quand il y a des inondations, ce sont les sapeurs pompiers qui sont appelés. Mais, pour accéder même aux lieux, nous avons des difficultés puisque même les routes sont inondées. Donc le jeudi dernier, nous avons tout mis en branle. Tout le matériel, tous les sapeurs pompiers disponibles sur la base d’Abidjan, ont été mobilisés. Au total, c’était 200 sapeurs pompiers qui étaient en alerte. En plus de ces sapeurs pompiers, nous avons bénéficié de l’aide des autres corps armés, sur instruction du Général Philippe Mangou, Chef d’Etat Major des Armées. Ainsi, il y a la Gendarmerie qui nous a envoyé des ambulances. Il y a aussi la base aérienne et la marine nationale qui nous ont envoyé des ambulances. Le chef d’Etat Major a même demandé à l’Onuci de mettre des avions à notre disposition. C’est ainsi que nous avons pu avoir un hélicoptère. J’ai eu à survoler le District d’Abidjan, en compagnie du préfet Sam Etiassé qui est chargé du plan ORSEC (Organisation de la réponse de sécurité civile, Ndlr), afin de voir où il y avait des inondations. Dieu merci, car nous avons pu parer au plus pressé dans les endroits où il y avait des inondations. Nous avons donc pu aider les populations à la mesure de nos moyens. Il y a eu un quartier qui a été démoli vers Gobelet (Cocody-Gobelet, Ndlr). Les populations ont construit des baraques sur le passage de l’eau. Nous avons été obligés de démolir ces baraques pour permettre à l’eau de passer. Je trouve quand même inconcevable que des gens paient des terrains à coup de millions et construisent des maisons. Et que ces maisons soient inondées à cause des quartiers précaires qui sont construits de manière anarchique sur le trajet de l’eau de ruissellement. Nous étions donc contraints, avec le préfet du District d’Abidjan, de casser ces baraques. Certaines personnes ont trouvé le spectacle écœurant. Mais je pense qu’on ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs. Nous avons cassé des baraques sur une voie d’eau pour éviter le pire. . La preuve est qu’à Gobelet, nous avons eu trois morts ce même jeudi. (….) Il y a eu quatre morts. A Williasmville, il y a eu sept morts dus à l’effondrement d’un mur. Les gens étaient en dessous des murs. Il y a eu un corps repêché dans une grande canalisation vers Williasmville. Au niveau des sapeurs pompiers, nous avons repêché huit corps. Nous n’avons pas les mêmes chiffres que les autres.

LP : Pouvons-nous savoir comment dans la pratique, les opérations ont été menées sur le terrain, par les différents corps ?

Cl CA: Le préfet de police était avec nous. Et au fur et à mesure qu’on nous donnait les informations, nous envoyions nos éléments sur le théâtre des opérations. Dans la pratique, nous avions divisé le secteur d’Abidjan en quatre parties. Et chaque partie était commandée par un officier. Chaque officier avait à sa disposition : une ambulance, un fourgon et des brancardiers.

Ainsi, quand nous recevions un appel d’urgence, l’officier du secteur se déportait sur les lieux avec les moyens mis à sa disposition. Au niveau de l’inondation à Bonoumin, nous avons travaillé en collaboration avec les plongeurs de la Gendarmerie nationale que nous avions formés pour l’occasion. A Bonoumin, il y avait quatre zodiacs. Nous avons pu récupérer les gens qui étaient bloqués dans leur maison. A cause de l’inondation, des personnes s’étaient refugiées sur le toit de bâtiment r+1. Nous avons pu les récupérer grâce à ce matériel. C’est ainsi que nous avons travaillé. Chaque jour que Dieu fait, je ne fais que prêcher dans le désert. Les sapeurs pompiers travaillent dans la mesure des moyens qu’ils ont à leur disposition. L’idéal aurait été qu’il y ait ne serai-ce qu’un embryon de caserne de sapeurs pompiers dans chacune des dix communes du District d’Abidjan. Lorsqu’il y a eu les inondations, il y a des sous quartiers d’Adjamé, de Zone 4 et de Yopougon dont l’accès était complètement coupé. Nous nous sommes rendus sur ces lieux avec les engins. Mais, nous n’avons pu avoir accès aux sites à cause des inondations. Les véhicules n’ont pas pu passer. C’était le cas de la Palmeraie. Par contre s’il y avait un embryon de caserne de sapeurs pompiers dans ce quartier, il aurait pu secourir les victimes, avant l’arrivée de moyens plus importants. C’est pourquoi, je ne cesse de répéter que les trois casernes de sapeurs pompiers à Abidjan (Adjamé, Zone 4 et Yopougon) sont dépassées. Il faut un embryon de caserne de sapeurs pompiers dans chaque commune. Ce jeudi, nous avons frôlé la catastrophe.

LP : Pouvons-nous savoir pourquoi?

Cl CA : C’est évidemment simple. Dans la mesure où nous ne pouvions pas avoir accès aux sites à cause des inondations. Heureusement que les gens étaient perchés sur les toits de leur maison. Et il y’a eu plus de peur que de mal.

LP : Mais vous aviez quand même, des zodiacs pour les évacuer.

Cl CA : Certes. Mais les zodiacs sont d’aucune utilité quand nos véhicules ne peuvent pas avoir accès aux sites où les populations sont en danger. Le zodiac peut permettre d’évacuer les populations perchées sur les toits de leur maison. Mais, pour avoir accès à des quartiers où la voie est obstruée par la forte pluie, vous voyez que les zodiacs ne sont d’aucune utilité. Le zodiac est porté par un véhicule. Et c’est ce véhicule qui doit se frayer un chemin jusqu’au site inondé. Puisque la partie sinistrée n’est pas forcément à l’entrée des quartiers. Par exemple, même si le zodiac est fort utile pour naviguer sur la lagune, il faut néanmoins pouvoir avoir accès à la rive. Maintenant si on dit que les populations qui habitent sur les rives de la lagune sont inondées. Nous pouvons passer par le plan d’eau lagunaire pour avoir accès au site. Un autre exemple. Si par exemple il y a une inondation à Blockauss, on peut effectivement passer par la lagune. Et amarrer le zodiac à Blockhaus pour aller sauver les gens. Mais le cas était tout autre à la Palmeraie. Parce qu’il fallait porter le zodiac avec un véhicule pour avoir accès au site inondé. C’est ce que nous avons fait à la Riviera-Bonoumin…

LP : Dans certains pays, nous avons vu les forces d’intervention utiliser des hélicoptères dans ce genre de situation. Est-ce à dire que la Côte d’Ivoire ne possède pas d’appareil adapté pour ce genre d’intervention?

Cl AC : C’est tellement vrai ce que vous dites. Mais, au niveau des sapeurs pompiers de Côte d’Ivoire, nous voulons d’abord des véhicules. Nous n’avons même pas de véhicules. Aujourd’hui, nous avons un véhicule d’incendie par compagnie. C’est-à-dire 3 véhicules pour l’ensemble du District d’ Abidjan. Ce sont des véhicules qui ont pris de l’âge. Et qui tombent tout le temps en panne. Parce qu’il n’y a même plus de pièces de rechange chez le fournisseur. La société qui les a fabriqués, n’en fait plus. Il faut que nous cherchions des véhicules d’abord avant de penser aux hélicoptères. Nous ne pensons même pas aux hélicoptères. Parce qu’ils coûtent chers. Nous voulons avoir le minimum avant de penser aux hélicoptères.

LP : Il y a une période récente, vous avez eu maille à partir avec les populations dans certains quartiers d’Abidjan. Pouvons-nous savoir comment ces dernières ont apprécié, cette fois-ci, votre intervention ?

Cl CA : Les populations ont très bien apprécié notre prestation. Actuellement, nous avons moins de problèmes avec la population d’Abidjan. La raison est simple. C’est que nous communiquons.

Et elle sait maintenant que nous avons des problèmes. Elle sait que lorsqu’elle nous appelle et que nous n’arrivons pas avec célérité, c’est que nous sommes loin des sinistres. Mais si nous avions plus de moyens et plus de casernes, nous serions plus proches des sinistres. Il y a des gens qui nous demandaient pourquoi nous étions toujours en retard. Mais actuellement ces interrogations n’ont plus cours au sein de la population parce que nous avons pu les convaincre de notre bonne foi. Parce que, ne pas arriver avec célérité et arriver en retard sont deux approches différentes. C’est-à-dire que quand nous quittons Zone 4 pour Koumassi-Campement, c’est normal que nous n’arrivions pas avec célérité surtout à une heure de pointe. De zone 4 à Koumassi-Campement, il y a une grande distance. Alors lorsque nous arrivons et qu’on nous dit que nous sommes arrivés en retard, je dis non. Parce que pour être en retard, il aurait fallu qu’on nous donne un rendez-vous. Le retard, c’est l’arrivée postérieure à une heure donnée à l’avance. Lorsque quelqu’un me dit par exemple qu’à 8 heures du matin, il va brûler sa maison ou qu’il va se noyer, à 8 heures moins 5, je suis à l’endroit où il dit qu’il va se noyer. Dès qu’il tombe à l’eau, je le repêche. Mais, si j’arrive à 8h15, c’est que dans ce cas, je suis arrivé en retard. Nous avons donc communiqué sur la question. Nous avons dis aux populations que nous faisons la politique de nos moyens. Et non l’inverse. Mais, il y a d’autres qui me demandent si l’Etat ne fait rien pour nous. Je dis non. L’Etat nous loge. Il nous habille. Il nous paie par mois. Et il nous nourrit. Mais, il faut comparer ce qui est comparable. Toutefois, nous avons besoin de repère.

Quand vous allez en France, vous verrez qu’il y a des sapeurs pompiers militaires, il y a des marins-pompiers à Marseille. Mais dans le reste de l’hexagone, ce sont les sapeurs pompiers communaux. Durant le 14 Juillet en France, les présidents de conseils généraux et les maires rivalisent d’ardeur. Parce que c’est une occasion pour eux d’attirer l’attention grâce au professionnalisme de leurs sapeurs pompiers. Il s’agit de savoir qui aura les sapeurs pompiers les mieux habillés et les mieux outillés… Vous-vous rappelez qu’il y a eu deux usines qui ont brûlé totalement à Yopougon. La raison était simple. Il n’y avait pas de caserne de sapeurs pompiers dans les environs…

LP : Vous avez parlé tout à l’heure de matériels. Mais est-ce que le GSPM a les hommes ? Par exemple, pour les derniers évènements, vous avez parlé de 200 hommes. Ne pensez- vous pas que c’était trop peu pour une ville comme Abidjan ?

Cl CA : Actuellement, je dispose de 920 personnes. Si aujourd’hui, on crée une caserne de pompier dans une ville quelconque, je peux envoyer les hommes qu’il faut dans cette caserne. Nous avons les hommes. Mais ces 920 hommes sont les pompiers qui animent les 3 casernes d’Abidjan et celle de Yamoussoukro. Et quand je fais une comparaison, je trouve que nous avons du pain sur la planche. Aux Etats Unis d’Amérique, il y a un sapeur pompier pour 200 habitants.

En France, il y a un sapeur pompier pour 400 habitants. En Côte d’Ivoire, il y a un sapeur pompier pour 150.000 habitants. Je ne suis pas fier d’être le commandant des sapeurs pompiers militaires de Côte d’Ivoire, cloîtré à Abidjan et à Yamoussoukro. Normalement, il devait avoir une caserne de sapeurs pompiers par département, pour ne pas dire au moins par région. Est-ce que vous trouvez que c’est normal qu’on nous appelle pour aller éteindre un feu à Abengourou ? Est-ce qu’on peut appeler un policier à Abidjan pour aller faire un constat à Abengourou ? On ne le fait pas parce qu’il y a déjà des commissariats à Abengourou. Vous vous imaginez qu’on va quitter Abidjan avec nos gros porteurs plombés à 90 km/heures parce qu’il transporte 30 mille litres d’eau. Premièrement. Nous risquons de ne pas atteindre Abengourou parce que les véhicules sont vétustes. Deuxièmement, même si nous arrivons dans cette ville, on trouvera que le feu est déjà éteint. Et troisièmement. Nous nous ferons lapider parce que les populations nous reprocheront d’être arrivés en retard. Parce que celui qui perd ses biens, ne réfléchit plus. Il n’a plus toutes ses facultés mentales puisqu’il est en détresse.

LP : Depuis le temps que vous criez, les conseils généraux ne vous ont pas encore entendu ?

Cl CA : Non, pas du tout ! Quand j’ai pris le commandement le 26 Octobre 2007, un mois après, j’ai fait le tour de toutes les mairies du District d’Abidjan, pour rencontrer les premiers magistrats de chaque commune. Je leur ai fait savoir que j’étais leur nouveau partenaire. Et que je venais d’arriver. Ainsi, je me présentais à eux pour qu’on puisse travailler en étroite collaboration. Ils m’ont dit qu’étant donné que je suis arrivé en novembre, ils avaient déjà bouclé leur budget de 2008. J’ai rétorqué qu’ils doivent, dorénavant, penser aux sapeurs pompiers. Surtout dans leur budget de l’année 2009. Mais, nous sommes en Juin 2010. Et aucun maire ne m’a remis une aiguille. Je vais continuer à parler puisqu’on dit que la répétition est pédagogique (….)

LP : Mais, Mon Colonel, est-ce qu’il ne serait pas plus simple de créer des postes d’observation mobile des sapeurs pompiers en attendant d’avoir une meilleure gestion des catastrophes ?
Cl AC : Je ne sais pas ce que vous voulez dire par des postes d’observation mobile. Je pense à de simples casernes de secours secondaires. Mais ce minimum, il faut l’avoir. Et puis, je ne peux pas me lever comme ça pour aller m’installer dans une mairie. C’est le maire qui doit m’appeler pour me dire qu’il a un local pour nous. Et pour la petite histoire. J’ai des ambulances qui ne sont plus opérationnelles. J’ai pris contact avec les maires du District d’Abidjan. Je leur ai dit que mes ambulances ne sont plus opérationnelles. Les moteurs coûtent 2 millions de francs CFA. Et celui qui pourra m’aider à réparer l’une d’entre elles, se la verra octroyer pour parer au plus pressé dans sa commune. Jusqu’à ce jour, j’attends toujours la réponse. Et c’est depuis 2009. C’est pour vous dire que je ne peux pas me lever comme ça pour aller dans une commune pour m’installer.

Je mets n’importe quel maire au défi de me donner un local Je crée un embryon de caserne de sapeurs pompiers dans sa commune. Un fourgon de sapeur pompier coûte 400 millions. C’est une vue de l’esprit de regarder un maire dans les yeux pour lui demander de vous trouver 400 millions pour acheter un nouveau fourgon. Mais, celui qui me donne une vidangeuse j’ajouterai une motopompe adaptée. La vidangeuse aspire les déchets plus lourds que l’eau. Et puis ça les refoule. Moi, je mets une motopompe plus sophistiquée. Donc la vidangeuse peut aspirer une retenue d’eau dans n’importe quel marigot ou dans n’importe quelle lagune. En plus, elle peut refouler l’eau sur n’importe quel débit de feu. Ensuite, donnez-moi une camionnette d’intervention.

Je mets un support. Et je mets un brancard. La camionnette devient une ambulance. Elle pourra prendre n’importe quel type de blessé….

LP : Revenons à ce jeudi noir, quelles leçons tirez-vous de ces dernières inondations ?
Cl CA : Je pense que nous devons prendre le taureau par les cornes. L’année passée, il y a eu des inondations dans les mêmes endroits. Je prends un quartier comme Marcory-résidentiel. Chaque année, il y a des inondations à cause de la pluie. Ce même jeudi, on nous a appelés pour nous dire qu’il y avait une dizaine de maisons qui était inondée. Mais, il y a un problème. Les maisons sont inondées. La rue adjacente est aussi inondée. Que peut bien faire un sapeur pompier. Parce que quand, une maison est inondée, les sapeurs pompiers vont avec une motopompe pour aspirer et déverser l’eau dehors. Mais dans ce cas, la rue adjacente est inondée. Où pouvait-on déverser cette eau ? C’était l’un des travaux d’Hercule. Il y a des travaux à faire. Dans de nombreux quartiers du District, les caniveaux sont bouchés. On ne les débouche pas. Et il y a des inondations. On appelle les sapeurs pompiers parce qu’il y a des gens qui pensent qu’une fois qu’on nous appelle, leur problème est résolu. Un sapeur pompier n’est pas un magicien. C’est un être humain doté de compétence… Il faut arrêter les constructions anarchiques et surtout dans les bas-fonds. Il faut aussi trouver une solution pour le canal de l’Indénié.

LP : Quelles sont les dispositions qui sont prises par le GSPM pour faire face à cette nouvelle catastrophe qui frappe Abidjan et qui, certainement, perdurera jusqu’en septembre ?

Cl CA : Nous sommes fins prêts. Lorsqu’on nous dit qu’il y a une inondation quelque part, nous allons voir ce que nous pouvons faire. Sur les lieux, avec nos maigres moyens, nous voyons ce que nous pouvons faire. Mais, si nous voyons que nous ne pouvons pas avoir accès, nous sommes obligés d’attendre que l’eau évacue les lieux avant d’avoir accès au quartier. Parce qu’il ne sert à rien d’aller noyer les moteurs de nos véhicules. Mes éléments sont prêts dans leurs différents secteurs. Dès qu’il y a une catastrophe, nous nous mettons en branle. Et chacun sait ce qu’il a à faire. Actuellement, le chef d’Etat Major des Armées, nous a aidés. Il y a la marine, la base aérienne et la gendarmerie qui ont mis des ambulances à notre disposition. Ces ambulances sont en attente dans leur base respective. Dès qu’il y a un problème, on les actionne et il nous les envoie. La marine a mis aussi des Zodiacs à notre disposition.

LP : Quelle est la place du GSPM dans le plan ORSEC ?

Cl CA : Le GSPM est un maillon essentiel dans le plan ORSEC. Le GSPM est le bras séculier du plan ORSEC. Parce que le plan ORSEC consiste à secourir les gens. Mais aussi, il faut déguerpir les gens. Ça c’est le travail des forces de l’ordre de première catégorie : la police et la gendarmerie. Après les avoir déguerpis, il faudra les reloger. Ça c’est le travail des mairies. Nous sommes les bras séculiers du plan ORSEC en ce qui concerne les secours des sinistrés.

LP : En somme, s’agit-il de jouer au médecin après la mort ?

Cl CA : Non, pas de médecin après la mort. L’homme qui est sur le toit de sa maison, est-ce qu’il est mort ? On nous appelle, et nous allons le secourir. Nous faisons le travail qu’on nous a confié. Le plan ORSEC n’est pas élaboré par les sapeurs pompiers. Alors dans ce plan, il est stipulé que lorsqu’il y a une inondation, nous intervenons pour secourir les populations.

LP : Le GSPM n’a-t-il pas un rôle préventif ?

Cl CA : Effectivement, nous jouons un rôle préventif. Nous faisons des visites dans des sociétés et des usines. Nous faisons des visites de prévention au niveau de ces structures. On fait des prescriptions. Ces prescriptions peuvent être respectées comme elles peuvent ne pas l’être. Mais, nous on attire l’attention des responsables de ces entités sur leurs problèmes. Maintenant, en ce qui concerne le plan ORSEC, ce n’est pas au niveau du GSPM. L’organisation des secours est chapoté par le préfet d’Abidjan….

Réalisée par Coulibaly Brahima
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