Zakumi - La chronique de Nasser El Fadel: Hécatombe

Le monde était divisé en deux groupes de pensée. Il y avait ceux qui croyaient que le Brésil avait tout programmé : commencer doucement, monter en intensité et finir fort. C’est le deuxième groupe qui a eu raison. Celui qui ne voyait pas dans ce Brésil-là, qui s’enlisa piètrement à Port Elizabeth, hier, cette faculté de dépassement, de sublimation. Les Auriverde qu’on a vus face à la Corée du Nord, à la Côte d’Ivoire, au Portugal et au Chili étaient donc … les vrais. On n’aura donc jamais droit au feu d’artifice surprise tant attendu. Une action incroyable symbolise ce Brésil sans éclats. Sur ce centre tir anodin de Sneijder à la 53 è minute, Felipe De Mello et Julio César ne se parlent pas comme des débutants. Incroyable ! Le ballon termine sa course dans les filets et les Néerlandais égalisent. Cette action, cette erreur élémentaire, résume ce Brésil de Dunga qui, finalement, n’aura pas eu raison. Sa seule chance, c’était de continuer à gagner. «Que préférez-vous ? Jouer bien et perdre, ou gagner ? ». C’était la question type de la « thèse Dunga » et de ses défenseurs qui ne voulaient que la victoire. Dur sera donc la chute et il faut s’attendre à un certain remue-ménage au pays du football, organisateur de la Coupe du monde 2014. Après les chutes de la France, de l’Angleterre, de l’Italie et du Brésil, c’est donc les vainqueurs de onze Coupes du monde qui disparaissent du plateau final. Soit plus de la moitié des 18 titres attribués tout au long de l’histoire. Une véritable hécatombe. Cet après- midi encore, deux géants s’affrontent. L’Argentine et l’Allemagne, comme en 2006. Un autre grand va tomber. Il y a quatre ans, toujours en quart de finale, les Allemands s’étaient imposés aux tirs au but. Ballack, qui a rejoint ses coéquipiers, voit un 3-1 pour les siens. Beckenbauer, lui, déclare que si l’Allemagne passe, personne ne pourra l’arrêter. Pelé aussi voit la Nationalmannschaft l’emporter. Par conviction ou par mépris pour Maradona ? On se le demande. Alors, cette Coupe du monde en Afrique, anticonformiste ?

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