Elu président du comité de crise formel, Eric Diabaté affiche ses ambitions en décidant de mettre de l'ordre dans le secteur du transport. "On ne peut m'acheter", assène-t-il.
Cela fait deux mois environ que vous avez suspendu du votre grève. Quel bilan peut-on faire aujourd'hui ?
Le bilan est positif car nos revendications vont être bientôt concrétisées. Nous avons obtenu la prolongation du permis en trois volets. La vignette transport qui n'est pas encore concrétisée et qui nous fatigue pendant le contrôle.
Quel délai vous a été donné pour régler définitivement les problèmes posés ?
Ce n'est pas facile dans le milieu car c'est une nouvelle génération. On est en bons termes avec l'Etat de Côte d'Ivoire. Nous avançons doucement. N'oubliez pas que nous sommes dans un processus de sortie de crise.
Elu président d'un comité de crise formel, quelles sont, dans l'immédiat, vos ambitions ?
Ce n'est pas facile de se retrouver dans le milieu des transports. Un secteur où tout le monde nous a abandonné. Ma première mission sera de faire en sorte que le chauffeur soit libre. Il faut libérer le chauffeur qui perd trop pour ne rien avoir. Les syndicalistes nous fatiguent. On disait au début que c'étaient les forces de défense et de sécurité qui nous fatiguent. Mais il faut dire que ce que nous payons à la gare est plus que ce que nous percevons à la fin du mois. Un chauffeur de minicars, s'il ne laisse rien aux mains des syndicalistes, c'est à peu près 12.000F. C'est le sens de mon grand combat. C'est le plus grand défi que je dois relever. Je ne dis pas que je vais arrêter tout ça, mais il faut mettre un peu d'ordre. Quand on paye, il faut que ça serve utilement.
Comment allez-vous y prendre pour raisonner, et sensibiliser ?
Nous sommes dans le milieu. On sait qui fait quoi dans ce milieu. J'ai déjà adressé des courriers aux différents ministères qui sont concernés par le secteur du transport. J'ai adressé aussi un courrier à la Primature et au chef de l'Etat pour décrier ce fait parce que même à la Fonction publique, on ne paye pas 12.000f par mois pour la retraite. Nous, on le fait par jour.
Pensez-vous avoir les mains libres pour mener à bien vos missions ?
Il fut un moment où il a été dit que le comité de crise n'existait plus. J'ai demandé à ceux qui disaient cela de rester calme, car le comité a été créé de façon bénévole. Nous n'avons pas de financement. Je félicite tous mes amis qui sont dans le comité. Je suis un homme de caractère et ce n'est pas par amitié que je gère le comité de crise. Il faut mettre aujourd'hui des gens qui sont capables à la place qu'il faut.
Pendant la grève, certains de vos amis vous ont traité de vendu. Pouvez-vous nous dire exactement ce qui s'est passé ?
On ne peut pas m'acheter parce que derrière moi, ce sont des centaines de chauffeurs qui souffrent. Mon devoir est d'accompagner mes amis à trouver des issues pour améliorer leur condition de vie. Je ne doute pas qu'on puisse acheter des gens dans notre groupe. Si on avait été acheté, nous aurions abandonné la lutte. Ce qui n'a pas été le cas. On ira jusqu'au bout.
Revenons sur vos amis de lutte qui vous ont quitté parce qu'ils vous soupçonnaient de vouloir vendre la lutte. Quelle politique avez-vous mise en place pour les réintégrer ?
Je voudrais rectifier quelque chose. Ils ne nous ont pas quittés parce qu'ils nous soupçonnaient de vendre la grève. Au contraire, on les a soupçonnés de la vendre. Je dis que pour être fort, il faut prôner l'union. Je suis le président du comité de crise, mais je fais beaucoup de médiation. Je tends toujours la perche à ceux qui sont partis. Mais ce n'est pas de leur faute parce qu'ils ont des patrons. Ils sont entièrement pour la cause mais si jamais ils se font enlever par leur patron, où iront-ils ? Car le comité de crise n'a pas de moyens financiers.
Comment travaillez-vous pour ramener le racket à un degré moindre ?
Le racket est plus qu'une gangrène. Il faut toucher du doigt le problème. Ce que je dirais à mes camarades chauffeurs, c'est de penser à un avenir meilleur. On a trop laissé traîner ce milieu dans la boue. Tantôt nous sommes au ministère des Transports, tantôt au ministère du tourisme et de l'artisanat. Il est temps que nous nous prenions au sérieux et je pense qu'avec leur bénédiction et leur dévouement, nous allons y parvenir. Je profite de l'occasion pour présenter mes excuses à l'ensemble de la population de Côte d'Ivoire parce qu'en observant un arrêt de travail, on cause des dégâts à d'autres personnes. On ne l'a pas fait parce qu'on le voulait. C'était dans l'intérêt de tous parce que lorsque le carburant augmente, c'est le panier de la ménagère qui prend un coup.
Que pensez-vous du rattachement de l'Oic et de l'Ofd à la Présidence de la République ?
C'est une bonne initiative parce qu'il fut des moments où on entendait trop de choses. Je remercie l'Oic (Ndlr : Office ivoirien des chargeurs) qui s'est investi dans ce monde du transport avec l'arrivée du Ticket unique. La gestion n'a pas été transparente, ce qui fait que nous avons pris un coup. Je demande à l'Oic de faire davantage, des pieds et des mains pour donner une nouvelle formule de gestion. Il faut qu'on l'explique à nos pairs. Aujourd'hui, le problème n'est pas au niveau des Forces de défense et de sécurité mais en notre sein. Je remercie M. Gervais Coulibaly qui nous assiste chaque fois que nous sommes en difficulté. Vous savez, nous sommes orphelins, nous n'avons pas de ministère. Nous sommes des travailleurs au sein du transport et non des transporteurs. Qu'on nous indique notre ministère de tutelle. Si ce n'est pas possible, nous souhaitons que le Président de la République prenne un décret par statuer sur notre cas.
Propos recueillis par CK
Collaboration : Cinthia R Aka
Cela fait deux mois environ que vous avez suspendu du votre grève. Quel bilan peut-on faire aujourd'hui ?
Le bilan est positif car nos revendications vont être bientôt concrétisées. Nous avons obtenu la prolongation du permis en trois volets. La vignette transport qui n'est pas encore concrétisée et qui nous fatigue pendant le contrôle.
Quel délai vous a été donné pour régler définitivement les problèmes posés ?
Ce n'est pas facile dans le milieu car c'est une nouvelle génération. On est en bons termes avec l'Etat de Côte d'Ivoire. Nous avançons doucement. N'oubliez pas que nous sommes dans un processus de sortie de crise.
Elu président d'un comité de crise formel, quelles sont, dans l'immédiat, vos ambitions ?
Ce n'est pas facile de se retrouver dans le milieu des transports. Un secteur où tout le monde nous a abandonné. Ma première mission sera de faire en sorte que le chauffeur soit libre. Il faut libérer le chauffeur qui perd trop pour ne rien avoir. Les syndicalistes nous fatiguent. On disait au début que c'étaient les forces de défense et de sécurité qui nous fatiguent. Mais il faut dire que ce que nous payons à la gare est plus que ce que nous percevons à la fin du mois. Un chauffeur de minicars, s'il ne laisse rien aux mains des syndicalistes, c'est à peu près 12.000F. C'est le sens de mon grand combat. C'est le plus grand défi que je dois relever. Je ne dis pas que je vais arrêter tout ça, mais il faut mettre un peu d'ordre. Quand on paye, il faut que ça serve utilement.
Comment allez-vous y prendre pour raisonner, et sensibiliser ?
Nous sommes dans le milieu. On sait qui fait quoi dans ce milieu. J'ai déjà adressé des courriers aux différents ministères qui sont concernés par le secteur du transport. J'ai adressé aussi un courrier à la Primature et au chef de l'Etat pour décrier ce fait parce que même à la Fonction publique, on ne paye pas 12.000f par mois pour la retraite. Nous, on le fait par jour.
Pensez-vous avoir les mains libres pour mener à bien vos missions ?
Il fut un moment où il a été dit que le comité de crise n'existait plus. J'ai demandé à ceux qui disaient cela de rester calme, car le comité a été créé de façon bénévole. Nous n'avons pas de financement. Je félicite tous mes amis qui sont dans le comité. Je suis un homme de caractère et ce n'est pas par amitié que je gère le comité de crise. Il faut mettre aujourd'hui des gens qui sont capables à la place qu'il faut.
Pendant la grève, certains de vos amis vous ont traité de vendu. Pouvez-vous nous dire exactement ce qui s'est passé ?
On ne peut pas m'acheter parce que derrière moi, ce sont des centaines de chauffeurs qui souffrent. Mon devoir est d'accompagner mes amis à trouver des issues pour améliorer leur condition de vie. Je ne doute pas qu'on puisse acheter des gens dans notre groupe. Si on avait été acheté, nous aurions abandonné la lutte. Ce qui n'a pas été le cas. On ira jusqu'au bout.
Revenons sur vos amis de lutte qui vous ont quitté parce qu'ils vous soupçonnaient de vouloir vendre la lutte. Quelle politique avez-vous mise en place pour les réintégrer ?
Je voudrais rectifier quelque chose. Ils ne nous ont pas quittés parce qu'ils nous soupçonnaient de vendre la grève. Au contraire, on les a soupçonnés de la vendre. Je dis que pour être fort, il faut prôner l'union. Je suis le président du comité de crise, mais je fais beaucoup de médiation. Je tends toujours la perche à ceux qui sont partis. Mais ce n'est pas de leur faute parce qu'ils ont des patrons. Ils sont entièrement pour la cause mais si jamais ils se font enlever par leur patron, où iront-ils ? Car le comité de crise n'a pas de moyens financiers.
Comment travaillez-vous pour ramener le racket à un degré moindre ?
Le racket est plus qu'une gangrène. Il faut toucher du doigt le problème. Ce que je dirais à mes camarades chauffeurs, c'est de penser à un avenir meilleur. On a trop laissé traîner ce milieu dans la boue. Tantôt nous sommes au ministère des Transports, tantôt au ministère du tourisme et de l'artisanat. Il est temps que nous nous prenions au sérieux et je pense qu'avec leur bénédiction et leur dévouement, nous allons y parvenir. Je profite de l'occasion pour présenter mes excuses à l'ensemble de la population de Côte d'Ivoire parce qu'en observant un arrêt de travail, on cause des dégâts à d'autres personnes. On ne l'a pas fait parce qu'on le voulait. C'était dans l'intérêt de tous parce que lorsque le carburant augmente, c'est le panier de la ménagère qui prend un coup.
Que pensez-vous du rattachement de l'Oic et de l'Ofd à la Présidence de la République ?
C'est une bonne initiative parce qu'il fut des moments où on entendait trop de choses. Je remercie l'Oic (Ndlr : Office ivoirien des chargeurs) qui s'est investi dans ce monde du transport avec l'arrivée du Ticket unique. La gestion n'a pas été transparente, ce qui fait que nous avons pris un coup. Je demande à l'Oic de faire davantage, des pieds et des mains pour donner une nouvelle formule de gestion. Il faut qu'on l'explique à nos pairs. Aujourd'hui, le problème n'est pas au niveau des Forces de défense et de sécurité mais en notre sein. Je remercie M. Gervais Coulibaly qui nous assiste chaque fois que nous sommes en difficulté. Vous savez, nous sommes orphelins, nous n'avons pas de ministère. Nous sommes des travailleurs au sein du transport et non des transporteurs. Qu'on nous indique notre ministère de tutelle. Si ce n'est pas possible, nous souhaitons que le Président de la République prenne un décret par statuer sur notre cas.
Propos recueillis par CK
Collaboration : Cinthia R Aka