Le commerce du sexe est très florissant sur le deuxième port du pays. Européens, marins, commerciaux divers en tournée sont les cibles privilégiées des belles de nuit.
San Pedro, deuxième pôle économique du pays en raison de la présence du port, est aussi un lieu de détente et de loisirs. La cité balnéaire est une destination préférée des touristes attirés par ses belles plages et ses réceptifs hôteliers. C’est aussi un terreau fertile pour le développement du plus vieux métier du monde qui se pratique à échelles variées. Le «Triangle », situé au quartier Cité, l’équivalent de la rue « Princesse » de Yopougon, est un haut lieu de cette activité. Ici, le sexe se vend et se consomme comme toutes les autres denrées. La nuit tombée, les noceurs investissent le Triangle partagés entre le désir de se saouler, de se trémousser ou de s’envoyer au 7ème ciel. Sur l’esplanade des hôtels « Eléphanteaux », « Poro », et d’autres motels du périmètre, les filles de joie se disputent les clients. Dans la pénombre, il n’est pas rare de voir des belles de nuit marchander avec « leurs pigeons ». Quand le marché est conclu, ils s’engouffrent dans l’hôtel pour la passe. L’une d’elles, qui m’observait depuis un moment, m’accoste : « Chéri, viens on va gérer ! Tu veux un passage ou dormir toute la nuit», me demande-t-elle. Je feins de l’ignorer. La fille, outrancièrement habillée, me saisit par le bras, me fait des câlins avant de m’informer sur les tarifs. « La passe est à 2000Fcfa, 1000Fcfa pour la chambre. Si tu veux aussi, on peut aller chez toi. Là tu vas assurer mon transport». Ma tiédeur à passer à l’acte commence à irriter ma « partenaire ». Je rétorque: « Du calme, tu me plais bien. Je ne suis pas chaud pour ce soir. Je veux tout juste causer avec toi ; allons prendre un pot. Je te payerai après ». Elle acquiesce et, sous le sceau de l’anonymat, accepte de témoigner : « Parmi nous, il y a des mineures, des filles mères, des femmes au foyer. Les clients proviennent de toutes les couches professionnelles (manœuvres, fonctionnaires, salariés, étrangers en mission). Les prix varient selon les périodes et le visage du client : 1.000 à 10.000Fcfa parfois plus si le client est gentil. Pendant que nous sommes ici, les « rats » sont en train de fouiller les hôtels en ville pour nous trouver des clients. C’est de ça que nous vivons et aidons nos familles»
Le quartier huppé « Balmer », avec sa forte concentration d’hôtels de luxe, ses plages de rêve, possède aussi son contingent de prostituées. Ici, la clientèle est distinguée : chefs d’entreprises, touristes, marins etc. Les taxis qui font la liaison entre la ville et Balmer, surtout le week-end, sont pris d’assaut par des venus aux styles trop sophistiqué.
Devant l’ex boîte de nuit « Sipo », un groupe de filles guette les clients. On les voit scotchées au téléphone. « Observe bien ! Tu les verras se précipiter à l’intérieur au moindre appel pour « gérer », terme pudique pour désigner la passe. « Elles ont des réseaux à l’intérieur», nous confie le chauffeur de taxi. Sur ces entrefaites, l’une se dirige vers moi. Surprise ! Un visage d’une belle m’est connu. Selon ma « petite » du quartier, les affaires sont juteuses au bord de la plage en raison de la présence des Européens. « Ils ont beaucoup d’argent et puis ce sont des gaous », m’informe-t-elle. Elle ajoute: « Pour toucher, rien que les seins, ils peuvent te donner 10.000Fcfa. Pour un passage, ils peuvent te filer 50.000Fcfa. Si tu passes une nuit complète avec certains clients au réveil, le matin tu te tires avec le Jackpot. Le problème ici est que des « importateurs » font venir d’autres filles d’Abidjan pour certains gourous de la ville ». La prostitution se pratique, aussi, dans les bars climatisés, les night-clubs. Dans ces endroits fermés, les entraîneuses et les strip-teases soutirent de l’argent aux noceurs par des manières détournées. « Le Christal Night-club », on s’en souvient, a marqué négativement les esprits dans la deuxième ville portuaire. Cette place, avant sa fermeture, était devenue le barycentre de la perversion où les âmes pudiques ne pouvaient s’inviter. Selon plusieurs sources, si le commerce du sexe a pignon sur rue à San Pedro, cela est dû, en grande partie aux entremetteurs. Connus sous l’appellation de rats, les réceptionnistes, employés d’hôtels, plagistes, taximen, gérants de cabine, se chargent de trouver des clients pour les prostituées. Ainsi, dit-on, chaque client apporté par le rat empoche une commission. « Ici la vie est très dure. Nous avons des photos de certaines filles ; C’est avec ça que nous approchons les hommes en majorité les arrivants. Dès qu’il choisit la proie, nous organisons la rencontre. Quand il y a les grandes rencontres dans la ville, on se tape des sous», rapporte un employé d’hôtel sous le couvert de l’anonymat. Si, le port fait de capital du Sud-ouest un pôle économique, le plus vieux métier du monde est une source de revenus pour de nombreuses personne.
Dosso Mourlaye
Correspondant régional
Légende : Les prostituées ont jeté leur dévolu sur San Pedro, attirées par opérateurs économiques et les touristes.
San Pedro, deuxième pôle économique du pays en raison de la présence du port, est aussi un lieu de détente et de loisirs. La cité balnéaire est une destination préférée des touristes attirés par ses belles plages et ses réceptifs hôteliers. C’est aussi un terreau fertile pour le développement du plus vieux métier du monde qui se pratique à échelles variées. Le «Triangle », situé au quartier Cité, l’équivalent de la rue « Princesse » de Yopougon, est un haut lieu de cette activité. Ici, le sexe se vend et se consomme comme toutes les autres denrées. La nuit tombée, les noceurs investissent le Triangle partagés entre le désir de se saouler, de se trémousser ou de s’envoyer au 7ème ciel. Sur l’esplanade des hôtels « Eléphanteaux », « Poro », et d’autres motels du périmètre, les filles de joie se disputent les clients. Dans la pénombre, il n’est pas rare de voir des belles de nuit marchander avec « leurs pigeons ». Quand le marché est conclu, ils s’engouffrent dans l’hôtel pour la passe. L’une d’elles, qui m’observait depuis un moment, m’accoste : « Chéri, viens on va gérer ! Tu veux un passage ou dormir toute la nuit», me demande-t-elle. Je feins de l’ignorer. La fille, outrancièrement habillée, me saisit par le bras, me fait des câlins avant de m’informer sur les tarifs. « La passe est à 2000Fcfa, 1000Fcfa pour la chambre. Si tu veux aussi, on peut aller chez toi. Là tu vas assurer mon transport». Ma tiédeur à passer à l’acte commence à irriter ma « partenaire ». Je rétorque: « Du calme, tu me plais bien. Je ne suis pas chaud pour ce soir. Je veux tout juste causer avec toi ; allons prendre un pot. Je te payerai après ». Elle acquiesce et, sous le sceau de l’anonymat, accepte de témoigner : « Parmi nous, il y a des mineures, des filles mères, des femmes au foyer. Les clients proviennent de toutes les couches professionnelles (manœuvres, fonctionnaires, salariés, étrangers en mission). Les prix varient selon les périodes et le visage du client : 1.000 à 10.000Fcfa parfois plus si le client est gentil. Pendant que nous sommes ici, les « rats » sont en train de fouiller les hôtels en ville pour nous trouver des clients. C’est de ça que nous vivons et aidons nos familles»
Le quartier huppé « Balmer », avec sa forte concentration d’hôtels de luxe, ses plages de rêve, possède aussi son contingent de prostituées. Ici, la clientèle est distinguée : chefs d’entreprises, touristes, marins etc. Les taxis qui font la liaison entre la ville et Balmer, surtout le week-end, sont pris d’assaut par des venus aux styles trop sophistiqué.
Devant l’ex boîte de nuit « Sipo », un groupe de filles guette les clients. On les voit scotchées au téléphone. « Observe bien ! Tu les verras se précipiter à l’intérieur au moindre appel pour « gérer », terme pudique pour désigner la passe. « Elles ont des réseaux à l’intérieur», nous confie le chauffeur de taxi. Sur ces entrefaites, l’une se dirige vers moi. Surprise ! Un visage d’une belle m’est connu. Selon ma « petite » du quartier, les affaires sont juteuses au bord de la plage en raison de la présence des Européens. « Ils ont beaucoup d’argent et puis ce sont des gaous », m’informe-t-elle. Elle ajoute: « Pour toucher, rien que les seins, ils peuvent te donner 10.000Fcfa. Pour un passage, ils peuvent te filer 50.000Fcfa. Si tu passes une nuit complète avec certains clients au réveil, le matin tu te tires avec le Jackpot. Le problème ici est que des « importateurs » font venir d’autres filles d’Abidjan pour certains gourous de la ville ». La prostitution se pratique, aussi, dans les bars climatisés, les night-clubs. Dans ces endroits fermés, les entraîneuses et les strip-teases soutirent de l’argent aux noceurs par des manières détournées. « Le Christal Night-club », on s’en souvient, a marqué négativement les esprits dans la deuxième ville portuaire. Cette place, avant sa fermeture, était devenue le barycentre de la perversion où les âmes pudiques ne pouvaient s’inviter. Selon plusieurs sources, si le commerce du sexe a pignon sur rue à San Pedro, cela est dû, en grande partie aux entremetteurs. Connus sous l’appellation de rats, les réceptionnistes, employés d’hôtels, plagistes, taximen, gérants de cabine, se chargent de trouver des clients pour les prostituées. Ainsi, dit-on, chaque client apporté par le rat empoche une commission. « Ici la vie est très dure. Nous avons des photos de certaines filles ; C’est avec ça que nous approchons les hommes en majorité les arrivants. Dès qu’il choisit la proie, nous organisons la rencontre. Quand il y a les grandes rencontres dans la ville, on se tape des sous», rapporte un employé d’hôtel sous le couvert de l’anonymat. Si, le port fait de capital du Sud-ouest un pôle économique, le plus vieux métier du monde est une source de revenus pour de nombreuses personne.
Dosso Mourlaye
Correspondant régional
Légende : Les prostituées ont jeté leur dévolu sur San Pedro, attirées par opérateurs économiques et les touristes.