Mercredi dernier, Laurent Gbagbo, ses deux principaux rivaux politiques ainsi que le Premier ministre se sont rencontrés au palais présidentiel. Mais de source proche du chef de l'Etat, on assure que la tâche ne fut pas aisée de déplacer le sphinx de Daoukro.
Bien plus que les précédentes occasions de détente du climat sociopolitique, la rencontre qui a réuni, mercredi dernier, au palais présidentiel, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara est un tournant dans le ''dialogue républicain'', initié par le chef du gouvernement. Au-delà des échanges que les acteurs de la rencontre ont pu avoir, c'est surtout l'ascenseur que les présidents du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda), Henri Konan Bédié et du Rassemblement des républicains (Rdr), Alassane Ouattara ont renvoyé au chef de l'Etat qu'il convient de saluer. Le déplacement de ces deux poids lourds de l'opposition ivoirienne est en effet chargé de symbole. Il l'est d'autant plus que c'est la première fois que ces quatre membres du Cadre permanent de concertation (un organe de l'Accord politique de Ouagadougou) se retrouvaient, sans le Facilitateur, le président burkinabé, Blaise Compaoré, pour parler du processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire. L'autre symbole qui se dégage de la rencontre, c'est que, depuis qu'il a été déchu du pouvoir le 24 décembre 1999, c'est la première fois que le sphinx de Daoukro remet les pieds au palais présidentiel (l'ancien Premier ministre, Alassane Ouattara s'y était déjà rendu en août 2008). Depuis lors, lorsqu'il s'est agi de discuter des affaires touchant à la vie de la nation ou à d'autres questions, c'est à Laurent Gbagbo qu'est revenue la tâche de se rendre chez son prédécesseur. Une réalité qui s'est vérifiée, le 10 mai dernier, à la faveur de l'ouverture du ''dialogue républicain''. La rencontre qui était initialement prévue dans un lieu ''neutre'' a finalement eu lieu au domicile du président du Pdci-Rda, le chef de l'Etat ayant décidé d'honorer Henri Konan Bédié. Une stratégie qui s'est avérée payante dans la mesure où pour la réunion de mercredi dernier, M. Bédié et son allié, Alassane Ouattara à qui Laurent Gbagbo a également rendu visite le 17 mai 2010, ont dû se résoudre à renvoyer l'ascenseur à celui qu'ils veulent détrôner. De l'avis de certains collaborateurs de Laurent Gbagbo, ce ne fut pas un exercice facile à réaliser. Toute chose que confirme Alain Lobognon, le conseiller spécial du Premier ministre, Guillaume Soro. « Ce ne fut pas facile parce qu'il y avait trop de susceptibilités dans la chose. Il fallait rassurer les uns et les autres », confie-t-il. Face à la réticence d'Henri Konan Bédié d'honorer le rendez-vous du palais, Guillaume Soro est entré en scène, aidé par quelques missi dominici, pour convaincre l'ancien chef de l'Etat à participer aux discussions. « Il fallait absolument que la rencontre ait lieu à la présidence », ajoute Alain Lobognon qui salue ce genre de rencontres d'échanges. « Il ne sert à rien de rester cantonner sur ses positions ». Niamké Koffi, porte-parole du président Bédié ne dit pas autre chose. Mieux, il salue les retombées du ''dialogue républicain'' sur le processus de sortie de crise. « Notre position a toujours été en faveur de l'apaisement du climat social, d'où tous les sacrifices que nous avons consentis aux côtés du peuple ivoirien. Nous pensons donc que le processus est en train d'avancer. Nous espérons pour la liste électorale pour que d'ici fin juillet nous aurons la liste définitive, qu'en fin septembre, nous puissions avoir des élections libres et crédibles », souligne-t-il. Côté ambiance, les témoins de la rencontre sont unanimes à dire que Laurent Gbagbo était particulièrement impatient de recevoir ses hôtes. Alors que Guillaume attendait, dans ses bureaux, à la primature, le signale des services du protocole d'Etat pour rejoindre le palais présidentiel, c'est le chef de l'Etat lui-même qui a demandé à Alain Lobognon «d'aller chercher » le Premier ministre.
Marc Dossa
Bien plus que les précédentes occasions de détente du climat sociopolitique, la rencontre qui a réuni, mercredi dernier, au palais présidentiel, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara est un tournant dans le ''dialogue républicain'', initié par le chef du gouvernement. Au-delà des échanges que les acteurs de la rencontre ont pu avoir, c'est surtout l'ascenseur que les présidents du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda), Henri Konan Bédié et du Rassemblement des républicains (Rdr), Alassane Ouattara ont renvoyé au chef de l'Etat qu'il convient de saluer. Le déplacement de ces deux poids lourds de l'opposition ivoirienne est en effet chargé de symbole. Il l'est d'autant plus que c'est la première fois que ces quatre membres du Cadre permanent de concertation (un organe de l'Accord politique de Ouagadougou) se retrouvaient, sans le Facilitateur, le président burkinabé, Blaise Compaoré, pour parler du processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire. L'autre symbole qui se dégage de la rencontre, c'est que, depuis qu'il a été déchu du pouvoir le 24 décembre 1999, c'est la première fois que le sphinx de Daoukro remet les pieds au palais présidentiel (l'ancien Premier ministre, Alassane Ouattara s'y était déjà rendu en août 2008). Depuis lors, lorsqu'il s'est agi de discuter des affaires touchant à la vie de la nation ou à d'autres questions, c'est à Laurent Gbagbo qu'est revenue la tâche de se rendre chez son prédécesseur. Une réalité qui s'est vérifiée, le 10 mai dernier, à la faveur de l'ouverture du ''dialogue républicain''. La rencontre qui était initialement prévue dans un lieu ''neutre'' a finalement eu lieu au domicile du président du Pdci-Rda, le chef de l'Etat ayant décidé d'honorer Henri Konan Bédié. Une stratégie qui s'est avérée payante dans la mesure où pour la réunion de mercredi dernier, M. Bédié et son allié, Alassane Ouattara à qui Laurent Gbagbo a également rendu visite le 17 mai 2010, ont dû se résoudre à renvoyer l'ascenseur à celui qu'ils veulent détrôner. De l'avis de certains collaborateurs de Laurent Gbagbo, ce ne fut pas un exercice facile à réaliser. Toute chose que confirme Alain Lobognon, le conseiller spécial du Premier ministre, Guillaume Soro. « Ce ne fut pas facile parce qu'il y avait trop de susceptibilités dans la chose. Il fallait rassurer les uns et les autres », confie-t-il. Face à la réticence d'Henri Konan Bédié d'honorer le rendez-vous du palais, Guillaume Soro est entré en scène, aidé par quelques missi dominici, pour convaincre l'ancien chef de l'Etat à participer aux discussions. « Il fallait absolument que la rencontre ait lieu à la présidence », ajoute Alain Lobognon qui salue ce genre de rencontres d'échanges. « Il ne sert à rien de rester cantonner sur ses positions ». Niamké Koffi, porte-parole du président Bédié ne dit pas autre chose. Mieux, il salue les retombées du ''dialogue républicain'' sur le processus de sortie de crise. « Notre position a toujours été en faveur de l'apaisement du climat social, d'où tous les sacrifices que nous avons consentis aux côtés du peuple ivoirien. Nous pensons donc que le processus est en train d'avancer. Nous espérons pour la liste électorale pour que d'ici fin juillet nous aurons la liste définitive, qu'en fin septembre, nous puissions avoir des élections libres et crédibles », souligne-t-il. Côté ambiance, les témoins de la rencontre sont unanimes à dire que Laurent Gbagbo était particulièrement impatient de recevoir ses hôtes. Alors que Guillaume attendait, dans ses bureaux, à la primature, le signale des services du protocole d'Etat pour rejoindre le palais présidentiel, c'est le chef de l'Etat lui-même qui a demandé à Alain Lobognon «d'aller chercher » le Premier ministre.
Marc Dossa