Les pluies diluviennes qui s'abattent sur notre pays cette année ont déjà fait une dizaine de morts et l'on annonce qu'elles vont aller jusqu'au mois de septembre. Pour savoir ce que l'Etat de Côte d'Ivoire a prévu faire face à cette nouvelle catastrophe, nous avons rencontré le général KILI Fiacre Fagnidi, directeur général de l'Office national de protection civile. Organisme en charge de la gestion des catastrophes.
Mon général, merci de nous recevoir et de bien vouloir parler de la structure que vous dirigez. Laquelle organisation a en charge la protection civile.
Merci aussi à vous. C'est depuis 1962 que le premier service national de la protection civile a été créé et avec le temps il a connu plusieurs évolutions pour qu'aujourd'hui, l'on parle d'Office national de protection civile. Il y a eu le service national de la protection civile, la direction de la protection civile et depuis 2000, on a l'ONPC (Office national de la protection civile). C'est le décret n°2000-822 portant création, attribution et organisation de l'ONPC, qui a mis sur pied cette administration, placée sous la tutelle du ministère de la défense et de la protection civile. Il avait à sa tête un directeur et trois sous directeurs. Au fil du temps, cette structure a pris du volume, surtout l'affaire des déchets toxiques a été l'occasion pour le gouvernement de donner un nouvel élan à l'ONPC qui a subi une modification en 2008, sur proposition du ministre de l'Intérieur, parce qu'entre temps l'office est revenu au ministère de l'Intérieur qui a mis en place une grande rotative en février 2008. L'ONPC par les modifications apportées au décret de 2008, a porté le patron de l'office au rang de directeur général, il a un adjoint, qui est le DGA, cinq (5) chefs de départements, qui sont des directeurs centraux et 14 sous directions prévues que nous essayons d'animer et de réorganiser. Depuis l'affaire des déchets toxiques, le gouvernement s'est rendu compte de l'importance de la protection civile et c'est ainsi que l'office a pris de l'ampleur, et puis entre temps, il y a eu d'autres catastrophes. Quand il y a une catastrophe aérienne, il faut organiser les secours, quand il y a une intoxication alimentaire à l'échelle nationale, il faut impliquer l'ONPC. Donc grosso modo, l'office est devenu incontournable quand il y a des catastrophes. Ici, c'est le siège (au plateau à côté de la grande mosquée), il est prévu des représentations à l'intérieur du pays, dans onze villes, notamment à Yamoussoukro, San-Pedro, Bouaké, Korhogo , Man, Daloa, Abengourou, Bondoukou, Gagnoa, Odienné, Aboisso. L'office qui s'occupe de la protection civile, quels que soient la nature et le site de la catastrophe travaille avec des partenaires extérieurs. On voit très souvent le groupement des sapeurs pompiers militaires à l'œuvre, il a une mission de protection civile. Il a été créé en 1974 mais mis à la disposition du ministère de l'Intérieur pour emploi dans le domaine de la protection civile. Aujourd'hui, notre objectif, c'est d'étendre notre action à l'intérieur du pays. Il ne faudrait pas qu'on voit seulement à travers l'office, les sapeurs pompiers. Il y a aussi le Ciapol, qui est notre partenaire, il y a la direction générale de l'environnement, la Petroci, le port autonome d'Abidjan etc. Nous travaillons avec toutes ces structures dans les tâches dévolues à la protection civile.
Parlant justement de l'une de ces tâches en rapport avec l'actualité, le plan orsec, pour les dégâts occasionnés par les pluies diluviennes. Quelle est l'action de l'Onpc ?
Notre action sur le terrain s'est matérialisée par une vaste campagne de sensibilisation auprès des populations menée de concert avec le préfet d'Abidjan. Parce que notre rôle est de conseiller pour prévenir des catastrophes qui pourraient survenir afin de prendre des mesures appropriées. Malheureusement, des dégâts sont survenus. On n'a pas respecté les normes de construction. Des logements de fortune ont été construits sur des bassins d'orage. Des caniveaux ont été bouchés par des constructions anarchiques, ce qui a empêché l'eau de suivre son cours normal, conséquence, l'eau est sortie de son lit. Des voies ont été fortement dégradées et des logements endommagés. On a dénombré plus de 400 sinistrés, il y a eu des décès que nous déplorons. Jusqu'à hier, les agents de la préfecture m'ont appelé pour me demander le nombre exact des sinistrés car ils voulaient avoir une liste fiable afin de procéder au dédommagement des victimes. Malheureusement, il y a eu de petits malins qui ont entendu parler de 100.000 frs CFA à distribuer aux victimes et ont tenté de s'infiltrer sur la liste. Si ce n'était à cause de cette situation, on aurait pu commencer cette indemnisation. Sinon le gouvernement a joué sa partition, une partie des fonds a été mis à notre disposition et je viens de la remettre au préfet.
Une partie des 160 millions F cfa ?
(il sort de ses gong) ce n'est pas 160 millions, je n'ai pas annoncé 160 millions dans ma communication, qui vous a parlé de 160 millions ?
Dans votre communiqué lu à la télévision, vous avez dit que le gouvernement a prévu un budget de plus d'un milliard trois cent millions, dont 160 millions iront au titre des mesures préventives et un milliard deux cent millions pour la phase opérationnelle des secours.
Effectivement, c'est une partie de ce fonds. Mais il faut être sérieux, si on n'est pas victime, il ne faut pas s'infiltrer. Cela retarde encore plus les choses.
Vous avez réellement vu des cas comme ça ?
Mais bien sûr, nous avons vu des gens qui voulaient s'infiltrer. Ce qui nous a amené à procéder à une vérification plus approfondie.
Vous avez dit que vous jouez le rôle de conseiller, qui est-ce que vous conseillez et qu'est-ce qu'ils font de ces conseils ?
Si vous avez lu le texte du plan orsec, vous verrez que nous conseillons les préfets, le ministère de la Construction, de l'Urbanisme et de l'Habitat pour ce qui concerne les constructions anarchiques. Nous conseillons également le ministère des Infrastructures économiques, pour ce qui concerne les voies et l'assainissement. Quant au suivi de ces conseils, sachez que l'organisation d'un pays renferme plusieurs administrations. Et pour la bonne marche de l'Etat, chacun doit jouer sa partition. Quand nous, à la protection civile, nous nous retrouvons avec le ministère de la Construction, nous disons voici ce qu'il faut faire. Pour le reste, cela ne relève plus de nous.
A vous entendre parler, le suivi
de vos conseils vous importe peu ? Quels sont vos rapports avec les autres administrations ?
Ecoutez, pour le suivi cela incombe entièrement à ceux à qui les conseils sont destinés. Chacun doit jouer sa partition. Je ne suis pas le gendarme de quelqu'un, chaque ministre doit assumer ses responsabilités. Quand il y a des constructions anarchiques, qui doit agir ? Vous qui êtes de la presse, vous devez le savoir. Qui délivre les permis de construire ? Il y a des gens qui achètent de vrais faux permis de construire, ils disent qu'ils sont dans leur droit quand vous leur demandez. Parce qu'ils ont des documents en leur possession. Qui peut donc vérifier cela ? Qui a les archives pour contrôler tout ça ? C'est le ministère de la Construction. Nous, nous leur disons attention, si rien n'est fait cela va provoquer des dégâts lors des pluies. Depuis mars, nous avons commencé à attirer l'attention des uns et des autres sur la saison des pluies.
A ce propos mon général, vous dites avoir planché durant deux mois, sur le plan orsec en collaboration avec toutes les structures de l'Etat en charge du dossier, y compris les collectivités locales. Tout ceci aux fins de prévenir sinon atténuer les conséquences de ces pluies. Qu'est ce qui a été fait depuis car le résultat est là ?
C'est comme vous, quand vous voulez construire une maison, ce n'est pas le maçon qui va aller faire le travail de votre plomberie. Pour que la maison soit fiable et habitable, chacun doit faire sa part de travail. S'il y a défaillance quelque part, le maçon n'est pas responsable des erreurs de plomberie. L'Etat qui est le propriétaire dans le cas d'espèce doit tirer les conséquences de cette situation. Vous comprenez. On vous a parlé de curage de caniveaux qui devait être fait avant la saison des pluies, nous avons élaboré un plan, pas pour éviter la catastrophe, parce qu'on ne peut pas. Mais pour éviter qu'il y ait des morts. Avant ces pluies, des constructions anarchiques et des habitations dans des zones à risque devaient être détruites et les occupants devaient être déguerpis. cela n'a pas été fait, ce n'est pas l'ONPC qui devait prendre des agents pour aller les enlever de là. Ce n'est pas son rôle. C'est pourquoi, je vous demande de vous référer au texte de l'Orsec, quand c'est une catastrophe nationale, le ministère de l'Intérieur de part l'office se trouve projeté en première ligne. Dans le cas présent des pluies et les conséquences sur la ville d'Abidjan, c'est le préfet de région qui se trouve en première ligne, car les choses se situent au niveau départemental et nous travaillons en parfaite collaboration.
Mon général, lorsque survint ce genre de situation, avez-vous les moyens pour y faire face ?
Est-ce que vous, vous avez les moyens ? Vous les journalistes, vous demandez toujours aux gens s'ils ont les moyens et vous-mêmes, vous avez les moyens ?
Vous avez dit que la somme de plus d'un milliard deux cent millions pour gérer les catastrophes dont 160 millions Fcfa prévus pour les mesures préventives, a été dégagé, on ne comprend pas ?
Ce sont les prévisions et c'est normal que vous ne comprenez pas, ce n'est pas votre travail. Les 160 millions F cfa ne sont que pour les mesures préventives. Ce qui se résume uniquement à la sensibilisation. Les déplacements des services techniques, l'ONPC, la RTI, le GSPM, pour aller partout avec le préfet pour dire aux populations là où vous êtes, ce n'est pas bien. Quand tout à l'heure, vous avez parlé des 160 millions des fonds décaissés, je savais que j'allais revenir là-dessus. En fait, c'est des campagnes de sensibilisation, la presse, des déplacements, les réunions avec les populations pour les prévenir, location des chaises, bâches et des sonos…des actions de sensibilisation de proximité sur des mesures à prendre pour atténuer les dégâts des pluies. Campagnes à Abidjan et à l'intérieur. Messages à la radio, c'est ça, les mesures préventives, raison pour laquelle cela ne fait que 160 millions. Maintenant l'autre somme que vous avancez, c'est dans celle-ci que nous entrevoyons l'assistance des populations. L'achat de médicaments, les aliments qu'on doit leur donner. C'est pour apporter secours. Quand on déplace des populations, c'est pour apporter des soins, la nourriture, des habits, des matelas. C'est pourquoi l'autre coté, la rubrique est très élevée.
Mon général, comparativement à l'année dernière, qu'est ce qui a changé, puisque vous avez eu à conseiller, à prévenir ?
Ce qui a changé, c'est que l'année dernière, on a eu 23 morts et cette année, on a que 11 morts.
Mais la pluie ne fait que commencer ?
La pluie, nous on sait, c'est nous qui avons la météo. Mais pourquoi vous êtes pessimistes, je vous ai dit que nous avons la météo et pour cette année nous avons fait des campagnes de sensibilisation. La semaine dernière nous étions à Aboisso, cette semaine nous irons à San Pedro, à Agroville, Douékoué… Cette année au moins on a la cartographie des zones à risques. On a les noms des communes. A Cocody, on a par exemple 17 zones à risque. Ce sont les pluies de l'année dernière qui nous ont permis d'établir ces zones à risque. Dans la ville d'Abidjan nous avons les 13 communes où il y a des zones à risque. Nous avons recensé les familles. Ce qui facilite le travail de nos équipes sur le terrain par rapport à l'année dernière. C'était la première fois que nous avons eu affaire à de telles pluies, nous avons eu 23 morts. Cette année on déplore les pertes en vie humaines. La situation économique aidant, tout le monde sait que l'Etat a des problèmes.
C'est pour cela que les fonds n'ont pas été vite dégagés. C'est un constat. On m'a interpellé pour me dire pourquoi c'est maintenant vous commencez ?
J'ai répondu pour dire que c'est maintenant qu'on a mis les fonds à ma disposition. C'est ça aussi. Dans le chronogramme, c'est mis pour mars-avril. C'est quand l'Etat met les moyens à ma disposition que je peux agir. Regardez-là par exemple, la mise en place des plans ORSEC dans les régions avec les préfets et sous préfets devait débuter en mars et avril. Il y a eu un chronogramme précis, mais on n'est obligé de démarrer maintenant.
C'est donc ce qui explique le fait que les 2035 familles qui devaient être déplacées n'ont pu l'être avant l'avènement de cette pluie ?
Effectivement, on n'a pas pu les déplacer parce qu'on n'a pas reçu les moyens à temps.
Qu'est-ce qui explique le fait que vous n'ayez pas eu les moyens à temps ?
Mais allez poser la question au ministre de l'Economie et des Finances. Il va répondre. Moi, on me dit pourquoi c'est maintenant, je dis c'est maintenant qu'on m'a donné les moyens. J'ai fait ma partition à eux de faire la leur.
Mon général, un officier général de police à la tête de l'ONPC, cela suscite des commentaires.
L'ONPC concerne tout le monde. Si vous allez sur le net vous verrez que l'ONPC ivoirien est à l'image de celle de la France. La sécurité civile en France est toujours dirigée par un policier qui a pour adjoint un policier de haut rang, qui est un général. Jamais, on n'a vu un militaire à la tête d'une telle institution. Les sapeurs pompiers ne sont pas là pour commander de telles structures. Ils exécutent.
Un appel à lancer à l'endroit des populations ?
L'appel, c'est de dire à la population qu'elle se calme et que nous sommes là pour travailler pour elle. Le gouvernement prend des mesures pour les protéger. Nous ne sommes pas seuls, nous avons avec nous, les collectivités territoriales et toutes les structures de l'Etat.
Nous vous remercions
Merci
Mon général, merci de nous recevoir et de bien vouloir parler de la structure que vous dirigez. Laquelle organisation a en charge la protection civile.
Merci aussi à vous. C'est depuis 1962 que le premier service national de la protection civile a été créé et avec le temps il a connu plusieurs évolutions pour qu'aujourd'hui, l'on parle d'Office national de protection civile. Il y a eu le service national de la protection civile, la direction de la protection civile et depuis 2000, on a l'ONPC (Office national de la protection civile). C'est le décret n°2000-822 portant création, attribution et organisation de l'ONPC, qui a mis sur pied cette administration, placée sous la tutelle du ministère de la défense et de la protection civile. Il avait à sa tête un directeur et trois sous directeurs. Au fil du temps, cette structure a pris du volume, surtout l'affaire des déchets toxiques a été l'occasion pour le gouvernement de donner un nouvel élan à l'ONPC qui a subi une modification en 2008, sur proposition du ministre de l'Intérieur, parce qu'entre temps l'office est revenu au ministère de l'Intérieur qui a mis en place une grande rotative en février 2008. L'ONPC par les modifications apportées au décret de 2008, a porté le patron de l'office au rang de directeur général, il a un adjoint, qui est le DGA, cinq (5) chefs de départements, qui sont des directeurs centraux et 14 sous directions prévues que nous essayons d'animer et de réorganiser. Depuis l'affaire des déchets toxiques, le gouvernement s'est rendu compte de l'importance de la protection civile et c'est ainsi que l'office a pris de l'ampleur, et puis entre temps, il y a eu d'autres catastrophes. Quand il y a une catastrophe aérienne, il faut organiser les secours, quand il y a une intoxication alimentaire à l'échelle nationale, il faut impliquer l'ONPC. Donc grosso modo, l'office est devenu incontournable quand il y a des catastrophes. Ici, c'est le siège (au plateau à côté de la grande mosquée), il est prévu des représentations à l'intérieur du pays, dans onze villes, notamment à Yamoussoukro, San-Pedro, Bouaké, Korhogo , Man, Daloa, Abengourou, Bondoukou, Gagnoa, Odienné, Aboisso. L'office qui s'occupe de la protection civile, quels que soient la nature et le site de la catastrophe travaille avec des partenaires extérieurs. On voit très souvent le groupement des sapeurs pompiers militaires à l'œuvre, il a une mission de protection civile. Il a été créé en 1974 mais mis à la disposition du ministère de l'Intérieur pour emploi dans le domaine de la protection civile. Aujourd'hui, notre objectif, c'est d'étendre notre action à l'intérieur du pays. Il ne faudrait pas qu'on voit seulement à travers l'office, les sapeurs pompiers. Il y a aussi le Ciapol, qui est notre partenaire, il y a la direction générale de l'environnement, la Petroci, le port autonome d'Abidjan etc. Nous travaillons avec toutes ces structures dans les tâches dévolues à la protection civile.
Parlant justement de l'une de ces tâches en rapport avec l'actualité, le plan orsec, pour les dégâts occasionnés par les pluies diluviennes. Quelle est l'action de l'Onpc ?
Notre action sur le terrain s'est matérialisée par une vaste campagne de sensibilisation auprès des populations menée de concert avec le préfet d'Abidjan. Parce que notre rôle est de conseiller pour prévenir des catastrophes qui pourraient survenir afin de prendre des mesures appropriées. Malheureusement, des dégâts sont survenus. On n'a pas respecté les normes de construction. Des logements de fortune ont été construits sur des bassins d'orage. Des caniveaux ont été bouchés par des constructions anarchiques, ce qui a empêché l'eau de suivre son cours normal, conséquence, l'eau est sortie de son lit. Des voies ont été fortement dégradées et des logements endommagés. On a dénombré plus de 400 sinistrés, il y a eu des décès que nous déplorons. Jusqu'à hier, les agents de la préfecture m'ont appelé pour me demander le nombre exact des sinistrés car ils voulaient avoir une liste fiable afin de procéder au dédommagement des victimes. Malheureusement, il y a eu de petits malins qui ont entendu parler de 100.000 frs CFA à distribuer aux victimes et ont tenté de s'infiltrer sur la liste. Si ce n'était à cause de cette situation, on aurait pu commencer cette indemnisation. Sinon le gouvernement a joué sa partition, une partie des fonds a été mis à notre disposition et je viens de la remettre au préfet.
Une partie des 160 millions F cfa ?
(il sort de ses gong) ce n'est pas 160 millions, je n'ai pas annoncé 160 millions dans ma communication, qui vous a parlé de 160 millions ?
Dans votre communiqué lu à la télévision, vous avez dit que le gouvernement a prévu un budget de plus d'un milliard trois cent millions, dont 160 millions iront au titre des mesures préventives et un milliard deux cent millions pour la phase opérationnelle des secours.
Effectivement, c'est une partie de ce fonds. Mais il faut être sérieux, si on n'est pas victime, il ne faut pas s'infiltrer. Cela retarde encore plus les choses.
Vous avez réellement vu des cas comme ça ?
Mais bien sûr, nous avons vu des gens qui voulaient s'infiltrer. Ce qui nous a amené à procéder à une vérification plus approfondie.
Vous avez dit que vous jouez le rôle de conseiller, qui est-ce que vous conseillez et qu'est-ce qu'ils font de ces conseils ?
Si vous avez lu le texte du plan orsec, vous verrez que nous conseillons les préfets, le ministère de la Construction, de l'Urbanisme et de l'Habitat pour ce qui concerne les constructions anarchiques. Nous conseillons également le ministère des Infrastructures économiques, pour ce qui concerne les voies et l'assainissement. Quant au suivi de ces conseils, sachez que l'organisation d'un pays renferme plusieurs administrations. Et pour la bonne marche de l'Etat, chacun doit jouer sa partition. Quand nous, à la protection civile, nous nous retrouvons avec le ministère de la Construction, nous disons voici ce qu'il faut faire. Pour le reste, cela ne relève plus de nous.
A vous entendre parler, le suivi
de vos conseils vous importe peu ? Quels sont vos rapports avec les autres administrations ?
Ecoutez, pour le suivi cela incombe entièrement à ceux à qui les conseils sont destinés. Chacun doit jouer sa partition. Je ne suis pas le gendarme de quelqu'un, chaque ministre doit assumer ses responsabilités. Quand il y a des constructions anarchiques, qui doit agir ? Vous qui êtes de la presse, vous devez le savoir. Qui délivre les permis de construire ? Il y a des gens qui achètent de vrais faux permis de construire, ils disent qu'ils sont dans leur droit quand vous leur demandez. Parce qu'ils ont des documents en leur possession. Qui peut donc vérifier cela ? Qui a les archives pour contrôler tout ça ? C'est le ministère de la Construction. Nous, nous leur disons attention, si rien n'est fait cela va provoquer des dégâts lors des pluies. Depuis mars, nous avons commencé à attirer l'attention des uns et des autres sur la saison des pluies.
A ce propos mon général, vous dites avoir planché durant deux mois, sur le plan orsec en collaboration avec toutes les structures de l'Etat en charge du dossier, y compris les collectivités locales. Tout ceci aux fins de prévenir sinon atténuer les conséquences de ces pluies. Qu'est ce qui a été fait depuis car le résultat est là ?
C'est comme vous, quand vous voulez construire une maison, ce n'est pas le maçon qui va aller faire le travail de votre plomberie. Pour que la maison soit fiable et habitable, chacun doit faire sa part de travail. S'il y a défaillance quelque part, le maçon n'est pas responsable des erreurs de plomberie. L'Etat qui est le propriétaire dans le cas d'espèce doit tirer les conséquences de cette situation. Vous comprenez. On vous a parlé de curage de caniveaux qui devait être fait avant la saison des pluies, nous avons élaboré un plan, pas pour éviter la catastrophe, parce qu'on ne peut pas. Mais pour éviter qu'il y ait des morts. Avant ces pluies, des constructions anarchiques et des habitations dans des zones à risque devaient être détruites et les occupants devaient être déguerpis. cela n'a pas été fait, ce n'est pas l'ONPC qui devait prendre des agents pour aller les enlever de là. Ce n'est pas son rôle. C'est pourquoi, je vous demande de vous référer au texte de l'Orsec, quand c'est une catastrophe nationale, le ministère de l'Intérieur de part l'office se trouve projeté en première ligne. Dans le cas présent des pluies et les conséquences sur la ville d'Abidjan, c'est le préfet de région qui se trouve en première ligne, car les choses se situent au niveau départemental et nous travaillons en parfaite collaboration.
Mon général, lorsque survint ce genre de situation, avez-vous les moyens pour y faire face ?
Est-ce que vous, vous avez les moyens ? Vous les journalistes, vous demandez toujours aux gens s'ils ont les moyens et vous-mêmes, vous avez les moyens ?
Vous avez dit que la somme de plus d'un milliard deux cent millions pour gérer les catastrophes dont 160 millions Fcfa prévus pour les mesures préventives, a été dégagé, on ne comprend pas ?
Ce sont les prévisions et c'est normal que vous ne comprenez pas, ce n'est pas votre travail. Les 160 millions F cfa ne sont que pour les mesures préventives. Ce qui se résume uniquement à la sensibilisation. Les déplacements des services techniques, l'ONPC, la RTI, le GSPM, pour aller partout avec le préfet pour dire aux populations là où vous êtes, ce n'est pas bien. Quand tout à l'heure, vous avez parlé des 160 millions des fonds décaissés, je savais que j'allais revenir là-dessus. En fait, c'est des campagnes de sensibilisation, la presse, des déplacements, les réunions avec les populations pour les prévenir, location des chaises, bâches et des sonos…des actions de sensibilisation de proximité sur des mesures à prendre pour atténuer les dégâts des pluies. Campagnes à Abidjan et à l'intérieur. Messages à la radio, c'est ça, les mesures préventives, raison pour laquelle cela ne fait que 160 millions. Maintenant l'autre somme que vous avancez, c'est dans celle-ci que nous entrevoyons l'assistance des populations. L'achat de médicaments, les aliments qu'on doit leur donner. C'est pour apporter secours. Quand on déplace des populations, c'est pour apporter des soins, la nourriture, des habits, des matelas. C'est pourquoi l'autre coté, la rubrique est très élevée.
Mon général, comparativement à l'année dernière, qu'est ce qui a changé, puisque vous avez eu à conseiller, à prévenir ?
Ce qui a changé, c'est que l'année dernière, on a eu 23 morts et cette année, on a que 11 morts.
Mais la pluie ne fait que commencer ?
La pluie, nous on sait, c'est nous qui avons la météo. Mais pourquoi vous êtes pessimistes, je vous ai dit que nous avons la météo et pour cette année nous avons fait des campagnes de sensibilisation. La semaine dernière nous étions à Aboisso, cette semaine nous irons à San Pedro, à Agroville, Douékoué… Cette année au moins on a la cartographie des zones à risques. On a les noms des communes. A Cocody, on a par exemple 17 zones à risque. Ce sont les pluies de l'année dernière qui nous ont permis d'établir ces zones à risque. Dans la ville d'Abidjan nous avons les 13 communes où il y a des zones à risque. Nous avons recensé les familles. Ce qui facilite le travail de nos équipes sur le terrain par rapport à l'année dernière. C'était la première fois que nous avons eu affaire à de telles pluies, nous avons eu 23 morts. Cette année on déplore les pertes en vie humaines. La situation économique aidant, tout le monde sait que l'Etat a des problèmes.
C'est pour cela que les fonds n'ont pas été vite dégagés. C'est un constat. On m'a interpellé pour me dire pourquoi c'est maintenant vous commencez ?
J'ai répondu pour dire que c'est maintenant qu'on a mis les fonds à ma disposition. C'est ça aussi. Dans le chronogramme, c'est mis pour mars-avril. C'est quand l'Etat met les moyens à ma disposition que je peux agir. Regardez-là par exemple, la mise en place des plans ORSEC dans les régions avec les préfets et sous préfets devait débuter en mars et avril. Il y a eu un chronogramme précis, mais on n'est obligé de démarrer maintenant.
C'est donc ce qui explique le fait que les 2035 familles qui devaient être déplacées n'ont pu l'être avant l'avènement de cette pluie ?
Effectivement, on n'a pas pu les déplacer parce qu'on n'a pas reçu les moyens à temps.
Qu'est-ce qui explique le fait que vous n'ayez pas eu les moyens à temps ?
Mais allez poser la question au ministre de l'Economie et des Finances. Il va répondre. Moi, on me dit pourquoi c'est maintenant, je dis c'est maintenant qu'on m'a donné les moyens. J'ai fait ma partition à eux de faire la leur.
Mon général, un officier général de police à la tête de l'ONPC, cela suscite des commentaires.
L'ONPC concerne tout le monde. Si vous allez sur le net vous verrez que l'ONPC ivoirien est à l'image de celle de la France. La sécurité civile en France est toujours dirigée par un policier qui a pour adjoint un policier de haut rang, qui est un général. Jamais, on n'a vu un militaire à la tête d'une telle institution. Les sapeurs pompiers ne sont pas là pour commander de telles structures. Ils exécutent.
Un appel à lancer à l'endroit des populations ?
L'appel, c'est de dire à la population qu'elle se calme et que nous sommes là pour travailler pour elle. Le gouvernement prend des mesures pour les protéger. Nous ne sommes pas seuls, nous avons avec nous, les collectivités territoriales et toutes les structures de l'Etat.
Nous vous remercions
Merci