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Société Publié le mercredi 7 juillet 2010 | Nord-Sud

«Sans loi», sans âge !

Bien malin qui pourra dire avec exactitude la date de création de l`espace «sans loi» de Gagnoa. Lieu gastronomique par excellente, «sans loi» a vu sa renommée se répandre au-delà des frontières du Fromager. Toutes nos tentatives pour faire ressortir avec précision l`historique de l`espace ont été vaines. Toutes les personnes interrogées affirment qu`avant leur arrivée dans la cité du Fromager, «sans loi» existait déjà. Veh Lucas, fonctionnaire à la retraite, témoigne : «Je suis dans cette ville depuis 1978. Mais, déjà à cette époque, «sans loi» était bien en place». Un commerçant mauritanien, Diallo, renchérit : «Moi, c`est depuis 1971 que Gagnoa m`a accordé son hospitalité. Quand j`arrivais, l`espace était déjà célèbre pour les mets qu`il offrait aux populations locales et aux voyageurs». De nombreux natifs de la ville ont avoué que la date de création de «Sans loi» leur échappe complètement. Des personnes nous ont conduits chez M. Koffi Kouassi. Un «doyen» de la cité, qui, disait-on, grâce à son âge très avancé, pourrait certainement satisfaire notre curiosité. «C`est ici que je suis né en 1937. Mais, au moment où je prenais conscience de la vie, c`est-à-dire au début de mon adolescence, j`ai découvert `sans loi`. A la vérité, je ne sais pas quand l`espace a été créé. Ce dont je me souviens, c`est qu`on y mangeait sans débourser grand` chose. Avec 100 francs cfa à l`époque, on pouvait manger à satiété», se remémore «le vieux». Selon lui, l`appellation «sans loi» proviendrait du fait qu`à cet endroit, l`on consommait beaucoup d`alcool. Ceux qui en étaient saouls, posaient des actes qui défient la loi. Cette version est corroborée par M. Koroh, un autre «doyen» de Gagnoa installé au quartier Baoulébougou. «Selon ce qui m`a été rapporté, c`était un endroit qui, à l`origine, accueillait les vendeurs d`alcool, les matins et les après-midis. Les saoulards y faisaient tout ce qu`ils voulaient, d`où le nom «sans loi». C`est par la suite que les femmes sont venues s`y installer pour proposer de quoi manger aux buveurs», se souvient Koroh. Les restauratrices interrogées disent également ignorer tout de l`histoire de «sans loi». Tantie «Gnan-gnan», l`une d`elles explique qu`il y a une vingtaine d`années, sa mère avait commencé à vendre là. «Après sa mort, je suis venue prendre la relève. Elle ne m`en a jamais parlé, mais, je pense qu`elle pouvait savoir quand ce lieu a été installé», pense l`héritière, assise derrière une table sur laquelle différents mets attendent d`être servis aux clients.

Alain Kpapo à Gagnoa
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