2e demi-finale Afrique du Sud 2010 : Allemagne-Espagne /Un géant va tomber

La 2e demi-finale, Espagne-Allemagne, de la Coupe du Monde Afrique du Sud 2010 aura lieu cet après-midi, 18 h 30 à Durban. La finale avant la lettre.

Les forces en présence

L`Espagne : A l`instar des Brésiliens qui ont été boutés hors compétition en quart de finale, le jeu en passes courtes, est assurément la grande arme de la Roja, la sélection nationale de l`Espagne. Elle s`appuie sur de grands joueurs à chaque ligne, entre ossature barcelonaise (Puyol-Piqué, Busquets-Xavi-Iniesta) et cadres madrilènes (Casillas, Sergio Ramos et Xabi Alonso). La défense n`a encaissé que deux buts, et les qualités de passe de Xavi, d`accélération d`Iniesta et de finition de Villa font frémir n`importe quelle défense. Moins à l`aise face à des équipes repliées (comme la Suisse, vainqueur 1-0), les Espagnols ont su apprendre la patience, comme en témoignent leurs succès contre le Portugal et le Paraguay, autres formations très regroupées. Les Espagnols ont tout pour jouer la finale même si l`adversaire s`appelle Allemagne.

L`Allemagne : La Nationalmannschaft est incontestablement l`équipe qui détruit tout sur son passage dans ce Mondial. Après avoir dominé l`Angleterre (4-1) et l`Argentine (4-0), les Allemands abordent la douzième demi-finale de leur histoire avec un maximum de confiance. La jeune (24,9 ans de moyenne d`âge) et talentueuse sélection assemblée par Joachim Löw a marqué treize fois depuis le début du tournoi et n`a concédé que deux buts. Klose, relégué sur le banc des remplaçants au Bayern Munich cette saison, a déjà marqué quatre fois et peut devenir le meilleur buteur de l`histoire de la Coupe du monde. Autre joueur du Bayern très en vue, Schweinsteiger, impressionnant par sa maîtrise et sa vision du jeu contre l`Argentine. En somme, c`est une attaque de feu qui sera face aux Espagnols.

Les faiblesses

L`Espagne : La grande méforme de Torres, inhabituellement lent et maladroit, est jusqu`à présent le gros point noir chez les Espagnols. Qui semblent, à chaque fois, jouer à dix jusqu`au remplacement de l`attaquant de Liverpool en seconde période. Léger bémol aussi sur le côté gauche de la défense, où Capdevila n`offre pas toutes les garanties de l`arrière droit Sergio Ramos. Enfin, la Roja préfère les adversaires joueurs et souffre contre ceux qui se replient, car elle s`expose d`autant plus aux contre-attaques.

L`Allemagne : Le jeune loup aux dents longues, Müller, est suspendu après avoir reçu, contre l`Argentine son deuxième avertissement depuis le début du tournoi. Il n`a pourtant que 20 ans et sept sélections, mais le prodige bavarois est l`incarnation de cette Nationalmannschaft sans complexes, presque insolente. Löw a le choix entre Trochowski et Kroos, deux redoutables techniciens qui n`ont toutefois pas la présence physique et la confiance de Müller. Il trouvera certainement la solution à ce problème.

Les joueurs à suivre

Allemagne : Le secteur médian, avec comme chefs d`orchestres Friedrich et Mertesacker aura fort à faire pour museler Villa. Ils ne sont pas mobiles et rapides. Si Friedrich, qui a vécu une saison cauchemardesque avec Berlin, relégué en 2e division, réalise un excellent Mondial, Mertesacker semble monter en puissance après des prestations inquiétantes contre la Serbie et le Ghana. Même constat pour le gardien de but Neuer, fébrile jusque-là et qui n`a commis aucune erreur contre l`Argentine. A eux seuls, ils peuvent offrir la qualification à la Nationalmannschaft.

Espagne : Actuel meilleur buteur du Mondial avec à son actif 5 buts, Villa cherchera à entretenir sa dynamique: il a marqué à chacun des quatre derniers matches. La paire Xavi-Iniesta, qui a démarré lentement (notamment en raison des pépins physiques du second), donne désormais sa pleine mesure et a montré qu`elle était capable de déverrouiller les cadenas portugais et paraguayen. Mais la clef est peut-être détenue par les milieux défensifs Xabi Alonso et Busquets, chargés de bloquer la paire Schweinsteiger-Özil. Les champions d`Europe peuvent aussi compter sur un Casillas qui a retrouvé contre le Paraguay toute son envergure (penalty arrêté et double arrêt sur la fin). Une belle brochette capable de s`offrir l`Allemagne.

Véronique Adjoumanyh