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Sport Publié le jeudi 8 juillet 2010 | Le Patriote

Coupe du Monde 2010 : Afrique du Sud - Le Mondial pour les Uns, la fête pour tous

Robert regarde le ticket du match Corée du Nord-Côte d’Ivoire avec des yeux brillants. Comme s’il tenait entre ses mains une pépite d’or. «Je vais donc aller voir un match au stade ? Interrogea-t-il presque ébaubi. Ce conducteur du mini car affrété pour des journalistes ivoiriens ne croyait pas de ses yeux que le ticket que la délégation venait de lui offrir allait réaliser un rêve. Jamais il n’avait pensé être dans un stade pour suivre un match du Mondial sud-africain. Son Mondial qui se dispute sur les terres de ses ancêtres. Comme lui, ils sont des millions de sud-africains qui, comme Robert, regardent de loin les belles installations sportives et suivent avec envie le flot des supporteurs qui prennent d’assaut les stades chaque jour de match. Pas parce qu’il s n’ont pas envie d’aller casser leurs cordes vocales en soufflant dans les vuvuzelas ou en allant applaudir les prouesses techniques des athlètes. Et surtout porter à bout de bras leurs équipes préférées, mais tout simplement parce que le ticket est hors de prix pour eux. Ces Sud-africains de Soweto, Yeoville, Hillbrow, Alexandra, Orange Grove, Jo’Burg… et de toutes ces contrées du pays de Mandela qui sont plus préoccupés à survivre et à assurer la pitance quotidienne de leurs progénitures que d’aller voir un match à des prix insupportables pour leur bourse. Les tickets les plus moins chers coûtent au bas prix 1000 rands (70.000FCFA). C’est le salaire de dix jours de travail pour un ouvrier sud-africain sur un petit chantier. C’est presque la moitié du loyer mensuelle de Merika. Cet immigré malawite qui fait le taxi nous confie qu’il loue un petit appartement à 2500 rands (près de 180.000FCFA). «Non cette Coupe du monde n’est pas pour le grand peuple. Ici la majorité des gens ont du mal à se nourrir, se vêtir et assurer l’éducation de leurs enfants. Même s’ils aiment le football et leur équipe nationale, ils ne peuvent s’acheter un ticket pour aller au stade», soutient-il. Toutefois, Merika reconnaît que le Mondial est une belle occasion pour eux. «Nous faisons des chiffres records et le transport marche à 100%», reconnaît-il, le sourire aux lèvres.

Mondial en off et fête populaire
Chemin faisant avec notre taximan, une grande foule rassemblée à Alexandra attire l’attention. De loin, on aperçoit un impressionnant podium qui offre deux grands écrans géants. Dans quelques instants, les populations du quartier populeux d’Alexandra, rebaptisée «Xenophoby ground (terre de xénophobie, pour rappeler que c’est dans cette bourgade pauvre de Johannesburg qu’avaient éclatés les émeutes xénophobes contres les étrangers), pourront suivre les matchs de la troisième journée des rencontres de poule. Et surtout le très attendu match entre les Bafana Bafana et la France. C’est de cette manière que les autorités sud-africaines tentent d’offrir la Coupe du monde à tout le peuple. Comme partout dans le monde en pareille circonstance, le Comité d’organisation, les municipalités et souvent des sponsors de l’événement organisent des projections grand public. Le LOC (Comité local d’organisation) à lui ses «Fans Fest» des projections très grand public avec des animations dans les grandes villes du pays. Ainsi peut-on voir des foules déferler sur ces lieux pour suivre, vibrer au rythme de la Coupe du monde comme si elles étaient dans la calebasse du Soccer City de Johannesburg ou sur d’autres magnifiques stades des différentes villes de compétition. Parce que l’accès à ses édifices, pour suivre en live les rencontres, est pour une autre catégorie de Sud-africains. Ceux des quartiers huppés comme Bryanston, Douglasdale, Fourways, Randburg, Sandton, Strijdompark, Sunninghill, Woodmead…, les riches des provinces du pays profond et ses splendides villes comme Durban, Port Elizabeth, Rustenburg, Cape Town, Pretoria, Bloemfontein etc. Ces Sud-africains d’un autre niveau de vie qui malheureusement sont à majorité blancs. Et ces derniers ne boudent pas leur plaisir. Ils jouent le jeu à fond et les téléspectateurs peuvent remarquer que toutes les rencontres ou presque sont pleines. Les stades affichent très souvent les 80000 spectateurs et c’est tant mieux pour le spectacle et l’honneur de l’Afrique du Sud. Voire de tout le continent. Et cet Apartheid, cette fois économique, est vécu avec fair-play par tous.
Comme on le constate, la notion de nation arc-en-ciel est vécue en Afrique du sud à tous les niveaux. Comme les multiples couleurs de l’arc-en-ciel, il y a des Sud-africains qui regardent de loin leur Coupe du monde en arborant fièrement les couleurs nationales quand d’autres, cinglés dans le maillot des Bafana Bafana et armés de Vuvuzelas, remplissent les stades pour la vivre plus pleinement et entièrement. Et c’est cela l’Afrique du sud, 14 ans après l’Apartheid. KL
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