On attendait la grande réplique. Elle n’a pas tenu la promesse des fleurs. En réaction à notre article faisant état du séjour médical de la Première Dame de notre République en Suisse, précisément à Yverdon-les-Bains, son cabinet a produit un communiqué dont copie ne nous a pas été donné. Qu’à cela ne tienne ! Dans la mise au point parue dans le journal du FPI, nous apprenons, non sans joie, que La Première Dame est en bonne santé et « ne souffre pas d’un mal neurologique ». Dieu soit loué ! Nous avons eu pourtant si peur pour « la maman nationale ». Nous sommes davantage rassurés avec la suite du communiqué : « Le cabinet tient à rappeler que la Première Dame continuera de mener ses activités au rythme qu’elle veut…». Sauf qu’à travers ces mots, on sent monter la colère chez nos amis du cabinet. Ils sont tellement furieux qu’ils nous produisent en fin de communiqué, un fatras de galimatias, une phrase véritablement agrammaticale : « La première Dame continuera de mener ses activités au rythme qu’elle veut et tant pis ceux pour à qui cela déplairait ». On voit certainement qu’il y avait péril en la demeure. Il fallait donner dans la précipitation. Nous sommes bien heureux de constater que le communiqué reconnaît avec nous que Simone Gbagbo est en Suisse. Nous n’avons donc rien inventé. Elle y est pour une « visite privée ». A dire vrai, elle pouvait bien écourter sa visite pour rentrer au pays, surtout en proie à une crise politique délétère, avec l’affaire Désiré Tagro qui alimente la chronique et les débats parlementaires. La présidente du groupe parlementaire FPI aurait bien eu son mot à dire sur cette question de corruption, de tribalisme et de favoritisme qui salit encore davantage sa formation politique. De deux, les Ivoiriens sont bien curieux devant le mutisme de Simone Gbagbo. D’ordinaire quand elle est à l’extérieur, La Première Dame est débordante d’énergie. Elle fait des activités à n’en point finir, profitant même pour vendre des exemplaires de son livre, « Paroles d’honneur » et pour vanter les mérites du candidat Laurent Gbagbo. On n’a rien entendu de tout cela ! La connaissant, les Ivoiriens ne peuvent pas ne pas s’interroger sur le sens de son silence. Si elle est bien portante, il faut s’en réjouir. N’est-ce pas la Première Dame bien aimée de la Côte d’Ivoire?
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga
