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Sport Publié le samedi 10 juillet 2010 | Nord-Sud

Roger Milla (ex-international camerounais) : “L’Espagne est favorite”

Roger Milla, l’ex-attaquant des Lions Indomptables du Cameroun, assiste à la Coupe du monde 2010. Le vieux lion est satisfait de l’organisation de cette épreuve dont il fut l’un des ambassadeurs.

Jeudi après-midi, il est presque 16h (Utc), nous sommes à hôtel Intercontinental au quartier Sandton de Johannesburg. A quelques mètres de là, le Brésil doit présenter sa Coupe du monde 2014 au Convention Center. Dans un des salons, à la réception, Roger Milla a les yeux rivés sur un bout de papier. Il est en train de composer son équipe-type de la Coupe du monde 2010. Il a déjà mis des noms à chaque poste. Mais il a du mal à trouver le latéral gauche qui a plané sur cette compétition. Il demande notre avis à ce sujet. Mais des noms ne se dégagent pas. Il décide de remettre la suite à plus tard. Le vieux lion, très brillant avec le Cameroun, quart de finaliste, lors du mondial 1990, a accepté de s’entretenir avec nous. «Je n’ai pas assez de temps, j’espère que ça ne sera pas long », nous lance-t-il. Lui, qui a créé au Cameroun une Fondation qui porte son nom. «Nous voulons venir en aide aux enfants déshérités, aux orphelins, aux anciens footballeurs pour leur insertion au métier d’entraîneur. Moi, je suis un fils de cheminot et je sais d’où je viens», déclare-t-il. Et au bout de quelques minutes de discussion, Albert Roger Milla ouvre son cœur et crache ses vérités.

Quels commentaires faites-vous de cette Coupe du monde 2010 qui prend fin ce dimanche ?
Je crois que ça a été une très belle fête. Nous avons assisté à de très bons matches. C’est une réussite à tous les niveaux. Vous êtes vous-même témoin ; vous voyez l’engouement populaire. L’Afrique du Sud a bien organisé cet évènement mondial. C’est une victoire de l’Afrique. Je suis un homme comblé, car nous avons milité pour cette Coupe du monde en Afrique, Abedi Pelé, George Weah et moi. Je crois que c’est notre victoire. Nous avons lutté pendant dix ans pour cette Coupe du monde, comme ambassadeurs.

l Comment entrevoyez-vous l’affiche de la finale entre les Pays-Bas et l’Espagne ?
Ce sont les deux meilleures équipes du tournoi. Elles ont démontré beaucoup de qualités tout au long de cette Coupe du monde. Et ce sont deux équipes, qui jouent bien au football. Elles veulent toujours avoir la maîtrise du ballon. Et ce sont aussi deux équipes qui n’ont jamais gagné ce trophée. Je crois, qu’on va assister à une très belle finale. Mais pour moi, l’Espagne est favorite.

Quelle analyse faites-vous du comportement des équipes africaines au cours de ce Mondial ?
J’avoue qu’elles m’ont déçu .Elles ne viennent pas pour gagner. Elles participent pour participer. Des équipes comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Nigeria ont été décevantes. Avec tous les talents, qui composent ces équipes-là, l’Afrique pouvait espérer mieux. C’est vraiment désolant.

Mais le Ghana a sauvé l’honneur de l’Afrique ?
Oui, parce que c’est une équipe qui ne fait pas n’importe quoi. Elle est très disciplinée sur le terrain. Et les jeunes, qui forment l’ossature de cette équipe, jouent sans complexe. Ils ne se prennent pas la tête. Ils mouillent le maillot comme on le dit. Il leur a manqué, je crois, de la chance en quart de finale face à l’Uruguay. Si Asamoah Gyan avait marqué son penalty de la 120e minute, c’était fini. L’Afrique se serait retrouvée en demi -finale.

Qu’est-ce qui a manqué aux équipes africaines ?
Tactiquement, elles ne sont pas prêtes. On ne vient pas disputer une Coupe du monde, comme ça. Si elles ne rehaussent pas leur niveau de jeu, elles seront toujours à la traîne.

Et l’équipe de Côte d’Ivoire…
Elle n’a pas d’âme. Et il manque à ses joueurs, le mental. Elle a livré un bon match contre le Portugal. Mais à un moment donné de la partie, il faut avoir ce mental, qui permet de changer le cours des choses et de faire la différence. Le jour où cette équipe-là aura ce mental, elle remportera quelque chose. Elle doit travailler dans ce sens.

Le Cameroun a été aussi décevant au cours de cette compétition…
Il y avait trop de problèmes dans cette équipe. Des joueurs qui ne se parlent pas. Des dirigeants qui ne parlent pas. Chacun en fait à sa tête. C’était le désordre. L’ambiance n’était pas bonne. Et on ne pouvait rien espérer d’eux. Et j’avais attiré l’attention des gens sur cette situation mais on ne m’a pas écouté alors qu’il faut m’écouter.

Faites-vous allusion à l’affaire avec Samuel Eto’o Fils…
Lorsque j’ai parlé, des personnes n’étaient pas contentes. Certaines m’ont téléphoné pour exprimer leur mécontentement. Moi, je n’avais dit que la vérité. Je ne suis pas contre quelqu’un. Mais il est de mon devoir d’attirer l’attention sur des situations, lorsque je sens que l’équipe part à la dérive. Aujourd’hui, tout le monde me donne raison. Président de fédération, ministre des Sports, ils m’ont tous donné raison. Mon intention n’était pas de détruire, mais de construire.

Quelle différence faites-vous entre ces Lions Indomptables et ceux de votre époque ?
Ces lions-là n’ont pas faim. Alors qu’un lion doit toujours avoir faim. Il va au combat. Il n’a peur de rien. Il fait peur. Ces lions ne font pas peur, ce ne sont pas des lions.

Choilio Diomandé, envoyé spécial à Johannesburg
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