Avant ce rendez-vous de la messe du football, ils étaient considérés comme des outsiders. Grâce à la qualité de leurs prestations, ils ont surclassé les favoris grandissimes de la compétition. L’Espagne et les Pays-Bas joueront la finale de la 19ème édition de la Coupe du monde qu’accueille l’Afrique du Sud, le pays arc-en-ciel, qui peut déjà se vanter d’avoir gagné le pari de l’organisation et de l’affluence (plus de 3 millions de spectateurs, soit 49.000 spectateurs en moyenne). Exit le Brésil, l’Argentine, l’Allemagne, l’Angleterre, le Portugal. De nombreux observateurs voyaient pourtant bien l’une de ces sélections remporter le prestigieux trophée. Ils ont été purement et simplement renvoyés à leurs chères copies. Mercredi soir, au Moses Mabhida stadium de Durban, l’Espagne a barré la route de la finale à l’Allemagne par la volonté de Carles Puyol qui a repris un corner de la tête pour propulser la Roja en finale (73ème minute). Cette réalisation était la juste récompense d’une sélection ibérique dominatrice. Qui a étouffé une Mannschaft méconnaissable, comparativement à sa précédente sortie-démonstration contre l’Argentine. Visiblement intimidée par l’Espagne, l’Allemagne a préparé sa défaite en laissant d’entrée l’initiative du jeu à l’adversaire. Le premier quart d’heure de la partie est à ce titre suffisamment révélateur de l’état d’esprit de Philipp Lahm et ses partenaires. Se recroquevillant dans leur moitié de terrain, ils ont donné l’occasion à la sélection ibérique de s’exprimer. La Roja a alors, comme depuis le début de l’épreuve, joué à l’instar du FC Barcelone, c’est-à-dire obliger l’adversaire à courir après un ballon insaisissable avant de lui porter l’estocade. Bon perdant, Joachim Low, le patron de l’encadrement technique allemand, a fait l’éloge d’Iker Casillas et ses coéquipiers. “Compliments aux Espagnols. Je crois qu’ils vont être champions du monde. Ils sont les meilleurs depuis deux, trois ans. Au niveau du jeu, ils sont tellement bons, ils nous ont poussés à la limite. Ils ont une façon de faire courir la balle qui fait qu’on ne peut que courir derrière. Nous n’avons pas pu nous emparer du ballon comme il aurait fallu et ça nous a coûté beaucoup d’énergie”, a-t-il commenté sur le site de Chronofoot.fr. Dépité par la défaite, Philipp Lahm, a soutenu : “… Je n’ai aucune envie de jouer le match pour la troisième place”. Championne d’Europe en titre en 2008, l’Espagne ambitionne, deux ans après, d’accrocher un trophée majeur. Dimanche, à Johannesburg, contre les Pays-Bas, elle bataillera ferme pour y arriver. Après une entame difficile de compétition le 16 juin à Durban (défaite 1 à 0 contre la Suisse), la Roja s’est remise dans le sens de la marche. Elle s’est dépêtrée du piège hondurien (2-0) et chilien (2-1) pour passer la phase de poules. Opposée en huitièmes de finale au Portugal, l’Espagne est repartie du Cap avec la victoire (1-0). En quarts à Johannesburg, le Paraguay également battu 1-0 n’a pu l’arrêter. Pour l’ultime bataille, la sélection ibérique retournera donc à Soweto (Soccer city, 94.700 places) pour y défier les Pays-Bas. Chaude empoignade en perspective pour le triomphe final. L’adversaire de la finale est un morceau qu’il ne sera certainement pas facile de croquer. Parce que la Hollande, loin s’en faut, ne viendra pas en villégiature. La bande à Bert van Marwijk veut montrer à la face du monde que sa présence à ce stade de la compétition ne relève pas du hasard. Sous la conduite de Wesley Sneijder qui inspire le jeu de l’équipe, Arjen Robben qui retrouve ses sensations au bon moment, Dirk Kuyt, Giovanni van Bronckhorst, Mark Bommel, Robbin van Persie, Maarten Stekelenburg et autres veulent écrire une nouvelle page du football néerlandais jusque là abonné aux places d’honneur en Coupe du monde. Vice-championne du monde en 1974 et en 1978, la Hollande ambitionne cette fois de se hisser sur la plus haute marche du podium. Si elle triomphe, son mérite n’en sera que plus grand car l’adversaire est un sacré client. Au contraire de l’Espagne, les Pays-Bas n’ont pas connu la moindre défaite jusqu’ici. Au premier tour, ils se sont offert le Danemark (2-0), le Japon (1-0) et le Cameroun (2-1). En huitièmes de finale, ils ont défait une vaillante sélection slovaque sur la marque de 2-1 avant de créer la surprise face au Brésil en quarts de finale. Menés au score (1-0) et littéralement dominés par les quintuples champions du monde, les Oranje ont trouvé les ressources nécessaires pour renverser une situation qui semblait compromise. Remis en scelle par un but contre son camp de Felipe Melo à la suite d’une mésentente avec Julio Cesar, ils remportaient par la suite le gain de la rencontre grâce à un but de Wesley Sneijder pour le 2 à 1. Dopés par ce succès, ils ont continué la série pour écarter en demi-finales (3-2) une courageuse mais limitée équipe uruguayenne. Quelle que soit l’issue de la finale, l’on retiendra que la 19ème édition de la Coupe du monde de football a été remportée par un pays qui n’a pas encore inscrit son nom au palmarès de cette prestigieuse compétition. Pays-Bas - Espagne devrait donner lieu à une belle empoignade avec en ligne de mire le trophée. La petite finale ou match pour la troisième place se jouera samedi soir (18h30 GMT) entre l’Uruguay et l’Allemagne. Roger Okou Vabé rogerokou@yahoo.fr
Sport Publié le lundi 12 juillet 2010 | Notre Voie
Mondial 2010 de football - Espagne, Pays-Bas, ces outsiders qui imposent leur loi
© Notre Voie Par DRMondial 2010 - L`Espagne sur le toit du monde
Dimanche 11 juillet 2010. Soccer City Stadium de Johannesburg (Afrique du sud). Photo: Andres Iniesta offre la coupe du monde à l`Espagne