Les uns et les autres sont bien convaincus que les pratiques mystérieuses sur le continent africain sont de mise. Sinon, comment expliquer que Bougounisso, un bidonville du district d’Abidjan regorge selon plusieurs sources, des personnes nanties qui vivent à cet endroit.
Situé au nord du district d’Abidjan, à cheval entre les communes d’Abobo et d’Anyama, Bougounisso est un bidonville qui a plus d’un demi-siècle d’existence et qui abrite plus de mille âmes. La quasi-totalité des populations de la sous-région est présente dans ce quartier précaire, avec une forte communauté malienne. Selon des sources bien introduites, c’est une communauté malienne venant de Bougounisso (village du Mali) qui a été la première à occuper cet espace. D’où le nom Bougounisso donné à ce quartier précaire. Comme tout bidonville, les maisons en terre et en bois sont légion à Bougounisso. Manque d’espaces pour circuler, eaux de ruissèlement dégageant des odeurs nauséabondes, conditions d’hygiène très déplorables dans les espaces de restauration comme dans les toilettes sont les maux qui minent ce bidonville. Et nous avons fait l’amère expérience de cette situation au cours de notre passage en ce lieu. A votre arrivée à Bougounisso où l’activité principale des populations est la fabrication des marmites, il serait difficile pour vous d’affirmer que ce quartier qui met en exergue dès son aperçu l’extrême pauvreté des populations abrite en son sein des ‘’millionnaires’’. Pourtant c’est ce paradoxe qui s’est présenté à nous au cours de notre passage dans ce bidonville. On trouve dans ce quartier précaire des personnes riches qui sont pour la plupart, propriétaires des nombreux mini car (gbaka) en circulation dans le district d’Abidjan. Ces dernières sont également propriétaires de plusieurs appartements dans des quartiers huppés comme Cocody-Angré, la Riviera palmeraie.
Une eau sacrée à la base de la richesse
A la question de savoir, pourquoi l’on peut avoir de telles assises financières et accepter de vivre dans un bidonville qui irrite notre entendement, C.N habitant de Bougounisso nous répond en mettant en exergue l’aspect mystique de cette situation. « Ces personnes adorent ici une eau où il y a des génies. C’est ce culte qui leur permet d’avoir assez de ressources malgré l’activité (fabrication de marmites) modeste qu’ils exercent », affirme-t-il sans détour. Puis d’ajouter que ces ‘’millionnaires’’ ne pourront continuer à prospérer que s’ils respectent les conditions des génies de cette fameuse eau. « Pour préserver leurs richesses, les génies de ce marigot ont demandé à ces richards de ne jamais quitter ce bidonville. Faute de quoi, ils perdront tous leurs biens et deviendront très pauvres », fait savoir cet habitant de Bougounisso. C.N, pour appuyer ses dires, nous a conduit séance tenante chez B.A, l’un des millionnaires de ce bidonville. A notre arrivée chez ce dernier, nous avons été ébahis par son cadre de vie qui est très loin de celui d’un millionnaire. B.A qui, selon notre guide du jour, est propriétaire d’au moins 22 mini cars (gbaka) nous a, dès notre arrivée chez lui et après les civilités, indiqué qu’il n’a pas de commentaires à faire sur sa fortune. Car, dira-t-il, la discrétion est l’une des vertus très respectées à Bougounisso. Quant à D.S, un autre ‘’millionnaire’’ de Bougounisso dont le cadre de vie est presqu’identique à celui de B.A, il va un peu loin dans ses explications. « Nous avons beaucoup de voitures et de maisons en ville. Nous scolarisons nos enfants dans les meilleures écoles, nous envoyons même plusieurs de nos enfants en Europe pour poursuivre les études,…Mais nous préférons habiter ici parce que nous nous sentons à l’aise dans ce quartier », a-t-il déclaré. Tout en refusant de rentrer dans les moindres détails. Car, dira-t-il, « C’est notre grande humilité qui nous permet de prospérer dans nos entreprises et d’être toujours en sécurité ». Sur notre lancée, un riverain parlant sous le sceau de l’anonymat nous a révélé que la richesse des habitants de Bougounisso qui sont pour la plupart des musulmans est mise en exergue pendant les fêtes (Ramadan, Tabaski) de cette religion. A en croire ce riverain, c’est un parterre de moutons, de bœufs,…, qui sont immolés pendant la célébration desdites fêtes. Ainsi comme ces deux ‘’millionnaires’’, ils sont nombreux ces ‘’richards’’ qui sont propriétaires de nombreux véhicules de toutes marques, de plusieurs appartements de haut standing, de nombreux garages…, en ville, et qui vivent dans ce bidonville où même un fonctionnaire moyen n’accepterait de passer une nuit. Nous avons donc quitté ce quartier précaire en étant une fois de plus convaincus que le continent africain nonobstant la floraison de plusieurs religions (chrétienne, musulmane…) demeure l’espace où existe de nombreux mystères et pratiques qui concurrencent fortement les croyances dites révélées
Raymond Dibi
Situé au nord du district d’Abidjan, à cheval entre les communes d’Abobo et d’Anyama, Bougounisso est un bidonville qui a plus d’un demi-siècle d’existence et qui abrite plus de mille âmes. La quasi-totalité des populations de la sous-région est présente dans ce quartier précaire, avec une forte communauté malienne. Selon des sources bien introduites, c’est une communauté malienne venant de Bougounisso (village du Mali) qui a été la première à occuper cet espace. D’où le nom Bougounisso donné à ce quartier précaire. Comme tout bidonville, les maisons en terre et en bois sont légion à Bougounisso. Manque d’espaces pour circuler, eaux de ruissèlement dégageant des odeurs nauséabondes, conditions d’hygiène très déplorables dans les espaces de restauration comme dans les toilettes sont les maux qui minent ce bidonville. Et nous avons fait l’amère expérience de cette situation au cours de notre passage en ce lieu. A votre arrivée à Bougounisso où l’activité principale des populations est la fabrication des marmites, il serait difficile pour vous d’affirmer que ce quartier qui met en exergue dès son aperçu l’extrême pauvreté des populations abrite en son sein des ‘’millionnaires’’. Pourtant c’est ce paradoxe qui s’est présenté à nous au cours de notre passage dans ce bidonville. On trouve dans ce quartier précaire des personnes riches qui sont pour la plupart, propriétaires des nombreux mini car (gbaka) en circulation dans le district d’Abidjan. Ces dernières sont également propriétaires de plusieurs appartements dans des quartiers huppés comme Cocody-Angré, la Riviera palmeraie.
Une eau sacrée à la base de la richesse
A la question de savoir, pourquoi l’on peut avoir de telles assises financières et accepter de vivre dans un bidonville qui irrite notre entendement, C.N habitant de Bougounisso nous répond en mettant en exergue l’aspect mystique de cette situation. « Ces personnes adorent ici une eau où il y a des génies. C’est ce culte qui leur permet d’avoir assez de ressources malgré l’activité (fabrication de marmites) modeste qu’ils exercent », affirme-t-il sans détour. Puis d’ajouter que ces ‘’millionnaires’’ ne pourront continuer à prospérer que s’ils respectent les conditions des génies de cette fameuse eau. « Pour préserver leurs richesses, les génies de ce marigot ont demandé à ces richards de ne jamais quitter ce bidonville. Faute de quoi, ils perdront tous leurs biens et deviendront très pauvres », fait savoir cet habitant de Bougounisso. C.N, pour appuyer ses dires, nous a conduit séance tenante chez B.A, l’un des millionnaires de ce bidonville. A notre arrivée chez ce dernier, nous avons été ébahis par son cadre de vie qui est très loin de celui d’un millionnaire. B.A qui, selon notre guide du jour, est propriétaire d’au moins 22 mini cars (gbaka) nous a, dès notre arrivée chez lui et après les civilités, indiqué qu’il n’a pas de commentaires à faire sur sa fortune. Car, dira-t-il, la discrétion est l’une des vertus très respectées à Bougounisso. Quant à D.S, un autre ‘’millionnaire’’ de Bougounisso dont le cadre de vie est presqu’identique à celui de B.A, il va un peu loin dans ses explications. « Nous avons beaucoup de voitures et de maisons en ville. Nous scolarisons nos enfants dans les meilleures écoles, nous envoyons même plusieurs de nos enfants en Europe pour poursuivre les études,…Mais nous préférons habiter ici parce que nous nous sentons à l’aise dans ce quartier », a-t-il déclaré. Tout en refusant de rentrer dans les moindres détails. Car, dira-t-il, « C’est notre grande humilité qui nous permet de prospérer dans nos entreprises et d’être toujours en sécurité ». Sur notre lancée, un riverain parlant sous le sceau de l’anonymat nous a révélé que la richesse des habitants de Bougounisso qui sont pour la plupart des musulmans est mise en exergue pendant les fêtes (Ramadan, Tabaski) de cette religion. A en croire ce riverain, c’est un parterre de moutons, de bœufs,…, qui sont immolés pendant la célébration desdites fêtes. Ainsi comme ces deux ‘’millionnaires’’, ils sont nombreux ces ‘’richards’’ qui sont propriétaires de nombreux véhicules de toutes marques, de plusieurs appartements de haut standing, de nombreux garages…, en ville, et qui vivent dans ce bidonville où même un fonctionnaire moyen n’accepterait de passer une nuit. Nous avons donc quitté ce quartier précaire en étant une fois de plus convaincus que le continent africain nonobstant la floraison de plusieurs religions (chrétienne, musulmane…) demeure l’espace où existe de nombreux mystères et pratiques qui concurrencent fortement les croyances dites révélées
Raymond Dibi
