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Politique Publié le mardi 13 juillet 2010 | Le Nouveau Réveil

Fraude à l’Ecole de police, Hadj, Ena, Fonction publique, Trafigura et Sagem-sécurité : Un autre coup de gueule du Rhdp pour rien ?

Le 22 juin dernier, à la suite de l'éclatement officiel des affaires sales impliquant le ministre Fpi de l'Intérieur, monsieur Désiré Tagro, le RHDP, par la voix de son directoire, a fait connaître sa position et tout en accusant monsieur Laurent Gbagbo, l'ancien président de la République, d'être totalement et pleinement responsable de toutes les dérives de son régime, a " exigé une enquête parlementaire."
C'est à cette occasion que cette belle question a été posée par le président du directoire du Rhdp : "Connaissez-vous un pays au monde où le destructeur de l'Etat est le gestionnaire de l'Etat ?"
Ainsi, le rituel a été respecté. Monsieur Gbagbo et le FPI ont agi, à la manière d'un éléphant dans un magasin de porcelaine et le Rhdp a… réagi à travers une conférence de presses soft pour réclamer ce qu'il réclame sans cesse sans qu'aucun écho lui parvienne de la part des refondateurs et de leur satané pouvoir.
Il suffit de rappeler quelques-unes des actions bestiales, barbares, cruelles et méchantes du pouvoir Fpi toujours suivies par des réactions du Rhdp naturellement au moyen d'une brillante et éloquente conférence de presse sans impact aucun pour se rendre compte, s'il en était encore besoin, que l'ancien président de la République a sans doute raison de faire savoir urbi et orbi qu'il est le seul à faire de la politique en Côte d'Ivoire !
S'agissant de l'opposition et plus précisément du Rhdp, elle ne reste pas muette parce qu'il faut que le peuple ivoirien et le monde entier sachent ce qu'est ce régime qui dit gouverner la Côte d'Ivoire mais qui n'a fait qu'asservir ce peuple pour le bonheur de qui il prétend s'être emparé du pouvoir dans les conditions que l'on sait.
Cette opposition est hélas devenue spécialiste de la jactance, elle qui sait que ce n'est pas celui qui à les yeux rivés sur "devandougou" et pour qui mille morts à gauche et mille morts à droite ne sont nullement un frein à son action et au but qu'il s'est fixé mais plutôt une source de motivation supplémentaire pour persévérer.
L'ancien président de la République et son régime savent qu'ils sont notoirement incompétents et qu'ils sont dans l'erreur depuis leur arrivée calamiteuse au pouvoir.
Mais le propre de monsieur Ggagbo dont l'ego est au-dessus de tout, et des siens, c'est de prendre le contre-pied de ce que commandent le bon sens et la sagesse populaire.
Il est dit quelque part que "errare humanum est sed perseverare diabolicum", se tromper est humain mais persévérer (dans l'erreur) est diabolique"
Les refondateurs préfèrent flirter et pactiser avec le diable plutôt que de se ranger à la "commune raison" et d'emprunter la voie de la sagesse.
Le Rhdp entend sans doute faire sienne cette réflexion de Montaigne qui recommande que " vingt fois sur le métier on remette (son) ouvrage."
Car, c'est la seule explication que nous trouvons face à l'inertie et à la léthargie de notre opposition ( ?) !
Nous avons connu, vécu et subi avec ce régime :
-les escadrons de la mort et leurs méfaits qui se résument en des crimes et assassinats sans nombre
-le maintien ou la réinstallation de force dans leur fonction de directeurs généraux ou centraux incompétents et corrompus déchus par leur conseil d'administration
-les horribles massacres des 25, 26 et 27 mars 2004 avec leurs centaines de morts, de blessés et de disparus
-les innombrables charniers et fosses communes
-les déchets toxiques avec leurs effets néfastes et pervers sur plusieurs générations de citoyens
-les massacres des jeunes de l'opposition lors des audiences foraines
-les récentes tueries des jeunes de l'opposition avec des morts à Divo, Gagnoa, Abidjan et ailleurs et dont le procureur militaire, en toute "indépendance et impartialité" n'a retenu que les morts de Gagnoa parce que région natale de l'ancien président de la République.
-les tirs à balles réelles sur de braves femmes affamées réclamant du pain et la baisse du prix des produits de première nécessité et partant la baisse du coût de la vie
-la mise en coupe réglée des richesses et ressources nationales par une bande de copains et de coquins venus au pouvoir uniquement pour s'enrichir.
L'ancien président de la République, hier grand ( ?) opposant du régime d'alors et contempteur sans concession du Pdci, écrivait lorsqu'il se disait dans l'opposition : "Les princes qui nous gouvernent ne se gênent pas pour organiser le pillage à leur profit…Il ne peut-être pardonné au Pdci d'avoir élevé notre peuple dans le goût du luxe, de l'enrichissement facile et illicite. Des fortunes que sous d'autres cieux des femmes et des hommes auraient mis des générations à bâtir ; ces fortunes-là, des personnes les ont bâties en quelques années de postes ministériels".
Qu'écrirait aujourd'hui le pseudo opposant devenu par la "malignité de la Fortune", chef de l'Etat et chef d'orchestre du pillage systématique des richesses du pays au seul profit d'une nouvelle caste de voleurs et de gangsters ?
En moins de deux ans, les refondateurs se sont bâti des fortunes qui dépassent de loin ce que monsieur Gbagbo reprochait aux ministres de l'ancien régime d'avoir réalisé sur plusieurs années.

Peut-il aujourd'hui nous citer un seul ancien ministre du régime qu'il disait combattre, qui possède le centième de la fortune mal acquise par les pontes de son régime ?
Il est donc étonnant que l'opposition ivoirienne, notamment le Rhdp continue de se proclamer opposition civilisée qui ne veut pas contribuer à détruire ce qu'elle a construit.
Notre opposition peut-elle nous dire s'il y a encore quelque chose à détruire dans ce pays ? Car pour nous, tout a déjà été détruit et nous pleurons sur les décombres de la Côte d'Ivoire.
Notre pays ressemble aujourd'hui à l'Atlantide et attend son tour d'être englouti par les flots de la ruine, de la misère, de la détresse et du désespoir !
L'opposition attend-elle que le dernier habitant de ce pays soit englouti pour réagir autrement que par les paroles ?
L'ancien président de la République n'écrivait-il pas encore lorsqu'il était opposant que c'est "notre apathie qui a laissé les rapaces prospérer à la tête de l'Etat ; c'est la FAIBLESSE DE L'OPPOSITION qui a laissé perdurer le règne des voleurs, des incompétents et des irresponsables ?"
Encore une fois, quel regard Soundjata 1er de Côte d'Ivoire jette-t-il sur son régime ?
Ce régime est si pourri, ce régime est le terreau où tous les accipitres, tous les chats-huants, tous les charognards se jettent à corps perdu sur la moindre de nos ressources faisant de notre peuple un peuple de mendiants.
Et c'est la faiblesse de l'opposition qui permet à ce régime satanique d'être encore aux affaires et de violer impunément la constitution pour exercer un pouvoir sans mandat depuis cinq ans déjà !
Une infime minorité a ainsi décidé, avec l'onction de l'opposition, de faire de notre pays sa propriété privée.
N'est-il pas possible à notre opposition d'anticiper quelquefois plutôt que de s'essouffler à suivre monsieur Gbagbo ?
Et pendant que l'opposition de façon obséquieuse fait preuve de civilité, l'adversaire continue de semer la division dans ses rangs ainsi que l'atteste cette demande subite de congrès du Pdci et de désignation d'un nouveau patron pour ce parti.
La manifestation prévue par les jeunes du Rhdp le 15 mai 2010 a été reportée sine die :
-pour ne pas gener la réunion des gouverneurs de la Bad alors que c'est le pouvoir Fpi qui a fait partir cette institution de notre pays par l'insécurité chronique qu'il a installée dans le pays à travers ses milices et ses gueux de patriotes qui détruisaient tout sur leur passage.
-parce que cette manifestation aurait eu un caractère insurrectionnel !
Comme si c'est la première fois que naît une insurrection dans notre pays !
Qui ne se souvient en effet :
-de 1970, année où monsieur Kragbé Gnagbé créait la première insurrection en prenant les armes contre son pays, en proclamant la sécession d'une partie du territoire national et en se livrant à un nettoyage ethnique dans sa région ?
-de la marche insurrectionnelle de février 1992 conduite par monsieur Gbagbo et le FPI et appelée "assaut final" avec tous ses actes de vandalisme, ses destructions et ses pillages ?
-du boycott actif de 1995 décrété par monsieur Gbagbo et le FPI avec ses massacres et ses spoliations ?
-de 1994 à 1999 où le Front républicain avait créé dans le pays une situation insurrectionnelle permanente pour rendre le pays ingouvernable ?
On nous rétorquera que le régime d'alors était un régime civilisé pour qui le pays avait du prix et pour qui la vie humaine avait un sens.
On nous rétorquera également que le régime d'alors n'avait pas fait de l'Armée, de la Gendarmerie et de la Police une garde prétorienne avec des janissaires au service exclusif d'un individu et de son régime au détriment et au mépris du pays tout entier et de son peuple.
Devons-nous alors conclure qu'il faut laisser monsieur Gbagbo faire de la Côte d'Ivoire ce qu'il veut, faire de nous ce qu'il veut sans que nous n'ayons notre mot à dire ?
Il est patent que l'accord politique de Ouagadougou signé uniquement pour gagner du temps à vécu et nous assistons à des conciliabules entre monsieur Gbagbo, le Fpi et l'opposition qui ne débouchent sur rien.
Nous avons signalé dans un précédent article que monsieur Gbagbo et sa digne moitié laissaient entendre que s'il doit y avoir élection, cela ne saurait se faire avant octobre 2010.
Nous tendons allègrement vers cela et il n'est même pas sûr que ces fameuses élections se déroulent effectivement au cours de cette année 2010.
Les élections en Côte d'Ivoire sont cette arlésienne dont on parle toujours mais qu'on ne voit jamais.
Les coups de gueule de l'opposition pour dénoncer les dérives d'un régime dictatorial, pervers, perfide et sanguinaire n'y changent rien.
C'est pourquoi, la conférence de presse du Rhdp du 22 juin est encore un autre coup de gueule pour rien.
Nous ne saurions minimiser les obstacles réels dont nous avons évoqué certains plus haut.
Faut-il pour autant se résigner et se contenter de dire comme nous le faisons depuis un certain temps : " ça va aller ?"
Devons-nous éternellement plier l'échine et supporter sans mot dire les chicottes du maître de corvée parce que le général Mangou, qui a fini de porter sa croix, ses grands commandements et ses troupes nous abattront comme des chiens si nous osons protester ?
L'opposition a choisi la manière douce qui consiste à ne jamais égratigner ni effaroucher monsieur Gbagbo et son régime, pour " ne pas contribuer à détruire ce qu'elle a construit."

Or tout est en lambeaux ! Cette opposition, par sa léthargie et son inertie ne craint-elle pas d'être accusée un jour de non assistance à pays et à patrie en danger ?
Etre raisonnable ne signifie pas qu'il faut manquer d'audace !
Ne voilà-t-il pas hélas qu'au moment où le pays s'enfonce encore plus dans l'abîme, l'opposition a choisi de délibérer avec celui qui le détruit?
" Catilina est aux portes de Rome et le Sénat délibère", s'exclamait Cicéron il y a plus de deux mille ans
La Côte d'Ivoire dans le coma attend sa mort et l'opposition délibère.
Mesdames et messieurs de l'opposition, le moment est-il bien choisi pour délibérer tandis que la ruine totale est à nos portes ? N'est-il pas temps, grand temps de changer votre fusil d'épaule ?
Le moment n'est-il pas venu d'admettre enfin que les grandes affaires de la Nation ne se régleront jamais par les parlotes ?
Que peut-on faire en effet avec ces gens qui renient le lendemain, si ce n'est l'heure d'après ce sur quoi ils se sont accordés avec tout le monde ?
Aujourd'hui, alors que toutes leurs exigences ont été satisfaites, ne voilà-t-il pas qu'ils veulent tout remettre en cause au sujet de la vérification de la liste électorale provisoire ?
Il n'y a ainsi rien à attendre des refondateurs qui n'ont qu'un seul objectif : rester au pouvoir sans élection !
Ils veulent continuer à nous faire subir les affres du désespoir et de la mort que nous endurons depuis déjà dix ans.
N'est-il pas temps que nous admettions tous avec l'autre qu'"il vaut mieux une fin effroyable qu'un effroi sans fin ?"

Doubé Binty
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