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Politique Publié le mardi 13 juillet 2010 | Le Patriote

Devant les populations de l’Ouest montagneux à Mama - Laurent Gbagbo : “On peut me tuer. Mais, avant de partir, je vais me débattre”

Le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo reçu samedi dernier, dans son village à Mama, les populations de l’Ouest montagneux. Devant ses hôtes du jour, il s’est prononcé sur l’actualité politique du pays dans un langage inutilement provocateur et belliqueux. Nous vous proposons de larges extraits de sa déclaration.

(…) Tout à l’heure, quand je suis arrivé, ici, sur la place publique, j’ai été impressionné par le nombre de porteurs de « boubousYacouba »; j’ai été même beaucoup plus impressionné que lorsque je m’étais rendu à Man. Et, lorsque je suis arrivé à la loge officielle, j’ai dit au Doyen Jacquet Florent : «les masques sont vraiment sortis. Les masques sont venus. Cela veut dire que c’est important».
Chers frères, chères sœurs, je vous salue pour la route que vous avez faite. Je vous salue pour la longue route que vous avez faite.
Vers 13H-14H, quand je ne vous voyais pas, j’ai pris mon véhicule pour aller tourner un peu dans les villages. Tout à l’heure, Siki Blon Blaise (Ndlr, Président du Conseil Général de Man), en parlant, à décrit les péripéties, les crocs-en-jambes. En Afrique, c’est ce qu’on appelle la politique. En Afrique, quand tu dis la vérité, on pense que ce n’est pas de la politique. Mais, quand tu fais des crocs-en-jambes, tu roules les gens, quand tu prends l’argent des gens et que tu ne donnes pas les cars, c’est ce qu’on appelle la politique. C’est (…) Tout à l’heure, les gens de Kpakpékou (Ndlr: village voisin de Mama) ont entonné un chant, avant que je ne prenne la Parole. Dans ce chant, ils ont dit : «Gbagbo dit qu’il ne faut plus qu’on ait peur. On n’a plus peur».
Ce que je dis, de façon inlassable, à tout le monde, à tous les Ivoiriens, c’est qu’en Côte d’Ivoire, ici, nous sommes chez nous. Chez nous, ici, nous ne devons pas avoir peur de quelqu’un. Parce que, ce qu’on m’a appris, ici, dans le canton Gbadi, c’est qu’un homme, on peut l’humilier. Mais, on ne peut pas l’humilier chez lui.
Quand tu arrives dans un coin de la brousse et que tu trouves que les herbes et les arbres sont déracinés ; les herbes ont jauni, les palmiers sont à terre, tu demandes ce qui s’est passé ici. On te dira que c’est un Garçon qui s’est battu, ici. Et, ce Garçon, on l’a certainement tué ! Mais, avant de mourir, il s’est battu. Parce qu’il est chez lui.
C’est pourquoi, moi, je n’ai peur de rien. Et, je n’ai peur de personne. Parce que, tout ce qu’on peut faire, c’est de me tuer. Mais, avant de partir, je vais me débattre.
Donc, j’enseigne ce qu’on m’a enseigné. Je n’ai peur de personne, et, je n’ai peur de rien. Parce que je suis chez moi. Je suis chez moi en Côte d’Ivoire. Et, tous les Ivoiriens sont chez eux. Nous sommes frères. C’est parce que les Ivoiriens l’ont voulu, et ils le veulent, que je suis Président de la République.
(…) On va se battre. Dans les semaines qui viennent, on connaîtra la date de l’élection présidentielle; la dernière date. Et, on va aller faire campagne.
Pierre Kipré, neveu des Dan, il faut dire à Blon Blaise, pour qu’il dise au Doyen Jacquet Florent, qui, à son tour, rapportera aux masques, et à tous les Chefs de cantons, de villages et de tribus, que cette campagne électorale, je la leur confie. Je vous confie cette campagne.
De toutes les façons, je serai, moi-même, là-bas, avec vous, à vos côtés. Je serai avec vous, mais, je vous confie la bataille. Parce que, ce qui va se passer à ces élections-là, ce sera la bataille pour la Côte d’Ivoire; la bataille pour la renaissance de la Côte d’Ivoire. Ce sera la bataille pour les Ivoiriens.
Nous aurons en face de nous, des porte- étendards, d’autres. Nous, nous sommes les porte- étendards de nous- mêmes. Nous, nous sommes les porte- étendards de la Côte d’Ivoire. Nous sommes de ceux qui veulent que la Côte d’Ivoire reste permanemment debout. C’est cette bataille que nous devons livrer, et gagner. La Côte d’Ivoire est notre pays. Nous ne devons pas avoir peur de la défendre et de la protéger.
Chers parents Dan, Wê, je vous confie cette bataille. C’est votre bataille ; c’est notre bataille.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.

Ça n’effraie personne
Le couteau entre les dents, le chef de file de la Refondation s’est adonné à son jeu favori : les menaces et autres mises en garde. Tout ceci dirigé contre ceux qui veulent l’empêcher d’être élu tranquillement. Si les phrases et les paroles prononcées par Gbagbo donnent froid dans le dos, il convient de lui rappeler que ces menaces n’effraient plus personne. Habitués que sont les Ivoiriens aux pratiques de Gbagbo, ils ont certainement ri sous cape en lisant les propos devant ses hôtes venus très loin de l’ouest du pays. Car en réalité, seul le rire et l’indifférence des populations sont la réponse adéquate face à la sortie du chef de l ‘Etat samedi dernier. Combien de fois n’a-t-il pas menacé et son peuple et son opposition et même tous ceux qui se sont impliqués dans la crise pour tenter de sortir le pays de l‘incertitude qu’il traverse depuis longtemps? Les menaces et les chantages de Gbagbo vis-à-vis de la communauté internationale ne date pas seulement d’hier. Lorsqu’il en a l’occasion, il ne se gène point à jouer à ce jeu. On se rappelle encore ses propos tenus en 2004 qui s’apparente à bien des égards à ceux de samedi dernier dans son village. Il avait soutenu cette année-là, que s’il partait, ce serait le chaos pour tout le pays. La communauté internationale très sensible à ses propos avaient mesuré son ampleur et laissé faire. Sachant la capacité de nuisance de la Refondation avec ses chiens de guerre, ses jeunes patriotes près à casser du blanc, et à piller les sociétés françaises et même locales, les observateurs de la scène politique ivoirienne avaient plaidé la prudence et le calme. Prudence et calme qui ont permis à la situation de se normaliser, un tant soit peu. Et Gbagbo qui sent que la fin de la crise est proche avec la tenue très prochaine des élections a remis le couvert. En brandissant le chiffon rouge de la violence. Une violence dont lui et ses partisans sont désormais coutumiers. En bandant ses muscles, il espère pour ainsi dire dissuader la classe politique et les observateurs qui croient en la fin très prochaine de près d’une décennie de crise. Peine perdue. Les Ivoiriens sont ‘’vaccinés’’ contre ses menaces à n’en point finir. YMA

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