Ils étaient attendus dans la matinée de dimanche dernier. Hélas, ils n'ont pu arriver à temps sous le Fromager. Jusqu'à 14h, aucun signe ne pointait à l'horizon quant à l'imminence de cette arrivée. A un tel point que le chef de l'Etat lui-même était lassé d'attendre. « Vers 14h, quand je ne vous ai pas vus, j'ai pris la voiture pour tourner un peu dans le village », a dit le président Gbagbo. Il a fallu attendre 16h pour voir arriver les premiers cars en provenance de Man. Après une halte de quelques minutes, le convoi prend la route de Mama où attend, depuis bien longtemps, le chef de l'Etat. Pourquoi une si longue attente alors qu'il était prévu que les voyageurs quittent la capitale des 18 Montagnes dès 5h ? « Les originaires de Zouan-Hounien, Biankouma ont reçu de l'argent d'autres cadres les invitant à ne pas se rendre à Mama», a regretté la haute autorité nationale de développement des régions des 18 Montagnes et du Moyen-Cavaly, Siki Blon Blaise qui donnait les raisons de ce retard au chef de l'Etat. «Ce matin à 5h, lorsque nous nous sommes levés, le président des commerçants, Ballo Mamadou m'apprend qu'il n'a pu obtenir que 3 cars sur les 16 demandées», a indiqué Blon Blaise. Le nombre de cars dont il disposait, était insignifiant par rapport aux 1068 chefs de villages, de cantons et de quartiers qu'il devait conduire jusqu'à Mama. «Je suis allé voir le président des transporteurs et on s'est mis dans les gares pour réquisitionner des mini-cars. On a pu en obtenir 52. J'ai expliqué la situation aux différents chefs. Ils ont dit que si ce n'était pas une question de distance, ils étaient prêts à partir à pied à Mama», a poursuivi le président du conseil général de Man, pour montrer au chef de l'Etat, l'engagement de tout l'Ouest à sa cause. Celui-ci a été sensible aux difficultés rencontrées par ses visiteurs. «Yako pour toutes les souffrances endurées », a rétorqué Laurent Gbagbo en guise de consolation.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa