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Politique Publié le mercredi 14 juillet 2010 | Le Patriote

Célébration du 14 juillet en France - Gbagbo sacrifie les intérêts de la Côte d’Ivoire

© Le Patriote Par Valery Hache
Coopération : 25è Sommet France-Afrique à Nice, France
Photo de groupe au sommet Afrique-France à Nice, le 31 mai 2010
Le candidat des socialistes se signale encore. Après avoir opéré la politique de la chaise vide lors du dernier sommet Afrique-France de Nice, Laurent Gbagbo ne sera pas aujourd’hui en France pour la célébration du 14 juillet, marquant la commémoration de la fête de la fédération en 1790, la fin de la monarchie absolue et l’anniversaire de la prise de la Bastille. En d’autres termes, Gbagbo qui se proclame le chantre de la Liberté, ne devait en aucun cas manquer ce grand rendez-vous de la démocratie. Contrairement donc à ses pairs d’Afrique et du reste du Monde, Laurent Gbagbo ne sera pas à cette manifestation. Non pas qu’il ait un empêchement fâcheux mais parce qu’il nourrit une grosse rancune contre la France de Chirac. Pour les déboires et incompréhensions connus avec Chirac et Villepin aux premières heures de la crise ivoirienne, Gbagbo boude la France. S’il s’agissait de petites affaires personnelles, on aurait essayé de le comprendre. A la vérité, Gbagbo a choisi de donner dans l’émotion, dans les ressentiments au lieu de défendre les intérêts de son pays, que sa fonction de Président de la République exige de lui. Dans sa fausse guerre contre Chirac, l’homme a choisi d’engager le destin de la Côte d’Ivoire. Pour un homme qui se prévaut du titre de «patriote», il y a de quoi s’interroger sur le sens de ce concept. Pour qui sait ce que valent ces rencontres, en matière de coopération et de développement, on devine aisément ce que perd notre pays, par la faute d’un homme qui croit détenir le titre foncier de la Côte d’Ivoire et qui engage la nation dans les voies de l’aventure, uniquement pour régler des comptes politiciens. S’il a connu des soucis avec Chirac, qui, selon ses propres termes, l’empêchait de dormir, à présent, ce dernier n’est plus aux affaires et le président en poste en France s’appelle Nicolas Sarkozy. Comme pour dire que les nations survivent aux hommes, dont les intérêts priment sur tout. Pour tout dire, on reste tétanisé devant la posture de Laurent Gbagbo. Quand bien même il ne tarit pas d’éloges devant la contribution de la France dans le développement de la Côte d’Ivoire, il laisse transparaître un égocentrisme dont les Ivoiriens n’ont pas besoin. N’est-ce pas lui qui se réjouissait de l’implication de la France dans notre accession à l’initiative PPTE ? N’est-ce pas son régime qui a bénéficié du renfort de la France pour contrer l’avancée des Forces Nouvelles sur Abidjan ? N’est-ce pas encore lui qui a ameuté la Côte d’Ivoire quand le Président Sarkozy lui a serré la main. Sans aucun doute, ce défilé de nos forces de défense demain en France aurait été un fort moment pour nos militaires dont nombreux ont bénéficié de l’expertise française, notamment les généraux Mathias Doué, Philippe Mangou, Bakayoko Soumaila, pour ne citer que ceux-là. Pourquoi ne pas dire non quand on refuse? Et emprunter carrément à la démarche d’un Paul Kagamé qui a rompu les relations diplomatiques avec Paris, pour négocier une nouvelle donne dans les relations franco- rwandaises? Un président, au sens noble du terme, doit pouvoir mettre de côté tout narcissisme quand il est question du devenir de son pays. Ce n’est pas l’option du camarade socialiste, qui rejette les présidents des grandes démocraties, puissances mondiales reconnues, pour s’afficher avec des hommes cloués au pilori de la mauvaise gouvernance et du déficit démocratique. Comment refuser la France et Sarkozy pour parader aux côtés des présidents qui vivent les railleries internationales et jugés pratiquement infréquentables comme Dos Santos de l’Angola, Mugabe du Zimbabwe, Théodoro N’guema de la Guinée Equatoriale ou encore Kumba Yala, ex-président de la Guinée Bissau? Il faut pouvoir le faire. Et Laurent Gbagbo qui prend la Côte d’Ivoire comme sa chasse gardée, n’hésite pas à ternir l’image du pays en refusant d’entrer dans le concert des nations, pour laisser libre cours à ses ressentiments. Côte d’Ivoire, Yako! «Tu as cherché président, tu as trouvé… », conclurait l’imagerie populaire.

Bakary Nimaga
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