Octobre, c'est dans une poignée de mois. L'élection présidentielle qui a traditionnellement lieu dans ce mois aura-t-elle lieu ? Rien n'est moins sûr au regard des écueils. Mais Laurent Gbagbo a plus d'un tour dans le sac.
Le rideau est tombé sur le grand barnum planétaire du ballon rond, avec le sacre de l'Espagne. Couronnement d'une générosité dans l'effort. La "Roja" a fait surtout preuve d'innovation de stratégies. Elle a imbibé son football chatoyant de vernis de la gagne. Naturellement, elle s'offre sa première coupe du monde. Entre football et politique, on peut oser, la nuance tient de l'épaisseur d'une lame. Attaque, défense, contre-attaque, chacun y va de son style, peaufine sa stratégie en fonction de l'adversaire, la révise drastiquement lorsqu'il sent l'étau se resserrer. Félin politique, Laurent Gbagbo a des atouts pour triompher de ses adversaires dans les urnes comme le confirme d'ailleurs le récent sondage de l'Institut Sofres. Mais il devra, à l'image de l'Espagne trouver l'antidote du "venin éburnéen", enroulé aujourd'hui, autour de trois écueils, en somme trois pièges à éviter : la sécurité à la frontière guinéenne, les humeurs des ex-rebelles sans oublier l'affaire Tagro et ses ramifications. Premièrement : l'élection présidentielle guinéenne.
La sécurité à la frontière guinéenne
D'aucuns diront en quoi ce qui se joue à mille lieux d'ici Peut empêcher Laurent Gbagbo de gérer la Côte d'Ivoire les cinq (5) années à venir. A l'éclatement de la crise ivoirienne, la France et tout son réseau mafieux a tellement dépeint le chef de l'Etat ivoirien en noir que ses amitiés dans la sous-région se comptaient du bout des doigts. Et la loyauté de feu Lansana Conté, ex-président guinéen, envers son homologue ivoirien ne souffrait d'aucune suspicion. Cette bonne entente a longtemps gêné les ex-rebelles dans leur quête d'annexer la zone gouvernementale. Son successeur Dadis Camara, a classé volontiers Laurent Gbagbo au nombre de ses " kôrô " (aînés). Il ne tarissait pas d'éloges à l'endroit du numéro 1 ivoirien avant son départ du pouvoir, victime d'une tentative d'assassinat. Idem pour le Général Sékouba. Mais avec le vent de démocratisation qui souffle sur la Guinée, avec la tenue pour la première fois d'élections libres, la donne risque de changer. Cellou Dalein Diallo (40%) et Alpha Condé (20%), les deux candidats arrivés en tête du premier tour et qui vont se disputer le fauteuil présidentiel sont amis à la France. Il suffit de voir comment l'Hexagone ouvrait ses chaines de télévisions à Cellou pour lyncher Dadis Camara pour s'en convaincre. Quant à Alpha Condé, ce n'est un secret pour personne, il a été longtemps utilisé par l'ex-puissance tutélaire pour renverser Lansana Conté. Donc, de l'un à l'autre, Paris aura un homme-lige au pouvoir en Guinée. Il faut donc craindre une dissidence chez les ex-rebelles ivoiriens, avec comme base arrière la Guinée. Étant entendu que, ni le Burkina Faso, ni le Mali, encore moins le Liberia et le Ghana ne songent pas dans leur rêve les plus fous à héberger aujourd'hui, des rebelles ivoiriens sur leur sol. Pour empêcher le schéma indiqué plus haut de fonctionner, il faut prendre possession de la frontière avec la Guinée. Mais, cela ne peut se faire qu'avec le désarmement des ex-rebelles ivoiriens. Ce qui ouvre le chapitre du deuxième écueil, à savoir, la conduite de la sortie de crise au rythme de Soro.
Les humeurs des ex-rebelles
L'Accord politique de Ouaga, signé le 4 mars 2007 dans la capitale burkinabè a fait baisser la tension en Côte d'Ivoire. Les ex-rebelles paradent aujourd'hui, dans les rues abidjanaises sans que cela n'émeuve personne. En dépit des zèles de quelques affamés, certaines personnalités proches de Laurent Gbagbo arrivent aujourd'hui à s'exprimer à voix haute dans les zones Centre-Nord et Ouest. Mais il faut le dire tout net, ce sont de petites concessions de la part des ex-rebelles. Ils impriment un faux rythme à la sortie de crise. Puisque l'évocation de l'acte majeur, le désarmement, qui doit conduire à des élections libres en Côte d'Ivoire, provoque chez eux des poussées d'urticaires. Le cacao, le bois, en un mot, les richesses continuent d'être pillées. Lorsque qu'on parle de cantonnement et désarmement, le faux alibi de manque de moyens logistiques et financiers est brandi. Comment l'Etat peut-il se procurer des moyens logistiques et financiers pour ensuite les orienter à la réhabilitation des sites d'encasernement, si une bonne partie de cet argent (40 milliards de Fcfa par mois, dit-on) va directement dans les poches des fameux commandants de zones qui continuent de régner en caudillo dans les zones anciennement occupées ? L'encasernement "témoin" de Korhogo n'est jusque-là pas suivi d'un autre. Pis, le choix porté sur un ex-rebelle pour diriger le camp laisse perplexe et n'augure en rien d'un désarmement dans l'immédiat. Ce qui place Guillaume Soro face à ses responsabilités. Il a certes risqué sa vie pour la paix (Son avion a été pris pour cible le 29 juin 2007, à l'aéroport de Bouaké). Mais il lui faudra beaucoup d'engagements ces jours-ci pour débarrasser le Nord de la piétaille. Le rythme imprimé à la sortie de crise par son cabinet est lent et livre Laurent Gbagbo à la vindicte populaire. Il appartient à ce dernier d'avoir un Dialogue direct avec celui que les Ivoiriens présentent comme son fils, Guillaume Soro. Garde-t-il toujours le cap pour la paix ? Il est temps de taper du poing sur la table. On n'a pas à douter de la bonne foi de Soro, mais comme l'a dit l'autre, personne ne se connait pour prétendre connaitre autrui. Surtout, celui qui a assumé une rébellion. Qui plus est, il fait l'objet d'une enquête de probables commissions perçues. C'est à ce niveau que se situe le troisième piège que Laurent Gbagbo devra éviter.
L'Affaire Tagro et ses ramifications
L'enquête sur les commissions que le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, et le Premier ministre, Guillaume Soro, auraient perçu de Sagem-Sécurité apparaît clairement comme une "bombe" qui, si l'on y prend garde, risque non seulement de plomber la machine électorale du chef de l'Etat, mais surtout, elle grippera à coup sûr le processus de sortie de crise. Sur ce plan interne au Fpi, la question prend une proportion incontrôlable et menace même l'unité du parti, mettant à mal une notion chère au Socialiste, l'appartenance à la Nation. Laurent Gbagbo, peut s'enorgueillir d'être au nombre des candidats à l'élection présidentielle celui qui a le plus travaillé et qui continue de travailler pour l'unité nationale. Il a toujours gommé les critères ethniques dans le choix de ses collaborateurs. Les faits parlent d'eux-mêmes. Malheureusement, ce qui a fait la force du Fpi est en train de s'effilocher avec l'antagonisme factice Tagro-Koulibaly, alimenté par des politiciens de midi, plus guidés par des besoins stomacaux que par une analyse soutenue. Ils réagissent par instinct ethnique. Le feu, n'ayons pas peur de le dire, couve sous la cendre chaude de l'enquête, prêt à consumer l'héritage du chef de l'Etat qui, même si son aura dépasse aujourd'hui, les frontières de sa famille politique, a besoin de l' unité de cette famille pour aller à la pêche d'autres voix, pour grignoter sur l'électorat de ses principaux adversaires. Sans lesquelles, sa victoire au premier tour serait compromise. Quant à l'enquête sur Soro, peu importe ce que sera le verdict. Son impact sur la cohabitation est réel. S'il venait à être débarqué, il tient là un excellent alibi. Les pourfendeurs du chef de l'Etat ne verront même pas cette implication comme un argument valable. Pour eux, ça sera la même litanie : "Laurent Gbagbo ne veut pas aller aux élections". C'est pourquoi, le chef de l'Etat doit déjouer ce complot en usant de tous les moyens légaux dont il dispose.
Constitutionnellement, l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire a lieu en octobre, tous les cinq (5) ans. La même constitution proclame qu'en cas d'événements graves, par exemple, la partition du pays par la faute d'une horde de rebelles, le Président élu reste à son poste. Au regard de ce qui précède, il est erroné de dire que Laurent Gbagbo s'accroche illégalement au pouvoir. Bien que légal, Laurent Gbagbo a tout donné pour la paix. Malheureusement, il fait face à une hydre, qui veut coûte que coûte sa peau. Il lui appartient de passer à l'offensive. Parce que la meilleure défense, c'est l'attaque, disent les sportifs. Sinon, quoi que légal, pour qui connait la nocivité de la France et ses relais locaux, la situation risque d'être intenable, en 2011.
Tché Bi Tché
zanbi05641405@yahoo.fr
Le rideau est tombé sur le grand barnum planétaire du ballon rond, avec le sacre de l'Espagne. Couronnement d'une générosité dans l'effort. La "Roja" a fait surtout preuve d'innovation de stratégies. Elle a imbibé son football chatoyant de vernis de la gagne. Naturellement, elle s'offre sa première coupe du monde. Entre football et politique, on peut oser, la nuance tient de l'épaisseur d'une lame. Attaque, défense, contre-attaque, chacun y va de son style, peaufine sa stratégie en fonction de l'adversaire, la révise drastiquement lorsqu'il sent l'étau se resserrer. Félin politique, Laurent Gbagbo a des atouts pour triompher de ses adversaires dans les urnes comme le confirme d'ailleurs le récent sondage de l'Institut Sofres. Mais il devra, à l'image de l'Espagne trouver l'antidote du "venin éburnéen", enroulé aujourd'hui, autour de trois écueils, en somme trois pièges à éviter : la sécurité à la frontière guinéenne, les humeurs des ex-rebelles sans oublier l'affaire Tagro et ses ramifications. Premièrement : l'élection présidentielle guinéenne.
La sécurité à la frontière guinéenne
D'aucuns diront en quoi ce qui se joue à mille lieux d'ici Peut empêcher Laurent Gbagbo de gérer la Côte d'Ivoire les cinq (5) années à venir. A l'éclatement de la crise ivoirienne, la France et tout son réseau mafieux a tellement dépeint le chef de l'Etat ivoirien en noir que ses amitiés dans la sous-région se comptaient du bout des doigts. Et la loyauté de feu Lansana Conté, ex-président guinéen, envers son homologue ivoirien ne souffrait d'aucune suspicion. Cette bonne entente a longtemps gêné les ex-rebelles dans leur quête d'annexer la zone gouvernementale. Son successeur Dadis Camara, a classé volontiers Laurent Gbagbo au nombre de ses " kôrô " (aînés). Il ne tarissait pas d'éloges à l'endroit du numéro 1 ivoirien avant son départ du pouvoir, victime d'une tentative d'assassinat. Idem pour le Général Sékouba. Mais avec le vent de démocratisation qui souffle sur la Guinée, avec la tenue pour la première fois d'élections libres, la donne risque de changer. Cellou Dalein Diallo (40%) et Alpha Condé (20%), les deux candidats arrivés en tête du premier tour et qui vont se disputer le fauteuil présidentiel sont amis à la France. Il suffit de voir comment l'Hexagone ouvrait ses chaines de télévisions à Cellou pour lyncher Dadis Camara pour s'en convaincre. Quant à Alpha Condé, ce n'est un secret pour personne, il a été longtemps utilisé par l'ex-puissance tutélaire pour renverser Lansana Conté. Donc, de l'un à l'autre, Paris aura un homme-lige au pouvoir en Guinée. Il faut donc craindre une dissidence chez les ex-rebelles ivoiriens, avec comme base arrière la Guinée. Étant entendu que, ni le Burkina Faso, ni le Mali, encore moins le Liberia et le Ghana ne songent pas dans leur rêve les plus fous à héberger aujourd'hui, des rebelles ivoiriens sur leur sol. Pour empêcher le schéma indiqué plus haut de fonctionner, il faut prendre possession de la frontière avec la Guinée. Mais, cela ne peut se faire qu'avec le désarmement des ex-rebelles ivoiriens. Ce qui ouvre le chapitre du deuxième écueil, à savoir, la conduite de la sortie de crise au rythme de Soro.
Les humeurs des ex-rebelles
L'Accord politique de Ouaga, signé le 4 mars 2007 dans la capitale burkinabè a fait baisser la tension en Côte d'Ivoire. Les ex-rebelles paradent aujourd'hui, dans les rues abidjanaises sans que cela n'émeuve personne. En dépit des zèles de quelques affamés, certaines personnalités proches de Laurent Gbagbo arrivent aujourd'hui à s'exprimer à voix haute dans les zones Centre-Nord et Ouest. Mais il faut le dire tout net, ce sont de petites concessions de la part des ex-rebelles. Ils impriment un faux rythme à la sortie de crise. Puisque l'évocation de l'acte majeur, le désarmement, qui doit conduire à des élections libres en Côte d'Ivoire, provoque chez eux des poussées d'urticaires. Le cacao, le bois, en un mot, les richesses continuent d'être pillées. Lorsque qu'on parle de cantonnement et désarmement, le faux alibi de manque de moyens logistiques et financiers est brandi. Comment l'Etat peut-il se procurer des moyens logistiques et financiers pour ensuite les orienter à la réhabilitation des sites d'encasernement, si une bonne partie de cet argent (40 milliards de Fcfa par mois, dit-on) va directement dans les poches des fameux commandants de zones qui continuent de régner en caudillo dans les zones anciennement occupées ? L'encasernement "témoin" de Korhogo n'est jusque-là pas suivi d'un autre. Pis, le choix porté sur un ex-rebelle pour diriger le camp laisse perplexe et n'augure en rien d'un désarmement dans l'immédiat. Ce qui place Guillaume Soro face à ses responsabilités. Il a certes risqué sa vie pour la paix (Son avion a été pris pour cible le 29 juin 2007, à l'aéroport de Bouaké). Mais il lui faudra beaucoup d'engagements ces jours-ci pour débarrasser le Nord de la piétaille. Le rythme imprimé à la sortie de crise par son cabinet est lent et livre Laurent Gbagbo à la vindicte populaire. Il appartient à ce dernier d'avoir un Dialogue direct avec celui que les Ivoiriens présentent comme son fils, Guillaume Soro. Garde-t-il toujours le cap pour la paix ? Il est temps de taper du poing sur la table. On n'a pas à douter de la bonne foi de Soro, mais comme l'a dit l'autre, personne ne se connait pour prétendre connaitre autrui. Surtout, celui qui a assumé une rébellion. Qui plus est, il fait l'objet d'une enquête de probables commissions perçues. C'est à ce niveau que se situe le troisième piège que Laurent Gbagbo devra éviter.
L'Affaire Tagro et ses ramifications
L'enquête sur les commissions que le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, et le Premier ministre, Guillaume Soro, auraient perçu de Sagem-Sécurité apparaît clairement comme une "bombe" qui, si l'on y prend garde, risque non seulement de plomber la machine électorale du chef de l'Etat, mais surtout, elle grippera à coup sûr le processus de sortie de crise. Sur ce plan interne au Fpi, la question prend une proportion incontrôlable et menace même l'unité du parti, mettant à mal une notion chère au Socialiste, l'appartenance à la Nation. Laurent Gbagbo, peut s'enorgueillir d'être au nombre des candidats à l'élection présidentielle celui qui a le plus travaillé et qui continue de travailler pour l'unité nationale. Il a toujours gommé les critères ethniques dans le choix de ses collaborateurs. Les faits parlent d'eux-mêmes. Malheureusement, ce qui a fait la force du Fpi est en train de s'effilocher avec l'antagonisme factice Tagro-Koulibaly, alimenté par des politiciens de midi, plus guidés par des besoins stomacaux que par une analyse soutenue. Ils réagissent par instinct ethnique. Le feu, n'ayons pas peur de le dire, couve sous la cendre chaude de l'enquête, prêt à consumer l'héritage du chef de l'Etat qui, même si son aura dépasse aujourd'hui, les frontières de sa famille politique, a besoin de l' unité de cette famille pour aller à la pêche d'autres voix, pour grignoter sur l'électorat de ses principaux adversaires. Sans lesquelles, sa victoire au premier tour serait compromise. Quant à l'enquête sur Soro, peu importe ce que sera le verdict. Son impact sur la cohabitation est réel. S'il venait à être débarqué, il tient là un excellent alibi. Les pourfendeurs du chef de l'Etat ne verront même pas cette implication comme un argument valable. Pour eux, ça sera la même litanie : "Laurent Gbagbo ne veut pas aller aux élections". C'est pourquoi, le chef de l'Etat doit déjouer ce complot en usant de tous les moyens légaux dont il dispose.
Constitutionnellement, l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire a lieu en octobre, tous les cinq (5) ans. La même constitution proclame qu'en cas d'événements graves, par exemple, la partition du pays par la faute d'une horde de rebelles, le Président élu reste à son poste. Au regard de ce qui précède, il est erroné de dire que Laurent Gbagbo s'accroche illégalement au pouvoir. Bien que légal, Laurent Gbagbo a tout donné pour la paix. Malheureusement, il fait face à une hydre, qui veut coûte que coûte sa peau. Il lui appartient de passer à l'offensive. Parce que la meilleure défense, c'est l'attaque, disent les sportifs. Sinon, quoi que légal, pour qui connait la nocivité de la France et ses relais locaux, la situation risque d'être intenable, en 2011.
Tché Bi Tché
zanbi05641405@yahoo.fr