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Politique Publié le vendredi 16 juillet 2010 | Fraternité Matin

Crise au Pdci : Konan Banny comme Djeni Kobina?

© Fraternité Matin Par Prisca
Réunion de crise du Pdci-Rda sous haute tension: Le Bureau politique dit non à un congrès extraordinaire et à une nouvelle candidature à la présidentielle
Mercredi 14 juillet 2010. Abidjan, Maison du parti, à Cocody. La réunion du Bureau politique se tient sous très haute tension. Photo: le premier ministre Charles Konan Banny
La rupture est-elle consommée ? Ce serait tôt de l’affirmer ? Cependant, il n’y a pas de doute que la sortie furieuse de l’ancien gouverneur de la Bceao et ancien Premier ministre de 2005 à 2007 débouche sur une telle éventualité. Le fait de claquer la porte de la réunion de son parti, le 14 juillet à 17 h, au siège à Cocody en dit long sur les relations futures, preuve d’un profond désaccord. Entre Charles Konan Banny qui réclamait un débat sur la vie du parti et au besoin l’organisation d’un congrès avant la présidentielle, d’une part, à laquelle il aurait voulu prendre part. Et d’autre part, la position de la direction du parti qui, par la voix de son N°2, le secrétaire général Alphonse Djédjé Mady, exige le respect scrupuleux de la discipline du parti en soutenant le président du parti et ancien Chef d’Etat, Henri Konan Bédié, désigné depuis 2002 candidat du Pdci-Rda à la présidentielle de 2005 mais sans cesse reportée. Bien qu’atteint par la limite d’âge qui est de 75 ans comme le prescrivent les statuts du parti. La curiosité dans cette affaire, c’est que Charles Konan Banny semble vivre le sort qui a été réservé, en avril 1994, à Djéni Kobina, lors du congrès extraordinaire du Pdci-Rda. Où la parole lui ayant été refusée, il avait décidé de quitter le parti avec d’autres camarades avec qui il était dans le même courant pour créer, plus tard, le Rassemblement des républicains (Rdr). Le Rdr a été porté sur les fonts baptismaux le 27 septembre 1994 par un groupe de sept cadres issus du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) et conduits par Djéni Kobina Georges, chef de file du courant des rénovateurs.

Tout est parti d’une colère après que la parole lui a été refusée au congrès du Pdci, alors qu’il voulait protester contre le mode de désignation du président du parti. A l’époque, seul Henri Konan Bédié qui a succédé à la tête de l’Etat à Félix Houphouët-Boigny, décédé le 7 décembre 1993, en vertu de l’article 11 de la Constitution, faisait figure de candidat unique au congrès extraordinaire d’avril 1994. Ils sont partis parce qu’ils réclamaient désormais «beaucoup plus de démocratie, de liberté et de justice sociale». D’où le choix de l’idéologie centriste et libérale, à équidistance de la droite (Pdci) et de la gauche (Fpi).

Comparaison n’est pas raison, mais en claquant la porte du bureau politique mercredi, Banny et ses partisans pourraient explorer d’autres voies. Notamment la création d’un courant et à terme, un parti politique houphouétiste. A équidistance entre le Pdci incarné par les partisans de Konan Bédié à qui Banny reproche d’être antidémocratique et d’exclure illégalement des cadres du parti, et le Rpp de Laurent Dona-Fologo courant créé en avril 2003, parti transformé en houphouétiste en 2007. Mais en alliance avec les partis du camp présidentiel qui soutiennent le candidat socialiste Laurent Gbagbo. Il est vrai que Konan Bédié est sorti vainqueur du duel de mercredi, puisqu’il a été à nouveau plébiscité par les structures statutaires du parti et des associations mais il faut rester prudent car la cohésion du parti pourrait en prendre un coup. Et même si ce n’était pas le cas, il ne faut jamais minimiser l’adversaire, d’autant que Charles Konan Banny est quand même une haute personnalité du parti et au plan international, en raison des fonctions occupées dans l’administration. L’histoire doit nous orienter. Hier, l’ancien secrétaire général du Pdci et pendant 22 ans ministre dans plusieurs gouvernements, Laurent Dona-Fologo, avait été qualifié de “feuille morte”, lorsqu’il avait quitté le parti. Aujourd’hui, il dirige un parti qui compte un groupe parlementaire dont la plupart des élus sont issus du Pdci-Rda et qui influencent sérieusement les votes au Parlement. Avant lui, Djéni Kobina a créé le Rdr qui fait partie des trois plus grands partis politiques du pays, avec la majorité des élus municipaux devant le Pdci et le Fpi. L’Udpci est aussi constituée en 2000 d’anciens cadres du vieux parti et qui avaient été traités de «judas» pour avoir rejoint la junte militaire. Aujourd’hui, ces partis qui se réclament de l’houphouétisme (Pdci, Rdr, Udpci) et le Mfa ont créé une alliance, le Rhdp.

Comme le Pdci, le Rdr et l’Udpci présentent des candidats à l’élection présidentielle à venir. Même si Charles Konan Banny est forclos pour la présente élection, son engagement pourrait ne pas être vain. D’ailleurs, ils sont nombreux, les cadres qui se tournent actuellement les pouces parce que mis sous l’éteignoir et des jeunes qui attendent de se joindre à M. Banny pour les autres scrutins. A savoir les élections législatives, municipales et les conseils généraux.

Paulin N. Zobo

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