Piégé par l'entourage de Bédié, Banny a décidé d'installer son Qg à Yamoussoukro.
Le vendredi 9 juillet dernier, l'ex-Premier ministre ivoirien, Charles Konan Banny a profité d'une cérémonie d'investiture des élus et cadres Pdci-Rda du grand centre, pour dire à Bédié ce qu'il pense de sa gestion du Pdci-Rda. Au sein duquel, le débat démocratique est quasi-absent. " Rassembler démocratiquement, c'est-à-dire n'ayant pas peur du débat, personne n'est plus fort que l'autre, et personne ne peut me faire quitter la maison de mon père. Rien n'est parfait. Allons à la perfection même si elle n'est pas de ce monde.” (…).. Avait dit ce jour-là, Charles Konan Banny. Si cette sortie a surpris plus d'un, il n'en demeure pas moins que quelques jours après, la mise en garde (puisque c'en est vraiment une), des langues se délient, sur ce qui a bien poussé l'ancien Gouverneur de la Bceao à parler ainsi. Des sources proches de lui, avancent que ce dernier a bien " pesé " ses mots, avant de s'adresser à ses hôtes du jour. Notamment, au Secrétaire général du Pdci, le professeur Alphonse Djédjé Mady.
Le piège tendu à Banny
L'assemblée générale visant à investir le président de l'association des élus et cadres militants Pdci du grand centre, en l'occurrence Me Ahoussou Kouadio Jeannaut était un gros piège qui lui a été tendu. Ses proches évoquent qu'à la création de cette association, jamais il n'a été question " d'effectuer le déplacement de Yamoussoukro pour faire le culte du Pdci, encore moins, de celui d'Henri Konan Bédié ou d'une autre personne ". Parce que, ont-elles soutenu, il s'agissait bel et bien d'une association apolitique. Avec pour objectif précis, d'apporter un soutien aux parents pris en " “otages ", par les ex-rebelles.
" Alors que la guerre de septembre 2002 battait son plein, tous les parents issus du grand centre avaient émis l'idée de soutenir ceux restés en zones rebelles. Des cotisations ont été levées par des hommes de bonnes volontés et confiées au président du Conseil général de Bouaké, Jean-Claude Kouassi. Quitte à lui de les convoyer en zones ex-assiégées. C'était là, notre objectif jusqu'en 2005 et même au-delà ", précisent quelques militants (…). Mais grande fut leur surprise, quand cette association a été confiée au défunt député de Tiébissou, Yves Fofana. C'est le début de la " politisation de notre association", qui connaitra son point culminant en avril 2010, quand l'Association prend une coloration politique. Avec comme membres principaux, les militants du Pdci. Avec à leur tête, Me Ahoussou Kouadio, qui va succéder à Yves Fofana, décédé plutôt. Depuis lors, l'Association va se muer en un mouvement de soutien au Pdci. Laissant de côté, les autres membres se réclamant des autres partis politiques. Petit-à-petit, la mayonnaise a pris, avec surtout la campagne de proximité menée auprès du peuple du grand-centre. Faisant croire que le mal du pays, c'est le Fpi de Laurent Gbagbo. C'est à ce moment, voyant que le fruit est bien mûr pour le cueillir, que Me Ahousou Kouadio et ses parents vont décider de sortir au grand jour, en demandant à Charles Konan Banny et à Lambert Kouassi Konan de présider la cérémonie d'investiture à Yamoussoukro. Charles Konan Banny y trouve une aubaine pour se repositionner. Il accepte de présider la cérémonie. Mais à condition qu'on ne parle pas de politique, encore moins de Pdci. Pour lui, une simple Association investie avec pour ambition de rassembler le grand centre autour des idéaux de développement, en vaut la peine. Le principe est acquis de part et d'autres, quand à la veille de la cérémonie, le Premier ministre est informé qu'il s'agira d'un soutien à Bédié. En face des dés déjà pipés, il ne peut que venir pour juste " présider la cérémonie ". Des sources révèlent d'ailleurs que les organisateurs auraient au dernier moment voulu que Charles Konan Banny ne préside plus la cérémonie. Car, ils craignaient des déviations. Ce qui fut d'ailleurs le cas. Le vendredi 9 juillet 2010, Charles Konan Banny se trouve devant le fait accompli. Une salle des fêtes de la mairie acquise à la cause d'une seule personne, Henri Konan Bédié avec des banderoles à son effigie. Un véritable culte de sa personnalité. Il n'en fallait pas plus pour que le Premier ministre sorte le grand jeu. Il livre son message sans citer le nom de Bédié. " Une bonne attitude, parce que Banny ne peut pas cautionner la mascarade sans leur dire la vérité ", fait savoir un de nos interlocuteurs. Qui n'a pas manqué de préciser que Charles Konan Banny a donc été contraint d'improviser. Dans une déclaration succincte et dense, il dit ses vérités au Pdci. En des termes précis et incisifs :
" Qu'on ne murmure plus les mots exclusions. Personne ne peut me faire quitter la maison de mon père. N'ayons pas peur du débat démocratique ". Des bouts de phrases choisis, certes à l'improviste, mais qui lui ont permis de déjouer ce que ces proches qualifient de piège. En clair, le clan Bédié, voulait que Banny affirme ceci : " je suis avec Bédié. Je soutiens sa candidature à la présidentielle prochaine". Ce qui, malheureusement n'a pas été le cas. Et la conséquence, c'est le repli sur Yamoussoukro de Charles Konan Banny, pour mieux rebondir ou contre-attaquer.
Bientôt le Qg fonctionnel de Banny
Le parti de Félix Houphouët-Boigny volera-t-il en éclats ? En tous cas, nul ne peut prévoir cet avenir avec certitude. Cependant, selon des proches du camp Banny, le Pdci-Rda risque d'avoir deux têtes : D'un côté, Henri Konan Bédié et ses partisans de l'autre Charles Konan Banny et ceux qui se reclament de son bord, avec pour siège à Yamoussoukro. " Banny, en choisissant Yamoussoukro, a vu juste. Parce que jamais Bédié n'a aimé venir s'installer dans cette ville. Il a toujours préféré Daoukro. C'est donc de bonne guerre ". Estime un habitant de Yamoussoukro, sympathisant du Pdci. En fait, si pour le moment, aucune information officielle ne confirme la mise sur pied d'un Qg de Banny à Yamoussoukro, il ressort cependant de nos investigations que le prince de Morofè n'entend pas baisser les bras, dans cette lutte pour le contrôle du Pdci dont il se réclame aussi " très cher fils et fils de Yamoussoukro ".
Toussaint N'Gotta
ngottatou@yahoo.fr
Le vendredi 9 juillet dernier, l'ex-Premier ministre ivoirien, Charles Konan Banny a profité d'une cérémonie d'investiture des élus et cadres Pdci-Rda du grand centre, pour dire à Bédié ce qu'il pense de sa gestion du Pdci-Rda. Au sein duquel, le débat démocratique est quasi-absent. " Rassembler démocratiquement, c'est-à-dire n'ayant pas peur du débat, personne n'est plus fort que l'autre, et personne ne peut me faire quitter la maison de mon père. Rien n'est parfait. Allons à la perfection même si elle n'est pas de ce monde.” (…).. Avait dit ce jour-là, Charles Konan Banny. Si cette sortie a surpris plus d'un, il n'en demeure pas moins que quelques jours après, la mise en garde (puisque c'en est vraiment une), des langues se délient, sur ce qui a bien poussé l'ancien Gouverneur de la Bceao à parler ainsi. Des sources proches de lui, avancent que ce dernier a bien " pesé " ses mots, avant de s'adresser à ses hôtes du jour. Notamment, au Secrétaire général du Pdci, le professeur Alphonse Djédjé Mady.
Le piège tendu à Banny
L'assemblée générale visant à investir le président de l'association des élus et cadres militants Pdci du grand centre, en l'occurrence Me Ahoussou Kouadio Jeannaut était un gros piège qui lui a été tendu. Ses proches évoquent qu'à la création de cette association, jamais il n'a été question " d'effectuer le déplacement de Yamoussoukro pour faire le culte du Pdci, encore moins, de celui d'Henri Konan Bédié ou d'une autre personne ". Parce que, ont-elles soutenu, il s'agissait bel et bien d'une association apolitique. Avec pour objectif précis, d'apporter un soutien aux parents pris en " “otages ", par les ex-rebelles.
" Alors que la guerre de septembre 2002 battait son plein, tous les parents issus du grand centre avaient émis l'idée de soutenir ceux restés en zones rebelles. Des cotisations ont été levées par des hommes de bonnes volontés et confiées au président du Conseil général de Bouaké, Jean-Claude Kouassi. Quitte à lui de les convoyer en zones ex-assiégées. C'était là, notre objectif jusqu'en 2005 et même au-delà ", précisent quelques militants (…). Mais grande fut leur surprise, quand cette association a été confiée au défunt député de Tiébissou, Yves Fofana. C'est le début de la " politisation de notre association", qui connaitra son point culminant en avril 2010, quand l'Association prend une coloration politique. Avec comme membres principaux, les militants du Pdci. Avec à leur tête, Me Ahoussou Kouadio, qui va succéder à Yves Fofana, décédé plutôt. Depuis lors, l'Association va se muer en un mouvement de soutien au Pdci. Laissant de côté, les autres membres se réclamant des autres partis politiques. Petit-à-petit, la mayonnaise a pris, avec surtout la campagne de proximité menée auprès du peuple du grand-centre. Faisant croire que le mal du pays, c'est le Fpi de Laurent Gbagbo. C'est à ce moment, voyant que le fruit est bien mûr pour le cueillir, que Me Ahousou Kouadio et ses parents vont décider de sortir au grand jour, en demandant à Charles Konan Banny et à Lambert Kouassi Konan de présider la cérémonie d'investiture à Yamoussoukro. Charles Konan Banny y trouve une aubaine pour se repositionner. Il accepte de présider la cérémonie. Mais à condition qu'on ne parle pas de politique, encore moins de Pdci. Pour lui, une simple Association investie avec pour ambition de rassembler le grand centre autour des idéaux de développement, en vaut la peine. Le principe est acquis de part et d'autres, quand à la veille de la cérémonie, le Premier ministre est informé qu'il s'agira d'un soutien à Bédié. En face des dés déjà pipés, il ne peut que venir pour juste " présider la cérémonie ". Des sources révèlent d'ailleurs que les organisateurs auraient au dernier moment voulu que Charles Konan Banny ne préside plus la cérémonie. Car, ils craignaient des déviations. Ce qui fut d'ailleurs le cas. Le vendredi 9 juillet 2010, Charles Konan Banny se trouve devant le fait accompli. Une salle des fêtes de la mairie acquise à la cause d'une seule personne, Henri Konan Bédié avec des banderoles à son effigie. Un véritable culte de sa personnalité. Il n'en fallait pas plus pour que le Premier ministre sorte le grand jeu. Il livre son message sans citer le nom de Bédié. " Une bonne attitude, parce que Banny ne peut pas cautionner la mascarade sans leur dire la vérité ", fait savoir un de nos interlocuteurs. Qui n'a pas manqué de préciser que Charles Konan Banny a donc été contraint d'improviser. Dans une déclaration succincte et dense, il dit ses vérités au Pdci. En des termes précis et incisifs :
" Qu'on ne murmure plus les mots exclusions. Personne ne peut me faire quitter la maison de mon père. N'ayons pas peur du débat démocratique ". Des bouts de phrases choisis, certes à l'improviste, mais qui lui ont permis de déjouer ce que ces proches qualifient de piège. En clair, le clan Bédié, voulait que Banny affirme ceci : " je suis avec Bédié. Je soutiens sa candidature à la présidentielle prochaine". Ce qui, malheureusement n'a pas été le cas. Et la conséquence, c'est le repli sur Yamoussoukro de Charles Konan Banny, pour mieux rebondir ou contre-attaquer.
Bientôt le Qg fonctionnel de Banny
Le parti de Félix Houphouët-Boigny volera-t-il en éclats ? En tous cas, nul ne peut prévoir cet avenir avec certitude. Cependant, selon des proches du camp Banny, le Pdci-Rda risque d'avoir deux têtes : D'un côté, Henri Konan Bédié et ses partisans de l'autre Charles Konan Banny et ceux qui se reclament de son bord, avec pour siège à Yamoussoukro. " Banny, en choisissant Yamoussoukro, a vu juste. Parce que jamais Bédié n'a aimé venir s'installer dans cette ville. Il a toujours préféré Daoukro. C'est donc de bonne guerre ". Estime un habitant de Yamoussoukro, sympathisant du Pdci. En fait, si pour le moment, aucune information officielle ne confirme la mise sur pied d'un Qg de Banny à Yamoussoukro, il ressort cependant de nos investigations que le prince de Morofè n'entend pas baisser les bras, dans cette lutte pour le contrôle du Pdci dont il se réclame aussi " très cher fils et fils de Yamoussoukro ".
Toussaint N'Gotta
ngottatou@yahoo.fr