Le bureau politique du Pdci-Rda, réuni mercredi dernier, a été une tribune offerte à l'ancien Premier ministre Charles Konan Banny, pour convaincre les militants de la pertinence de ses idées. Mais n'ayant su y aller, il en est sorti plus diminué que jamais.
Après sa sortie du vendredi 9 juillet dernier à Yamoussoukro, on avait cru qu'au cours de la réunion du bureau politique de mercredi 14 juillet, à la maison du Pdci à Cocody, Charles Konan Banny ferait “ feu de tous bois”. Il avait promis " rassembler démocratiquement, c'est-à-dire en n'ayant pas peur du débat, personne n'est plus fort que nous et personne ne sera plus fort que nous". Mais le rassemblement de son parti s'est tenu, avec beaucoup de déclarations de soutien à la candidature de son rival interne, Henri Konan Bédié, sans qu'on n'ait eu une idée de l'expression de sa position. A son arrivée devant le bâtiment de son parti, il y a eu de l'euphorie en sa faveur. Mais à son départ, il en y aurait eu pour le président du Pdci. On pourrait dire qu'à ce niveau, il y a eu match nul. Les deux hommes ont été hués, les deux ont été portés en triomphe. Parce que chacun a ses hommes pour faire du bruit amical ou la moue boudeuse. Mais là où Charles Banny était attendu, c'était dans la salle de réunion, à l'heure du débat décisif. Tout ce que nous avons entendu ici et là, ces derniers temps sur une éventuelle candidature du prince de Môrôfè à la présidentielle, sur l'hypothèse d'un congrès du parti, etc., c'est là que les débats contradictoires devaient pleuvoir. Surtout que le camp de Bédié avait clairement conclu que c'était plutôt lui Banny, qui avait peur du débat et non Bédié. On avait pensé que Banny avait bien préparé son affaire, et que ses partisans s'étaient organisés parmi les ténors du parti, de sorte à exprimer par groupes respectables, leurs positions pour leur pion. Mais Banny aurait-il préféré faire faire du bruit à l'extérieur de la clôture et se laisser malmener, humilier à l'intérieur de la salle où tout se décide ? On sait qu'en pareilles circonstances, la table de séance, généralement proche de ceux qui organisent la réunion, fait en sorte que les opposants ou pourfendeurs de l'ordre établi, ne soient pas libres de s'exprimer. Banny aurait-il été victime de ce tour ? Lui-même et son camp, auraient-ils parlé sans que leurs communications n'aient eu d'écho ? Ce serait tout de même surprenant. Car si Konan Banny avait vraiment préparé cette rencontre, il aurait soigneusement écrit sa communication qui pourrait se retrouver entre les mains des journalistes. L'opinion aurait alors su que Banny n'était pas allé en victime résignée à ce rendez-vous déterminant. Mais il aurait agi comme un amateur face à un vieux routier de la trempe de Bédié, doublé d'un renard tel que Djédjé Mady, et au regard de l'atmosphère dans la salle, Banny se serait convaincu que c'en était fini pour son courage et ses ambitions. Tout étant bouclé, il se sentait certainement ridicule que de rester planté là, au milieu de militants hostiles, qui lui en voudraient d'avoir tenté de chatouiller publiquement leur N'Zuéba national. Dans ces conditions là, créer le cafouillage et claquer la porte, porterait un coup au peu de dignité qui lui reste encore. Pour son amour propre et pour aider les événements à opérer un revirement futur en sa faveur, Banny a préféré quitter la salle, avec la permission de Bédié. Presque sur la pointe des pieds. C'est en cela que ceux qui disent que Banny a claqué la porte à la réunion du Bureau politique de son parti, n'ont pas tort. En ce sens qu'un homme politique comme Banny, qui vient à une telle rencontre d'où il devrait partir avec la promesse de militants de faire de lui le candidat de leur parti, à la place d'un Bédié déjà solidement intronisé, ne peut avoir un autre rendez-vous vraiment important à honorer, alors même que cette réunion à laquelle il a confié son avenir politique, n'a pas pris fin. Banny a claqué poliment, sans spectacle, la porte au Bureau politique pour digérer dans son intimité, l'échec cuisant qu'il vient d'essuyer. L'on se sent bien souvent étranger dans un milieu où tout semble vous tourner le dos. Si à ce rendez-vous important, il n'a pas su imprimer sa marque et partager sa vision avec ses camarades du Pdci, que ferait-il maintenant, même retranché dans un Qg à Yamoussoukro ? Charles Konan Banny sera-t-il vraiment un éternel opposant incompris au sein de son parti ? La Bceao doit beaucoup manquer au Gouverneur. Là-bas, au moins, les choses sont différentes de la politique.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
Après sa sortie du vendredi 9 juillet dernier à Yamoussoukro, on avait cru qu'au cours de la réunion du bureau politique de mercredi 14 juillet, à la maison du Pdci à Cocody, Charles Konan Banny ferait “ feu de tous bois”. Il avait promis " rassembler démocratiquement, c'est-à-dire en n'ayant pas peur du débat, personne n'est plus fort que nous et personne ne sera plus fort que nous". Mais le rassemblement de son parti s'est tenu, avec beaucoup de déclarations de soutien à la candidature de son rival interne, Henri Konan Bédié, sans qu'on n'ait eu une idée de l'expression de sa position. A son arrivée devant le bâtiment de son parti, il y a eu de l'euphorie en sa faveur. Mais à son départ, il en y aurait eu pour le président du Pdci. On pourrait dire qu'à ce niveau, il y a eu match nul. Les deux hommes ont été hués, les deux ont été portés en triomphe. Parce que chacun a ses hommes pour faire du bruit amical ou la moue boudeuse. Mais là où Charles Banny était attendu, c'était dans la salle de réunion, à l'heure du débat décisif. Tout ce que nous avons entendu ici et là, ces derniers temps sur une éventuelle candidature du prince de Môrôfè à la présidentielle, sur l'hypothèse d'un congrès du parti, etc., c'est là que les débats contradictoires devaient pleuvoir. Surtout que le camp de Bédié avait clairement conclu que c'était plutôt lui Banny, qui avait peur du débat et non Bédié. On avait pensé que Banny avait bien préparé son affaire, et que ses partisans s'étaient organisés parmi les ténors du parti, de sorte à exprimer par groupes respectables, leurs positions pour leur pion. Mais Banny aurait-il préféré faire faire du bruit à l'extérieur de la clôture et se laisser malmener, humilier à l'intérieur de la salle où tout se décide ? On sait qu'en pareilles circonstances, la table de séance, généralement proche de ceux qui organisent la réunion, fait en sorte que les opposants ou pourfendeurs de l'ordre établi, ne soient pas libres de s'exprimer. Banny aurait-il été victime de ce tour ? Lui-même et son camp, auraient-ils parlé sans que leurs communications n'aient eu d'écho ? Ce serait tout de même surprenant. Car si Konan Banny avait vraiment préparé cette rencontre, il aurait soigneusement écrit sa communication qui pourrait se retrouver entre les mains des journalistes. L'opinion aurait alors su que Banny n'était pas allé en victime résignée à ce rendez-vous déterminant. Mais il aurait agi comme un amateur face à un vieux routier de la trempe de Bédié, doublé d'un renard tel que Djédjé Mady, et au regard de l'atmosphère dans la salle, Banny se serait convaincu que c'en était fini pour son courage et ses ambitions. Tout étant bouclé, il se sentait certainement ridicule que de rester planté là, au milieu de militants hostiles, qui lui en voudraient d'avoir tenté de chatouiller publiquement leur N'Zuéba national. Dans ces conditions là, créer le cafouillage et claquer la porte, porterait un coup au peu de dignité qui lui reste encore. Pour son amour propre et pour aider les événements à opérer un revirement futur en sa faveur, Banny a préféré quitter la salle, avec la permission de Bédié. Presque sur la pointe des pieds. C'est en cela que ceux qui disent que Banny a claqué la porte à la réunion du Bureau politique de son parti, n'ont pas tort. En ce sens qu'un homme politique comme Banny, qui vient à une telle rencontre d'où il devrait partir avec la promesse de militants de faire de lui le candidat de leur parti, à la place d'un Bédié déjà solidement intronisé, ne peut avoir un autre rendez-vous vraiment important à honorer, alors même que cette réunion à laquelle il a confié son avenir politique, n'a pas pris fin. Banny a claqué poliment, sans spectacle, la porte au Bureau politique pour digérer dans son intimité, l'échec cuisant qu'il vient d'essuyer. L'on se sent bien souvent étranger dans un milieu où tout semble vous tourner le dos. Si à ce rendez-vous important, il n'a pas su imprimer sa marque et partager sa vision avec ses camarades du Pdci, que ferait-il maintenant, même retranché dans un Qg à Yamoussoukro ? Charles Konan Banny sera-t-il vraiment un éternel opposant incompris au sein de son parti ? La Bceao doit beaucoup manquer au Gouverneur. Là-bas, au moins, les choses sont différentes de la politique.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr