Varicelle : Une maladie mortelle

La varicelle elle se manifeste en saison sèche par des boutons et en cas de complications, cette maladie contagieuse conduit au drame.

Une sensation de froid. Suivie par l’apparition de petits boutons et de fortes démangeaisons sur tout le corps. C’est ainsi que la varicelle, s’est déclarée il y a trois mois chez K. Akabla Raïssa 24 ans. « Nous avons reçu la visite d’une nièce qui venait de Daloa. Quelques jours après son arrivée, elle a fait la varicelle. Malheureusement, tout le monde a été contaminé à commencer par les plus petits. J’ai été surprise quand les plus âgés dont mon père ont aussi fait la maladie. J’ai été la dernière à avoir la varicelle. J’ai eu aussi la toux avec un rhume», explique-t-elle. Raïssa garde encore des cicatrices de l’éruption cutanée sur le corps et le visage. « Le médecin m’a affirmé que les cicatrices disparaitront avec le temps », ajoute-t-elle.

Une maladie contagieuse

La varicelle selon le dermatologue Essoh Pierre est une malade infantile, qui est aussi fréquente chez les adultes en Afrique. C’est, continue le spécialiste une maladie virale très contagieuse, due au virus varicelle-zona (vzv) dont la période d’incubation est de 14 jours. « La varicelle se traduit par l’apparition de petits boutons contenant un liquide clair appelé vésicule. Ensuite, le patient ressent de fortes démangeaisons (prurit) et une petite fièvre appelée fébricule. Elle connait une recrudescence en période sèche », explique le dermatologue. Il précise que la maladie est absolument contagieuse. 48heures avant l’apparition des boutons et jusqu’à leur disparition l’état nécessite chez les enfants, un arrêt de l’activité scolaire jusqu’à la guérison complète. Cependant, le Dr Essoh Pierre, met en garde : « Bien que cette pathologie soit virale comme la rougeole, il n’y a pas de vaccination et elle est mortelle en cas de complications et si elle n’est pas bien soignée. De plus, c’est une primo infection du zona, c’est-à-dire que celui qui a la varicelle peut faire le zona. Ainsi, après la guérison, le virus reste endormi dans les ganglions près de la moelle épinière. Sous certaines conditions, il peut être réactivé et recommencer à se multiplier. Il chemine alors le long des nerfs émergeant d'un ou de plusieurs ganglions et provoque des douleurs aiguës et une éruption au niveau de la peau. On parle alors de zona. C’est aussi une pathologie à déclaration obligatoire », explique le spécialiste. Il se veut toutefois rassurant : « Une personne ayant contracté la varicelle est immunisée car l'infection protège définitivement contre la maladie. Cependant, les personnes qui n'ont pas eu la varicelle durant l'enfance sont exposées au risque de la contracter à l'âge adulte. Or, la maladie risque d'être plus grave à partir de l'adolescence ».

Les causes et symptômes

Le virus se transmet par l'inhalation de gouttelettes, provenant des toussotements et éternuements de personnes infectées. Selon les dires du médecin qui ajoute que la maladie peut se transmettre par contact direct avec les lésions cutanées infectées (vésicules). Cependant, comme toute pathologie, la varicelle présente plusieurs symptômes permettant de l’identifier.

Selon le dermato, le malade ressent un malaise général et une petite fièvre, quelques heures avant l’éruption. « Le patient peut présenter des signes s’apparentant à ceux de la grippe, tels les maux de tête, des douleurs au niveau du ventre et des écoulements nasaux appelés rhinite. Il y a ensuite l’apparition des boutons accompagnés de fortes démangeaisons. Ces boutons apparaissent d’abord sur le tronc, le visage, la muqueuse buccale et le cuir chevelu. Ces boutons s’assèchent au bout de trois jours. Le malade a aussi des difficultés à s’alimenter à cause des boutons présents dans la bouche », explique Dr Essoh Pierre. Il ajoute que chez certains malades, on peut observer de grandes toux et des larmoiements.

Une maladie entrainant souvent des complications

La varicelle, selon le spécialiste, a une évolution simple. Les croutes formées par l’assèchement finissent par disparaitre au bout de 16 jours sans laisser de cicatrices. Cependant, spécifie le dermatologue, les complications peuvent survenir chez les femmes enceintes et chez les sujets immunodéprimés qui sont les personnes atteintes de sida et les personnes ne pouvant se défendre contre les maladies. «Chez ces personnes, la varicelle est une maladie potentiellement grave. Elle se manifeste sous forme de fièvre très élevée. Les vésicules sont parfois hémorragiques. L'infection peut s'étendre à d'autres organes tels que les poumons », indique le médecin. Mais la varicelle est redoutable chez la femme enceinte prévient-il. Car, dit-il, dans les 20 premières semaines, le fœtus peut développer une varicelle congénitale. « Ainsi, après la 20ème semaine, si l'enfant est contaminé, il est susceptible de présenter un zona dans les premières semaines ou mois de sa vie. Il peut aussi à la naissance, présenter une atrophie des membres, des lésions cutanées, ainsi qu'une atteinte des yeux et du système nerveux central », souligne le médecin. En outre, Dr Essoh Pierre, indique que les cas cités, ne sont pas les seuls de complications. La plus fréquente d’ailleurs est la surinfection des lésions cutanées provoquée par les grattages excessifs causés par les démangeaisons. Celles-ci entrainent des cicatrices qui peuvent être définitives. « Chez l'adulte, les complications sont le plus souvent d'ordre respiratoire. La fièvre peut atteindre 40°C et s'accompagner d'une toux sèche et une atteinte du poumon avec détresse respiratoire sévère et crachat de sang lors des quintes de toux », explique-t-il. Le dermatologue ajoute qu’il y a aussi le cas du syndrome de Reye qui est une maladie très rare s’associant à une atteinte cérébrale et une atteinte hépatique, qui se manifeste par des vomissements fréquents et abondants, de la fièvre, un délire, une somnolence et des pertes de connaissance pouvant aller jusqu'au coma.

Les comportements à adopter et le traitement

Pour éviter toute complication le médecin donne des explications et recommande un bon suivi de la maladie. Ainsi, il recommande d’éviter tout contact prolongé avec l’eau, qui favorise une surinfection. Il recommande aussi d’éviter tout grattage excessif car cela peut provoquer des cicatrices définitives. Le traitement selon Dr Essoh Pierre est symptomatique, c'est-à-dire qu’on traite les signes.

Napargalè Marie