Yamoussoukro: Capitale des déficients mentaux !

La position centrale de Yamoussoukro en fait une des villes les plus fréquentées par les déficients mentaux qui y affluent de partout en Côte d’Ivoire et même de la sous-région. Dans la journée, ces pauvres hères, déguenillés, traînent aux abords des lacs, aux carrefours, dans les marchés, devant les maquis et à la gare routière cherchant une hypothétique pitance. Chacun de ces hommes et femmes dont nul ne se soucie apparemment que lorsqu’ils deviennent dangereux pour la société, semble avoir choisi et délimité son terrain. S’il ne pleut pas, chaque matin, ceux qui vont au marché en voient plusieurs couchés sur le trottoir au bord du lac jouxtant le Centre de commandement intégré. La plupart de ceux-là rôdent autour de ce lac, entre les étals du marché spontané qui s’est créé en ces lieux et les balanceurs et ‘’coxers’’ de la gare de Sinfra. Rarement violents, ils quémandent auprès des passants, qui un peu d’argent, qui du pain ou même de la cigarette. Yacou est de ces derniers. Son terrain de chasse est la gare routière qu’il pratique dans tous les sens, de jour comme de nuit. Les vendeurs de ce coin se rappellent un autre malade qui s’est fait attaquer par un caïman alors qu’il se baignait dans le lac. Il s’en est sorti avec une large plaie ouverte à l’épaule et a disparu depuis. Salam, d’origine burkinabé ne quitte jamais l’abattoir où il ramasse les restes de viande qu’il fait cuire sous les cocoteraies. Chéta, un autre Burkinabé, s’assied chaque soir sur le trottoir derrière le Centre Mié N’Gou. Sa particularité, c’est d’appeler Houphouet à son secours. Il doit sa maladie au fait que son employeur l’aurait utilisé dans sa plantation pendant des années et l’en aurait chassé sans le payer. Un autre passe souvent en plein centre de l’artère centrale de la ville tout nu. La liste est longue !

Ousmane Diallo