“12 chefs d’Etat font allégeance au Roi Sarko’’. C’est tout ce que le quotidien de la Refondation a trouvé à dire à l’endroit des présidents africains, qui ont répondu présents à l’invitation de leur homologue français, Nicolas Sarkozy, à l’occasion de la célébration des festivités du 14 juillet. Une belle façon pour le porte-voix du pouvoir de dire que ces illustres personnalités, démocratiquement élues dans leurs pays respectifs, sont des valets et que le numéro un français est un monarque. Quelle irrévérence ! Habitués à injurier en toute impunité les personnalités ivoiriennes de l’opposition, les journalistes du régime au pouvoir ont exporté leur indélicatesse au-delà des frontières en s’attaquant à des présidents, dont le seul ‘’crime’’ est d’avoir accepté de se rendre à Paris. Bien entendu, en présentant Blaise Compaoré, Amadou Toumani Touré, François Bozizé, Faure Eyadema, Yayi Boni, Sassou N’Guesso, Paul Biya, Idriss Deby, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, Salou Djibo, Abdoulaye Wade et Ali Bongo qui ‘’font allégeance à Sarkozy’’, aux yeux des journalistes de Notre Voie, Laurent Gbagbo est le héros qui a refusé de s’associer à la ’’mascarade’’. Or bouder les plus grands rendez-vous internationaux, n’arrange pas un chef d’Etat. Surtout pas la Côte d’Ivoire, qui, très longtemps a toujours été considérée, comme la locomotive de la sous-région, sous les précédents régimes, avec 40 % du PIB de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). En outre, c’est bien à Paris que Laurent Gbagbo a refusé d’aller. Pour qui connaît les relations d’amitié et d’intérêt entre ces deux pays, c’est peu dire que le chef de file de la Refondation est dangereusement en train d’isoler son pays. Un isolement qui ne répond à rien du tout, à part que Gbagbo fait l’amalgame entre ses humeurs personnelles et les intérêts de son pays. C’est d’ailleurs à juste titre que le président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) Albert Mabri Toikeusse, faisait savoir à Gbagbo mercredi dernier, lors d’une conférence de presse, « q’on ne gouverne pas un pays selon ses humeurs».
Car en réalité, c’est par pur orgueil que ce dernier ne s’est pas rendu dans la capitale française. Il garde une dent contre l’ancienne puissance tutélaire qu’il a toujours accusé d’être à l’origine de la tentative de coup d’état du 19 septembre dernier, qui s’est muée en rébellion. Pour lui donc, tant que ce différend n’est pas réglé, il est hors de question qu’il mette les pieds en France. Un pays qui lui a tout donné. Aux sens propre et figuré de l’expression. C’est en effet dans ce pays qu’il combat sans jamais le vaincre qu’il s’est réfugié des années durant avant de regagner le pays, à la faveur du retour au multipartisme. Il y a tout fait. Il a fallu qu’il parvienne au pouvoir, dans des conditions calamiteuses, pour qu’il bande ses muscles vis-à-vis de ce pays. Le paradoxe, c’est que l’historien qu’est Laurent Gbagbo oublie que tous ces gladiateurs des temps modernes, tous les chefs d’Etat qui ont réfléchi comme en pensant qu’ils pouvaient se passer de la France, sont vite et très vite rentrés dans les rangs. Où le fameux ‘’non’’ de Sékou Touré à la France en 1958 a conduit la Guinée ? Dans la misère. Une misère qui s’accentue au fil des ans. Paul Kagamé, qui s’y est frotté, s’y est piqué. Le président Rwandais qui est allé jusqu’à rompre ses relations diplomatiques avec la France, s’est ressaisi. Il était d’ailleurs présent à ce 14 juillet. Toujours en Afrique, mais cette fois-ci en Libye. Le Guide libyen, Kadhafi qui a longtemps pensé qu’il pouvait défier les USA est revenu à la raison. Mêmes les chefs d’Etats africains dont Gbagbo veut suivre les traces dans ce défi envers la France, y ont renoncé. Il est donc un homme seul dans cette guerre perdue d’avance contre la France.
Pourtant, son rôle en tant que premier magistrat de la Côte d’Ivoire, s’est de porter la voix de son pays. Et en la matière, il n’y a pas trente six façons de le faire, à part prendre part aux sommets et aux rencontres internationales. Le président brésilien Luis Ignacio Lula Da Silva l’a si bien compris qui est toujours entre deux avions pour porter haut l’étendard de ce pays, qui n’est pas plus riche que la Côte d’Ivoire. Présenté comme un dictateur dans son pays, le président Hugo Chavez du Venezuela, parcourt le monde pour faire entendre la voix de son pays. Pourquoi alors Laurent Gbagbo fait des efforts pour retarder la Côte d’Ivoire en mettant ses ressentiments au dessus de l’intérêt du pays?
Yves-M. ABIET
Car en réalité, c’est par pur orgueil que ce dernier ne s’est pas rendu dans la capitale française. Il garde une dent contre l’ancienne puissance tutélaire qu’il a toujours accusé d’être à l’origine de la tentative de coup d’état du 19 septembre dernier, qui s’est muée en rébellion. Pour lui donc, tant que ce différend n’est pas réglé, il est hors de question qu’il mette les pieds en France. Un pays qui lui a tout donné. Aux sens propre et figuré de l’expression. C’est en effet dans ce pays qu’il combat sans jamais le vaincre qu’il s’est réfugié des années durant avant de regagner le pays, à la faveur du retour au multipartisme. Il y a tout fait. Il a fallu qu’il parvienne au pouvoir, dans des conditions calamiteuses, pour qu’il bande ses muscles vis-à-vis de ce pays. Le paradoxe, c’est que l’historien qu’est Laurent Gbagbo oublie que tous ces gladiateurs des temps modernes, tous les chefs d’Etat qui ont réfléchi comme en pensant qu’ils pouvaient se passer de la France, sont vite et très vite rentrés dans les rangs. Où le fameux ‘’non’’ de Sékou Touré à la France en 1958 a conduit la Guinée ? Dans la misère. Une misère qui s’accentue au fil des ans. Paul Kagamé, qui s’y est frotté, s’y est piqué. Le président Rwandais qui est allé jusqu’à rompre ses relations diplomatiques avec la France, s’est ressaisi. Il était d’ailleurs présent à ce 14 juillet. Toujours en Afrique, mais cette fois-ci en Libye. Le Guide libyen, Kadhafi qui a longtemps pensé qu’il pouvait défier les USA est revenu à la raison. Mêmes les chefs d’Etats africains dont Gbagbo veut suivre les traces dans ce défi envers la France, y ont renoncé. Il est donc un homme seul dans cette guerre perdue d’avance contre la France.
Pourtant, son rôle en tant que premier magistrat de la Côte d’Ivoire, s’est de porter la voix de son pays. Et en la matière, il n’y a pas trente six façons de le faire, à part prendre part aux sommets et aux rencontres internationales. Le président brésilien Luis Ignacio Lula Da Silva l’a si bien compris qui est toujours entre deux avions pour porter haut l’étendard de ce pays, qui n’est pas plus riche que la Côte d’Ivoire. Présenté comme un dictateur dans son pays, le président Hugo Chavez du Venezuela, parcourt le monde pour faire entendre la voix de son pays. Pourquoi alors Laurent Gbagbo fait des efforts pour retarder la Côte d’Ivoire en mettant ses ressentiments au dessus de l’intérêt du pays?
Yves-M. ABIET