Le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, a perdu son combat contre l’insalubrité. Recevant récemment les villageois d’AKouédo, le premier des Ivoiriens a avoué son impuissance à faire face aux innombrables tas d’immondices qui jonchent la quasi-totalité des villes et nombreux villages du pays. Parlant des ordures qui polluent actuellement l’air ambiant, le chef de l’Etat a affirmé que « ce n’est pas seulement un problème d’Abidjan. Mais, plutôt celui de la Côte d’Ivoire. Parce que les villes grandissent partout. Les ordures aussi sont maintenant partout. A Abidjan, au moins, on a trouvé une solution mauvaise, mais, une solution quand même. Par contre, dans les autres villes, on n’a pas trouvé de solutions. Dans les villages, on n’a pas trouvé de solutions ». Il a donc affirmé qu’ : « il faut que nous nous battions pour trouver de nouvelles ouvertures pour commencer à déposer les ordures ailleurs. ». Cette énième exhortation doit surprendre plus d’un, car, dans un passé très récent, il a été annoncé à grande pompe sur les antennes de la télévision nationale, que des opérateurs industriels spécialisés dans le traitement des ordures ménagères, avaient eu le marché de traitement de la décharge d’Akouédo. D’où vient-il alors que cette décharge se présente encore comme un casse-tête chinois pour nos gouvernants. Etait-ce encore de la poudre aux yeux comme on en met tojopurs à la population ivoirienne ? Malin qui pourra répondre à cette question. En attendant, les villageois d’Akouedo viennent de parapher un énième accord avec le chef de l’Etat. Ce, après la poussée de fièvre constatée ces dernières semaines par les actes de blocage de la décharge d’Akouédo. Au motif que le Gouvernement n’a pas respecté la majeure partie des engagements pris lors de la signature du protocole du 5 novembre 2007, et qui est, du reste arrivé à expiration le 30 juin 2010. Au regard des documents émis, un nouveau décret a été pris portant réouverture de la décharge d’Akouédo du 1er juillet 2010 au 31 décembre 2012. L’Etat a pris l’engagement de réduire les nuisances, de mettre en place une unité moderne de gestion des ordures, de faire un appel d’offre pour la réhabilitation des décharges. A cela, s’ajoute la dépollution des sites (enlèvement du reste des déchets toxiques). Comme mesure d’accompagnement, le gouvernement s’est engagé à exécuter les différents points du protocole de 2007 d’ici la fin de l’année 2010. L’Etat a également décidé de purger les droits coutumiers sur les 293,2 hectares. Espérons que tous ces engagements pris seront respectés.
Aboubakar Sangaré
Aboubakar Sangaré