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Économie Publié le mardi 20 juillet 2010 | Nuit & Jour

Transport terrestre - Le drame des véhicules tombeaux roulants

En route pour un reportage, le samedi 17 juillet dernier à Elibou-Badasso, nous avons été victimes d’un grave accident de la circulation sur l’autoroute du nord. Il nous est apparu nécessaire de relever cet aspect, malheureux de notre métier de recherches freinées d’informations pour le grand public. Ci-dessous, le récit complet d’une journée qui a failli virer au drame.

Il est pratiquement 9 h 30 lorsque le taxi me descend, ce matin du 17 juillet 2010, à la gare d’Elibou-Badasso. L’ambiance y est la même que les autres jours. Seulement, une pluie venait d’arroser la ville, et les flaques d’eau rendaient la circulation difficile. En attendant le reporter photographe, je pars prendre un petit café dans un kiosque non loin de là, question de me donner un peu de tonus, surtout que quelques minutes plutôt, j’avais été à moitié trempé. Cissé CM, le photographe ne tarde pas à me rejoindre. Après avoir pris les tickets, nous prenons place à bord du véhicule immatriculé 976 El 01. Un mini car communément appelé ‘’Gbaka’’. Direction, l’autoroute du nord. Le trajet sitôt entamé, le véhicule avait commencé à signaler une panne technique. Chaque fois que le conducteur changeait de vitesse, automatiquement, un bruit bizarre se faisait entendre. Ce qui a suscité une réelle inquiétude chez certains passagers comme moi. Cissé CM et Mme Touré, sa voisine de voyage en ont rigolé. Mais, moi bien au contraire, mon inquiétude s’agrandissait. Il en a été ainsi jusqu’au corridor de la Gesco où, contre toute attente nous n’avons pas été signalés par les éléments des forces de l’ordre postés à cet endroit. Ayant ainsi échappé à un poste de contrôle, le chauffeur multiplie les manœuvres et lance son véhicule à vive allure. Quelques passagers du premier rang, plus proche de lui, lui ont rappelé que son engin ne respirait pas la grande forme, et que le mieux pour tous serait qu’il réduise la vitesse. Nonobstant cette remarque et malgré le bruit qui devenait de plus en plus insupportable, le ‘’Gbaka’’ a continué sa folle course jusqu’à Attingué où les premiers passagers ont commencé à descendre. S’il est vrai que nous ne nous plaignions pas, parce que assis à l’arrière où il ne pouvait pas nous entendre, plusieurs autres passagers du premier rang ont fait la même remarque au conducteur, juste après cette première escale. Si au départ, il a fait preuve de bonne foi, en conduisant à une allure raisonnable, le conducteur est vite revenu à ses vieilles amours concernant la vitesse. Aussitôt, le véhicule est relancé à vive allure, malgré les grommellements qui fusaient maintenant d’un peu partout. De nombreux autres passagers arrivent à destination au kilomètre 42, nous laissant à la merci de ce jeune chauffeur qui ne voulait entendre raison. C’est alors que l’inévitable est survenu au kilomètre 44. Le pont arrière du véhicule a cédé sous la forte pression du moteur. Refusant brusquement de tourner, les deux pneus arrière ont entraîné un freinage obligé du véhicule, dans un bruit assourdissant. La panique s’empare alors de tous les passagers, y compris le chauffeur qui vint de se rendre compte qu’il n’est plus maître de ce véhicule tombeau roulant. Les voix de détresse des femmes et des enfants se mêlent aux grincements désespérés des pneus sur le bitume. Dans un ultime effort, le chauffeur évite au ‘’Gbaka’’, avant d’emprunter la voix opposée. Craignant certainement de se faire percuter par un véhicule en provenance de l’autre moitié de l’autoroute que couvraient les herbes, il braque le véhicule du côté droit. La manœuvre a été tellement brusque, que notre véhicule s’est retrouvé couché sur le flanc gauche, et glissait tout droit dans le ravin lorsque sa chute dans le bas-fond a été stoppée par un grand choc. Un lourd silence a d’abord régné parmi les occupants du véhicules puis, après avoir retrouvé leurs esprits, plusieurs d’entre nous se sont retrouvés dehors, dont Cissé C.M qui m’a aidé à sortir du véhicule. Personne ne s’en revenait, tous, nous réalisons que nous venons d’être sauvés par un gros arbre qui a empêché la chute du véhicule dans un ravin d’environ 15 mètres. Fort heureusement, l’accident n’a pas enregistré de perte en vie humaine. Toutefois, le bilan se chiffre à 7 blessés dont votre serviteur qui a été touché à la tête. Alertés par le Maréchal des Logis (MDL) qui a fait le constat d’usage, les éléments du centre de commandement des opérations de sécurités (CECOS) sont arrivés quelques minutes avant les sapeurs-pompiers militaires de Yopougon. Ces derniers, après avoir examiné les blessés cas par cas, ont jugé bon que tous retournent à l’hôpital à Abidjan. Nous concernant, malgré ma blessure, ils nous ont laissé aller faire le reportage, après avoir fait une décharge auprès d’eux.

Idrissa Konaté

Légende : En route pour un reportage, notre collaborateur s’est retrouvé dans ce grabuge, occasionné par l’un des nombreux véhicules tombeau de Côte d’Ivoire.
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