Le bureau politique du mercredi 14 juillet du Parti démocratique de Côte d'Ivoire a mis à nu le conflit de leadership qui règne au sein du parti.
«La guerre des Konan n'aura pas lieu». En s'exprimant ainsi, le 6 juillet dernier, à la tribune des Débats du cinquantenaire, le président de la Jeunesse du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (JPdci), Kouadio Konan Bertin dit KKB, essayait de nier une évidence : l'existence d'une tension latente au sein du parti entre Henri Konan Bédié (HKB) et Charles Konan Banny. Le bureau politique du mercredi 14 juillet est venu porter le coup fatal à cet effort de cacher le soleil de la main. HKB a été hué par des jeunes à son arrivée à la maison du parti. Son adversaire Konan également. Pis, ce dernier s'est retiré en catimini de la séance et a échappé à un lynchage. Ça ne va pas au parti doyen. Et, même si l'ancien Premier ministre ne se prononce pas officiellement, son intention de se présenter à la prochaine présidentielle est avérée. Il ébranle l'autorité du « prince Nambê ». La cohésion est en mal. Et, l'ex-chef d'Etat le sait, s'il ne matte pas, le plus tôt possible, cette « rébellion », le désordre pourrait gangréner le parti. Mais au-delà, tout le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) dont le Pdci est l'un des piliers. Son secrétaire général, Djédjé Mady, en est le président du directoire. En effet, si l'attitude de Konan Banny prospère, cela pourrait donner des idées au sein du Rassemblement des républicains (Rdr) où Alassane Ouattara est accepté, jusqu'à présent, comme le boss indiscutable. Quand on sait que de part et d'autre, il y a des ambitions que certains contiennent difficilement, des envies pourraient naître.
Par ailleurs, si le bicéphalisme suscité par l'ancien gouverneur de la banque sous-régionale venait à être effectif, c'est le projet de transformation du Rhdp en un parti unique qui se verrait menacé. Avec un Pdci à deux têtes, qui sera l'interlocuteur du Mouvement des forces d'avenir (Mfa), de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci) et du Rdr, ses alliés ? Il ne faut pas se méprendre. Il est évident que dans l'ombre, de grosses pointures soutiennent Konan Banny et s'afficheront le moment venu. Et, si ces personnes ont des amitiés poussées chez les alliés, les relations d'ensemble n'en seront que perturbées. Le problème, comme on le voit, est sérieux. Il le devient encore plus lorsqu'on y ajoute cette autre interrogation : et si Charles Konan Banny travaille pour Laurent Gbagbo ? Ce dernier, il n'est un secret pour personne, s'inscrit dans une vaste politique de débauchage de cadres au sein des autres formations politiques. Déjà à Yamoussoukro, localité symbole du parti d'Houphouet-Boigny, le ''recrutement'' du gouverneur du district, N'Dri Apollinaire, lui permet d'inquiéter le parti. Yamoussoukro dont est originaire Charles Konan Banny. C'est encore à encore dans cette ville que des secrétaires de sections (selon le confrère L'Inter dans sa parution d'hier) menacent de quitter le parti si M. Banny n'est pas candidat. « Il faut qu'il (Banny) prenne ses responsabilités car le combat dans lequel il vient d'être poussé est celui de nombreux militants sans voix que nous sommes », rapporte le confrère, ces propos d'une source anonyme. Pour certains, l'accointance de l'économiste avec les pro-Gbagbo pourrait se justifier par sa prise de position dans l'épisode de la radiation de Gnamien Yao et d'autres barons. On s'en souvient, il avait appelé au dialogue au moment où tout le parti avait jeté les accusés en pâture. Un jeu politique trop compliqué tout ça. Espérons que, dans les jours à venir, des gens se dévoilent. Ainsi, nous pourrons mieux comprendre certaines choses.
Bamba K. Inza
«La guerre des Konan n'aura pas lieu». En s'exprimant ainsi, le 6 juillet dernier, à la tribune des Débats du cinquantenaire, le président de la Jeunesse du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (JPdci), Kouadio Konan Bertin dit KKB, essayait de nier une évidence : l'existence d'une tension latente au sein du parti entre Henri Konan Bédié (HKB) et Charles Konan Banny. Le bureau politique du mercredi 14 juillet est venu porter le coup fatal à cet effort de cacher le soleil de la main. HKB a été hué par des jeunes à son arrivée à la maison du parti. Son adversaire Konan également. Pis, ce dernier s'est retiré en catimini de la séance et a échappé à un lynchage. Ça ne va pas au parti doyen. Et, même si l'ancien Premier ministre ne se prononce pas officiellement, son intention de se présenter à la prochaine présidentielle est avérée. Il ébranle l'autorité du « prince Nambê ». La cohésion est en mal. Et, l'ex-chef d'Etat le sait, s'il ne matte pas, le plus tôt possible, cette « rébellion », le désordre pourrait gangréner le parti. Mais au-delà, tout le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) dont le Pdci est l'un des piliers. Son secrétaire général, Djédjé Mady, en est le président du directoire. En effet, si l'attitude de Konan Banny prospère, cela pourrait donner des idées au sein du Rassemblement des républicains (Rdr) où Alassane Ouattara est accepté, jusqu'à présent, comme le boss indiscutable. Quand on sait que de part et d'autre, il y a des ambitions que certains contiennent difficilement, des envies pourraient naître.
Par ailleurs, si le bicéphalisme suscité par l'ancien gouverneur de la banque sous-régionale venait à être effectif, c'est le projet de transformation du Rhdp en un parti unique qui se verrait menacé. Avec un Pdci à deux têtes, qui sera l'interlocuteur du Mouvement des forces d'avenir (Mfa), de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci) et du Rdr, ses alliés ? Il ne faut pas se méprendre. Il est évident que dans l'ombre, de grosses pointures soutiennent Konan Banny et s'afficheront le moment venu. Et, si ces personnes ont des amitiés poussées chez les alliés, les relations d'ensemble n'en seront que perturbées. Le problème, comme on le voit, est sérieux. Il le devient encore plus lorsqu'on y ajoute cette autre interrogation : et si Charles Konan Banny travaille pour Laurent Gbagbo ? Ce dernier, il n'est un secret pour personne, s'inscrit dans une vaste politique de débauchage de cadres au sein des autres formations politiques. Déjà à Yamoussoukro, localité symbole du parti d'Houphouet-Boigny, le ''recrutement'' du gouverneur du district, N'Dri Apollinaire, lui permet d'inquiéter le parti. Yamoussoukro dont est originaire Charles Konan Banny. C'est encore à encore dans cette ville que des secrétaires de sections (selon le confrère L'Inter dans sa parution d'hier) menacent de quitter le parti si M. Banny n'est pas candidat. « Il faut qu'il (Banny) prenne ses responsabilités car le combat dans lequel il vient d'être poussé est celui de nombreux militants sans voix que nous sommes », rapporte le confrère, ces propos d'une source anonyme. Pour certains, l'accointance de l'économiste avec les pro-Gbagbo pourrait se justifier par sa prise de position dans l'épisode de la radiation de Gnamien Yao et d'autres barons. On s'en souvient, il avait appelé au dialogue au moment où tout le parti avait jeté les accusés en pâture. Un jeu politique trop compliqué tout ça. Espérons que, dans les jours à venir, des gens se dévoilent. Ainsi, nous pourrons mieux comprendre certaines choses.
Bamba K. Inza