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Art et Culture Publié le mercredi 21 juillet 2010 | Fraternité Matin

Café littéraire : "Le crépuscule del`homme" de Flore Hazoumé au centre des échanges de la 33ème édition du café littéraire

La passion et la raison on fait corps, à cette agape littéraire, organisée par l’Association Point de lecture, à travers les résumés de lectures que les uns et les autres ont esquissé au sujet de «Le crépuscule de l’Homme» de Flore Hazoumé (Ceda, 2002, Abidjan). La problématique sous-jacente et dominante dans les intervention, était de savoir s’il est idoine de stigmatiser l’horreur humaine en la décrivant telle quelle.

Pourquoi donc les intervenants, écrivains pour la plupart, font-ils converger leurs comptes-rendus de lecture vers cette problématique? En effet, à travers une fiction romanesque décrochée de la réalité rwandaise sous le génocide, Flore Hazoumé décrit les affres de la guerre. Toutefois, le récit s’achève sur une note d’espoir, mêlant le fantastique religieux et la science fiction: l’humanité pourrait survivre grâce à une femelle gorille qui sauve Moïse, le dernier bébé survivant de l’humanité, du chaos. Pour quelle nouvelle humanité?

Quand Tiburce Koffi (écrivain) interpelle l’auteur sur la raison pour laquelle elle fait mourir le personnage de Karim, auquel il s’était attaché, Flore Hazoumé répond qu’elle a voulu «tirer la sonnette d’alarme en choquant». Dans la même lancée, Paul Arnaud s’interroge et l’interroge: «Pourquoi tuer l’humanité»? Désiré Aghoura, un autre auteur, rebondit avant Hazoumé: «l’être humain est à l’origine de son autodestruction». Une brèche saisie par l’invitée pour dire que «parfois, les animaux sont plus humains que les hommes». Elle indique que son acte d’écriture procédait d’une «réaction violente face à la guerre au Rwanda» et s’inscrivait dans une perspective d’interpellation des Ivoiriens en 2001-2002, face aux ingrédients d’un conflit fratricide qui couvait. Aussi, appelle-t-elle à la quête d’autres valeurs, à «une renaissance morale». En tout état de cause, ainsi que l’affirme Christian Hoquet, conseiller culturel de l’ambassade de France et directeur du Centre culturel français, «les mythes fondateurs de plusieurs civilisations humaines, confortés par des déviances historiques, à l’image du nazisme» prouvent que l’animalité de l’homme prend, très souvent, le dessus sur son «humanité». Mais cela ne saurait, à en croire Patrick Loba Koutouan, opérateur culturel et écrivain, suffire pour exorciser la «bêtise humaine», sur la cruauté et l’horreur produites par nous-mêmes. Et dira: «Ceux qui sont choqués ne connaissent pas l’Homme, car l’Homme refuse qu’on le montre tel qu’il est». Ce n’est pas pour autant que le destin de l’humanité, au dire du dramaturge Arsène Ablo Angelbert, «doit être aux mains des animaux». Car, ajoutera-t-il «c’est l’Homme qui sauvera l’Homme».

Rémi Coulibaly

Auteur de cet article: Rémi Coulibaly
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