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Art et Culture Publié le mardi 20 juillet 2010 | Nord-Sud

Jugement des journalistes du Nouveau Courrier : Le verdict connu demain

© Nord-Sud Par DR
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Après cinq jours de détention, les trois journalistes du Nouveau Courrier sont passés en jugement, hier, au tribunal du Plateau. Les plaidoiries de leurs avocats ont fait naître beaucoup d’espoirs chez les hommes de presse.

Ils avaient le sourire aux lèvres. Stéphane Guédé (directeur de publication du Nouveau Courrier), Saint Claver Oula (rédacteur en chef) et Théophile Kouamouo (directeur de la rédaction et gérant) sont passés devant le juge, hier après-midi. Le président du tribunal, Koné Brama, après avoir écouté toutes les parties et les différents plaidoyers, a décidé de renvoyer l’affaire en délibéré pour demain, 11 h. Arrivés au tribunal pour une demande de constitution de liberté provisoire, les journalistes sont passés en jugement sur une demande de leurs avocats, acceptée par les différentes parties.

Le film

13 h 30, la petite salle d’audience du tribunal, au premier étage refuse du monde. Comme un essaim d’abeilles sur du miel, les journalistes sont venus nombreux soutenir leurs confrères. Les parents des détenus jugés en flagrant délit sont surpris par la mobilisation. Responsables d’organisations professionnelles de journalistes, presse nationale et internationale, tout le monde est présent. Personne ne veut se faire conter l’affaire. 14 h 03, arrivent les prévenus menottes aux poignets. Les flashs de photographes fusent. Les rédacteurs sont installés en première ligne. Théophile Kouamouo et Stéphane Guédé ont bonne mine.

La réquisition du parquet

Quant à Saint Claver Oula, il semble fatigué. Après avoir liquidé deux affaires de flagrants délits, le président du tribunal ouvre le dossier à 15 h 45. A 16 h 02, les parties sont d’accord pour le jugement. Le président lit les chefs d’accusation : vols de documents administratifs, diffusion d’informations couvertes par le secret et divulgation d’un dossier non encore évoqué en audience publique. Le premier des rédacteurs à être interrogé, est le directeur de publication. Stéphane Guédé dit ne pas connaître l’origine du document. Ensuite, arrive Kouamouo à la barre. Celui-ci avoue avoir reçu le document sur un support numérique. Mais, exprime son indisponibilité à révéler sa source. Selon lui, cela est contraire à l’éthique et à la déontologie de sa profession. Saint Claver Oula révèle que c’est après concertation, qu’ils ont pris la décision de publier le document. Après avoir écouté les prévenus, la partie civile représentée par Me Diallo, au nom d’Henri Kassi Amouzou, a noté la sensibilité et la délicatesse de cette affaire. Il a déploré que les rédacteurs n’aient pas pris la peine d’indiquer dans leur papier que l’affaire était en instruction. Ni, à aucun moment, tendu le micro à son client. C’est pourquoi, il accuse les prévenus de diffamation et réclame la requalification de l’affaire. A savoir comme un délit de presse. Il a réclamé de la part de son client la somme symbolique de 1 Fcfa et la publication intégrale de la décision qui résultera du jugement. Oulaï Mesmin, au nom du parquet, sur la base de faits de vol, a requis 12 mois d’emprisonnement ferme. 10 millions Fcfa d’amende, la suspension du quotidien et la confiscation de l’ordinateur saisi, lors de la perquisition et contenant l’ensemble du document. La plaidoirie de la défense, entamée par Me Tié Bié Hivat, a noté une certaine impartialité dans l’affaire. D’autant qu’elle oppose d’une part la presse et d’autre part, l’appareil judiciaire. « Un crime de lèse-majesté », a-t-il noté, que de demander à un journaliste de dévoiler sa source. Car, dira-t-il, ni le procureur, ni le tribunal ne sont en mesure de les obliger à révéler leur source. Il s’est indigné de la manière dont a été « façonnée l’infraction pour la mettre dans un moule de disposition de droit commun ». Selon lui, il n’y a pas eu de vol car personne n’a été spolié de son document. Allant dans le même sens, Me Gueu Désiré a démontré que, si dans le cas figure, on peut parler de vol d’information, ce délit n’est pas prévu par la loi ivoirienne. C’est pourquoi, ils ont demandé que l’affaire soit classée comme un délit de presse et que leurs clients soient relaxés. Des démonstrations qui ont été appréciées par la presse qui ne manquait pas de le savoir. A 18 h 30, la chaleur est forte dans la salle exiguë. Le président du tribunal a fini d’écouter tout le monde. Les journalistes sont heureux. Ils sont fiers de leurs avocats. Seulement, ils ne reviendront pas avec leurs confrères. Ceux-ci, savent-ils, ont encore deux nuits à passer dans le cachot de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Mais, ils ont espoir que la loi sera appliquée.

Sanou Amadou (Stagiaire)
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