Au-delà de la ''guerre de leadership'' qui opposerait le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda), Henri Konan Bédié, à l'ancien Premier ministre, Charles Konan Banny, cadre du même parti, la question essentielle n'est-elle pas de savoir qui a le meilleur profil pour défendre les couleurs de l'ancien parti au pouvoir.
Henri Konan Bédié
Président de l'ancien parti au pouvoir, Henri Konan Bédié est aussi, le candidat désigné du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda). Il a été désigné lors de la convention de mars 2006 tenue au Parc des sports de Treichville. En choisissant de le porter à nouveau au pouvoir aux prochaines élections, après qu'il a été déposé à la faveur du coup d'Etat, le Pdci compte faire bénéficier la Côte d'Ivoire de son expérience. Docteur en droit et en économie, Henri Konan Bédié a en effet fait ses armes à l'ombre du père de la Nation, Félix Houphouet-Boigny à qui il a succédé le 7 décembre 1993. Pour son retour aux affaires, N’zuéba a ''retouché'' son projet de société et son ancien programme de gouvernement, pour l'adapter au nouvel environnement de la Côte d'Ivoire. Son ''Eléphant d'Afrique'' nouvelle version reste malgré tout marqué par le développement de l'agriculture, l'accroissement des investissements infrastructurels, une gestion plus rationnelle du secteur éducatif, la création d'emplois pour la jeunesse… « Les stratégies à mettre en œuvre viseront la réduction progressive de la fiscalité, la promotion des investissements directs étrangers, la valorisation de la recherche-développement, le développement du concept de qualité et la promotion de la petite et moyenne entreprise. Un effort particulier portera sur l'édification de zones industrielles spécialisées et franches, le développement de sociétés spécialisées, la réduction des délais à l'exportation et à l'importation, la réduction des coûts de facteurs notamment de l'électricité et du gaz à usage industriel », promet-il notamment.
Ses faiblesses, ou disons, ce que lui reprochent ses détracteurs, semblent porter sur deux éléments essentiels : son âge et sa supposée mauvaise gestion. A 76 ans bien sonnés, le sphinx de Daoukro est le vétéran des prétendants au fauteuil présidentiel. C'est d'ailleurs grâce à l'Accord de Linas Marcoussis qu'il est candidat. Car, même les statuts du Pdci-Rda le disqualifient. C'est donc sur cela que surfent ses adversaires qui se comptent aussi bien dans son parti qu'ailleurs. S'agissant de son bilan, on lui impute plusieurs malversations et une gestion autocratique du pouvoir. C'est cela qui lui aurait coûté son fauteuil le 24 décembre 1999. « Peut-on encore donner le canari à celui qui en a déjà cassé un auparavant ? », lui rétorquent, aujourd'hui, ceux qui militent au sein du Pdci-Rda, pour son éviction.
Charles Konan Banny
Le bain de foule que ses partisans lui ont fait prendre, le 14 juillet dernier, à son arrivée au bureau politique, convainc les pro-Bédié que Banny est vraiment en embuscade. Ceux qui misent sur lui, ont de bonnes raisons. Ils seraient nombreux à penser, selon un proche de l'ex-premier ministre, qu'un pacte le lie au n°1 du parti. A 68 ans, M. Banny est encore bon pour conduire le parti. « C'est Bédié lui-même, se plaint-elle, qui a dit qu'à 75 ans passés, on ne doit pas aspirer à diriger le parti. Alors, lui, qui a plus de 75 ans aujourd'hui, pourquoi se maintient-il là où les militants l'ont placé ? ». L'ex-chef de gouvernement, fils du Centre du pays, intéresse des militants issus de la même communauté traditionnellement Pdci. Un ex-membre du bureau de la Jpdci est de cet avis. « Yamoussoukro (ville natale de Félix Houphouet-Boigny, fondateur du Pdci), pense-t-il, a déjà pris position pour Banny. Parce qu'il ne faut pas négliger ce que disent les chefs traditionnels et les secrétaires de sections attachés à lui ». Pour lui, la « négligence » avec laquelle le président Bédié aurait traité la capitale politique, quand il était au pouvoir, « pèse aujourd'hui» contre lui. D'aucuns estiment que Charles K. Banny est le seul au Pdci, après M. Bédié, à avoir gouverné le pays. L'homme, dit-on, s'est également frotté à Laurent Gbagbo dans un « tandem », à l'époque. M. Banny connaissant le terrain politique, il n'éprouverait pas grand mal à mener sa barque, une fois aux commandes du Pdci. Banny, ex-gouverneur de la Bceao, ex-banquier se présente donc comme un technocrate avisé : déduit un parlementaire qui requiert l'anonymat. De son point de vue, la jeunesse des ''verts'' a souvent penché pour un technocrate à la tête du pays. Une frange de cette jeunesse pourrait basculer en faveur l'ex-chef du gouvernement. Le député parie que si le challenger, « nanti », met la main à la poche, il pourrait retourner des pro-Bédié. Il fait aussi remarquer que le potentiel soupirant a un carnet d'adresses impressionnant tant à l'international qu'au plan national.
« Depuis très longtemps, les Baoulé dirigent le Pdci. Cela peut jouer contre Banny, parce que, lui, est Baoulé et les gens n'apprécieraient peut-être pas que les Baoulé se succèdent, pour la troisième fois », analyse l'ex-membre de la Jdpci. Aussi, déplore-t-il que l'intéressé manque de courage, car il ne s'engage pas réellement dans la bataille contre Bédié. Le fait que l'ex-Pm garde le silence après le traitement de choc qu'il a subi lors du dernier bureau politique, le présente comme celui qui tarde à s'assumer.
Marc Dossa & Bidi Ignace
Henri Konan Bédié
Président de l'ancien parti au pouvoir, Henri Konan Bédié est aussi, le candidat désigné du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda). Il a été désigné lors de la convention de mars 2006 tenue au Parc des sports de Treichville. En choisissant de le porter à nouveau au pouvoir aux prochaines élections, après qu'il a été déposé à la faveur du coup d'Etat, le Pdci compte faire bénéficier la Côte d'Ivoire de son expérience. Docteur en droit et en économie, Henri Konan Bédié a en effet fait ses armes à l'ombre du père de la Nation, Félix Houphouet-Boigny à qui il a succédé le 7 décembre 1993. Pour son retour aux affaires, N’zuéba a ''retouché'' son projet de société et son ancien programme de gouvernement, pour l'adapter au nouvel environnement de la Côte d'Ivoire. Son ''Eléphant d'Afrique'' nouvelle version reste malgré tout marqué par le développement de l'agriculture, l'accroissement des investissements infrastructurels, une gestion plus rationnelle du secteur éducatif, la création d'emplois pour la jeunesse… « Les stratégies à mettre en œuvre viseront la réduction progressive de la fiscalité, la promotion des investissements directs étrangers, la valorisation de la recherche-développement, le développement du concept de qualité et la promotion de la petite et moyenne entreprise. Un effort particulier portera sur l'édification de zones industrielles spécialisées et franches, le développement de sociétés spécialisées, la réduction des délais à l'exportation et à l'importation, la réduction des coûts de facteurs notamment de l'électricité et du gaz à usage industriel », promet-il notamment.
Ses faiblesses, ou disons, ce que lui reprochent ses détracteurs, semblent porter sur deux éléments essentiels : son âge et sa supposée mauvaise gestion. A 76 ans bien sonnés, le sphinx de Daoukro est le vétéran des prétendants au fauteuil présidentiel. C'est d'ailleurs grâce à l'Accord de Linas Marcoussis qu'il est candidat. Car, même les statuts du Pdci-Rda le disqualifient. C'est donc sur cela que surfent ses adversaires qui se comptent aussi bien dans son parti qu'ailleurs. S'agissant de son bilan, on lui impute plusieurs malversations et une gestion autocratique du pouvoir. C'est cela qui lui aurait coûté son fauteuil le 24 décembre 1999. « Peut-on encore donner le canari à celui qui en a déjà cassé un auparavant ? », lui rétorquent, aujourd'hui, ceux qui militent au sein du Pdci-Rda, pour son éviction.
Charles Konan Banny
Le bain de foule que ses partisans lui ont fait prendre, le 14 juillet dernier, à son arrivée au bureau politique, convainc les pro-Bédié que Banny est vraiment en embuscade. Ceux qui misent sur lui, ont de bonnes raisons. Ils seraient nombreux à penser, selon un proche de l'ex-premier ministre, qu'un pacte le lie au n°1 du parti. A 68 ans, M. Banny est encore bon pour conduire le parti. « C'est Bédié lui-même, se plaint-elle, qui a dit qu'à 75 ans passés, on ne doit pas aspirer à diriger le parti. Alors, lui, qui a plus de 75 ans aujourd'hui, pourquoi se maintient-il là où les militants l'ont placé ? ». L'ex-chef de gouvernement, fils du Centre du pays, intéresse des militants issus de la même communauté traditionnellement Pdci. Un ex-membre du bureau de la Jpdci est de cet avis. « Yamoussoukro (ville natale de Félix Houphouet-Boigny, fondateur du Pdci), pense-t-il, a déjà pris position pour Banny. Parce qu'il ne faut pas négliger ce que disent les chefs traditionnels et les secrétaires de sections attachés à lui ». Pour lui, la « négligence » avec laquelle le président Bédié aurait traité la capitale politique, quand il était au pouvoir, « pèse aujourd'hui» contre lui. D'aucuns estiment que Charles K. Banny est le seul au Pdci, après M. Bédié, à avoir gouverné le pays. L'homme, dit-on, s'est également frotté à Laurent Gbagbo dans un « tandem », à l'époque. M. Banny connaissant le terrain politique, il n'éprouverait pas grand mal à mener sa barque, une fois aux commandes du Pdci. Banny, ex-gouverneur de la Bceao, ex-banquier se présente donc comme un technocrate avisé : déduit un parlementaire qui requiert l'anonymat. De son point de vue, la jeunesse des ''verts'' a souvent penché pour un technocrate à la tête du pays. Une frange de cette jeunesse pourrait basculer en faveur l'ex-chef du gouvernement. Le député parie que si le challenger, « nanti », met la main à la poche, il pourrait retourner des pro-Bédié. Il fait aussi remarquer que le potentiel soupirant a un carnet d'adresses impressionnant tant à l'international qu'au plan national.
« Depuis très longtemps, les Baoulé dirigent le Pdci. Cela peut jouer contre Banny, parce que, lui, est Baoulé et les gens n'apprécieraient peut-être pas que les Baoulé se succèdent, pour la troisième fois », analyse l'ex-membre de la Jdpci. Aussi, déplore-t-il que l'intéressé manque de courage, car il ne s'engage pas réellement dans la bataille contre Bédié. Le fait que l'ex-Pm garde le silence après le traitement de choc qu'il a subi lors du dernier bureau politique, le présente comme celui qui tarde à s'assumer.
Marc Dossa & Bidi Ignace