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Editorial Publié le vendredi 23 juillet 2010 | Le Nouveau Courrier

Edito : Parfums d’indépendance !

Indépendance cha-cha-cha... La Côte d’Ivoire a choisi une célébration sobre mais soft… pour les noces d’or de sa République. Une célébration remplie de bon sens. La Commission nationale d’organisation a dû réviser ses prétentions de départ pour se mettre au diapason du peuple qui, pendant longtemps, a murmuré sa désapprobation pour une grandiose fête d’indépendance… alors que le pays peine jusque-là à s’assurer une sortie de crise réussie par la tenue de l’élection présidentielle. Plus de «show» donc à Yamoussoukro le 07 août prochain, mais une célébration classique comme on l’a déjà vécue ici : festivités éclatées dans toutes les régions avec une célébration officielle autour du Chef de l’Etat dans la grande cour du Palais présidentiel au Plateau. Célébration modérée et mesurée qui laisse plutôt place au recueillement. Le pénible mais passionnant exercice de la réflexion. Pour dresser un bilan sans complaisance des cinquante années passées et penser la Côte d’Ivoire de demain pour les générations qui verront le centenaire. A juste titre, les jeunes de Côte d’Ivoire ont emboîté le pas à leurs aînés pour se mettre dans la danse du cinquantenaire, dans la réflexion. Il s’est donc ouvert depuis hier jeudi, au palais de la culture de Treichville, le «Forum des jeunes pour le cinquantenaire». Au sortir de ces assises, la jeunesse de Côte d’Ivoire aura son lot de «suggestions, propositions et modes opératoires» pour réussir le pari du développement. Elle se prépare à prendre les rênes du combat pour le positionnement de la Côte d’Ivoire dès que les aînés auront passé le flambeau. Pour ne pas rater cet exercice noble, le Professeur Pierre Kipré avertit les jeunes en usant d’images fortes. «La souris la plus ivre, avertit-il, sait reconnaître le carrefour des chats». Les contes et légendes enseignent une certaine antipathie entre ces deux animaux qui supportent pourtant mieux la présence humaine. Le professeur recommande ainsi à la jeunesse de Côte d’Ivoire de ne pas ignorer les obstacles éventuels à la mise en oeuvre des résultats d’analyse des cinquante ans de la République. Passer au scanner les fondements politiques et institutionnels de notre Etat. Fondements dont la caducité trahit le plus souvent notre interprétation des faits. Savoir prendre soin des nombreux acquis et recenser les origines des maladresses constatées dans l’édification de la nation. Repartir enfin sur de nouvelles bases. La télévision ivoirienne n’est donc pas dans l’erreur quand elle diffuse des documents historiques sur les origines de l’indépendance arrachée il y a cinquante ans par les Etats africains des mains du colonisateur.
Dans le cas de la Côte d’Ivoire, ce n’est pas un secret que d’affirmer que Feu le président Félix Houphouet Boigny reste l’une des mémoires de la lutte du Rassemblement démocratique africain (RDA). Lutte qui a, pas à pas, conduit à l’indépendance des pays de l’Afrique de l’Ouest francophone. Même si l’on dénonce aujourd’hui le caractère expéditif de ces indépendances africaines, force est de reconnaître que l’on ne pouvait passer de façon brutale d’un statut de colonie à une indépendance au sens strict du terme. Nos grands parents ont obtenu l’indépendance politique. «Cela ne suffit pas», avertissent-ils. A nous jeunes de nous battre pour redresser le tir et obtenir l’indépendance économique, pour garantir une nation paisible à nos enfants et petits enfants. Et cela, nous ne pourrons le réussir que dans la discipline.
La discipline dans le choix de nos politiques, dans l’accomplissement de nos tâches et dans le regard que nous portons sur l’autre. Auquel cas, un deuxième cinquantenaire ne suffira pas à sortir les populations de la pauvreté. Les objectifs du troisième millénaire sont connus de tous. Le ministre du Plan et du développement, Paul Antoine Bohoun Bouabré, ne manque d’ailleurs aucune occasion pour insister sur la nécessité de sauvegarder, chacun à son humble niveau, les acquis. Mais quand on assiste, impuissant, autour de nous, à la perte généralisée des valeurs, l’on est en droit d’être inquiet. Prolifération des constructions anarchiques, créant ainsi des bidonvilles à proximité même des quartiers chics, ces chaussées et des bâtiments entiers qui se déchaussent à la moindre augmentation de la pluviométrie, corruption, népotisme, fraude aux concours, etc. A quoi va ressembler la Côte d’Ivoire dans cinquante ans ? La réponse nous appartient. Travaillons tous à un résultat positif. Pour ne pas être surpris. Oublions ces indépendances cha-cha-cha… pour de nouveaux parfums.
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