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Politique Publié le vendredi 23 juillet 2010 | Le Patriote

Rôle du colonisateur dans les déboires des pays africains / Paul Yao N’Dré (Pdt du Conseil constitutionnel) : “Au lieu d’accuser le colonisateur, nous devons nous remettre en cause”

La contradiction était frappante. Le public était visiblement divisé sur la question de la responsabilité du colon dans les retards de développement des pays africains en général et de la Côte d’Ivoire en particulier. Il affichait tantôt son accord avec les partisans de cette thèse, tantôt, il soutenait le contraire par des applaudissements nourris. Hier, au Palais de la culture à Treichville, à l’occasion du Forum de la jeunesse pour le cinquantenaire, le président du Conseil constitutionnel, en sa qualité d’invité spécial de cette cérémonie, a tenu un discours qui a pris le contre-pied de ceux de Damana Pickass, président de ce Forum et de Pierre Kipré, ambassadeur de la Côte d’Ivoire à Paris, président du Cinquantenaire.

Faisant en effet une analyse froide de la situation, le président du Conseil constitutionnel a appelé les jeunes de Côte d’Ivoire à prendre leur responsabilité pour les cinquante années à venir. «En notre sens, au lieu d’accuser le colonisateur, nous devons nous-mêmes nous remettre en cause. Jeunesse africaine, le moment est venu pour vous de prendre le pouvoir. Vous devez vous remettre en cause pour retrouver ces idéaux de départ, qui ont fait de cette jeunesse, une jeunesse responsable», a-t-il recommandé aux jeunes. Avant lui, le président du Forum de la jeunesse pour le cinquantenaire a fustigé l’ancienne puissance coloniale en l’occurrence la France. Damana Pickass est convaincu que « la guerre qui est faite à la Côte d’Ivoire depuis huit longues et douloureuses années, est une guerre de recolonisation ». Les problèmes de la Côte d’Ivoire à l’entendre, viennent du colon qui a continué de « perpétuer certaines pratiques qui entachent notre liberté». Et d’ajouter, « des attributs de notre souveraineté restent trop intimement liés à l’ancienne métropole ». A sa suite, le président du comité d’organisation du cinquantenaire, Pr. Pierre Kipré, beaucoup plus subtil, a demandé aux jeunes de prendre conscience de « la nécessité qui s’impose à nous tous, de défendre et d’approfondir l’indépendance acquise par les générations passées dans la sueur, les larmes, les faux ou vrais compromis face aux forces de dissolution de l’âme de nos peuples africains ». Bien entendu, « les forces de dissolution de l’âme de nos peuples » selon le diplomate, ne sont que les puissances coloniales. Sans pour autant nier la responsabilité du système colonial dans la situation des pays africains, Yao N’Dré, a pour sa part relativisé la problématique. Pour lui, les africains en sont complices de manière volontaire ou inconsciente. «Le colonisateur n’est plus là, mais par notre propre comportement, c’est nous-mêmes qui allons amplifier le modèle colonial. Avec les indépendances octroyées, les Ivoiriens vont se substituer au colonisateur de manière volontaire ou inconsciente pour pérenniser le système », s’est-il convaincu.

Le Forum des jeunes pour le cinquantenaire, qui prendra fin demain, va réfléchir sur la responsabilité des jeunes dans le développement de la Côte d’Ivoire dans les 50 années à venir. Aussi, quatre sous-commissions ont-elles été créées. Il s’agit de la sous commission politique et institution, Economique et Finance, Education, art et culture et enfin la sous commission Santé et environnement.

Ibrahima B. Kamagaté
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