Kangha Mathias, responsable de l’exploitation à la direction de l’assainissement Abidjan-nord de la Sodeci, dénonce les jets de déchets solides dans les canalisations d’eaux usées et donne des conseils aux usagers.
Beaucoup de problèmes ont été signalés, ces dernières semaines, sur les canalisations d’eaux usées. Des regards sont bouchés au point où les déchets n’empruntent pas leur chemin habituel. Quelles sont les causes de cette situation ?
Les problèmes sont de divers ordres. Il y a les occupations de servitudes. C’est-à-dire que des personnes construisent sur les ouvrages d’évacuation d’eaux usées sans le savoir. D’autres le font tout en sachant que ces ouvrages existent. Le phénomène concerne toutes les communes d’Abidjan. L’ouvrage étant emprisonné, nos équipes ne peuvent plus y avoir accès. Il y a aussi les mauvais raccordements. Quand il pleut, les eaux remontent au niveau des regards et même quelquefois dans les maisons. Cela est dû au fait que le réseau d’eaux usées qui est créé pour évacuer seulement les eaux de douche et de WC fait l’objet d’eau de pluie parce que les deux réseaux sont interconnectés.
Il arrive aussi que les canalisations d’eaux usées soient obstruées par des objets tels que des préservatifs. Avez-vous déjà été confrontés à cette situation ?
On retrouve plusieurs types d’objets dans les canalisations. Cela dépend des quartiers. A Abobo et Yopougon, ce sont des éponges, des serviettes, des pagnes, des cuillères, des caleçons. On retrouve parfois des éléments peu recommandables comme des fœtus humains et même des cadavres. Les préservatifs sont plus fréquents dans les établissements hôteliers. Leur problème, c’est qu’ils ne sont pas biodégradables. Sur le réseau, nous avons des stations qui pompent les eaux qui viennent des ménages. Dans ces stations, on a des monceaux de préservatifs.
Que faites-vous face à cela ?
Nous faisons de la sensibilisation. Lorsque nous sommes sollicités pour une intervention, au-delà du travail que nous faisons, nous sensibilisons les usagers sur les causes d’obstruction des réseaux. Mais nous pensons qu’il est à la charge de notre tutelle d’initier une campagne médiatique nationale. Parce que la question des préservatifs dans les réseaux d’évacuation peut être comparée à une sorte d’épidémie pour ce réseau. Le préservatif est fabriqué à partir d’une matière qui n’est pas biodégradables. Ce qui en fait un problème permanent dans nos ouvrages. Et comme je l’ai dit, cet un phénomène qui s’accentue aux alentours des complexes hôteliers et dans tous les quartiers d’Abidjan. C’est ce que nous appelons des rejets non-conformes.
Avez-vous entrepris des démarches particulières auprès des responsables des établissements hôteliers ?
Nous incitons toujours les opérateurs à l’utilisation de grilles au niveau des sorties de tuyaux pour pouvoir récupérer ces objets-là. Malheureusement, ce sont des choses difficilement contrôlables, étant donné que nous n’avons pas d’emprise directe sur eux. Nous retrouvons donc ces préservatifs dans nos stations et nos regards qui se retrouvent bouchés.
Comment les usagers réagissent-ils lorsque vous venez les sensibiliser ?
Généralement, ils sont très réceptifs. Sauf que la mise en pratique ne suit pas toujours. En tout cas, quand on leur demande de protéger les sorties de leurs ouvrages, ils ne le font pas. Peut-être parce que cela implique des dépenses supplémentaires. Et comme nous n’avons pas de moyens de pression, nous faisons l’effort d’intervenir pour faire les débouchages. Car, une fois que le problème atteint le réseau public, nous devons intervenir. Nous le faisons mais tout en insistant sur la sensibilisation.
Avez-vous des conseils particuliers à prodiguer aux usagers ?
D’abord en ce qui concerne des branchements. Pour les faire, il faut toujours s’adresser aux structures compétentes. Il n’est pas conseillé de casser un regard, puis y introduire un tuyau pour évacuer ces eaux usées. Autant on se rend à la Sodeci pour demander un branchement au réseau d’eau potable, autant on doit s’y rendre pour être branché au réseau d’assainissement. Tant que les usagers suivront cette procédure, la Sodeci pourra faire un travail de qualité.
Deuxièmement, avant d’entreprendre quoi que ce soit sur tout terrain qui ne fait pas partie de son lot, tout usager doit s’adresser aux services compétents. Parce que ces espaces sont réservés aux équipements collectifs : le téléphone, l’eau potable, l’électricité, le réseau d’assainissement. Il faut aussi laisser de l’espace pour le passage des engins qui viendront pour l’entretien de ces équipements. Cela signifie que l’on ne doit pas construire en s’accaparant des couloirs laissés à cet effet. Ensuite, il faut éviter de jeter des objets solides dans les WC et autres bouches de canalisation. Surtout les plastiques qui ne sont pas biodégradables. Tant qu’on ne peut pas évacuer correctement les déchets ménagers, on est exposé à des maladies. Il faut que les populations le comprennent.
Interview réalisée par Cissé Sindou
Beaucoup de problèmes ont été signalés, ces dernières semaines, sur les canalisations d’eaux usées. Des regards sont bouchés au point où les déchets n’empruntent pas leur chemin habituel. Quelles sont les causes de cette situation ?
Les problèmes sont de divers ordres. Il y a les occupations de servitudes. C’est-à-dire que des personnes construisent sur les ouvrages d’évacuation d’eaux usées sans le savoir. D’autres le font tout en sachant que ces ouvrages existent. Le phénomène concerne toutes les communes d’Abidjan. L’ouvrage étant emprisonné, nos équipes ne peuvent plus y avoir accès. Il y a aussi les mauvais raccordements. Quand il pleut, les eaux remontent au niveau des regards et même quelquefois dans les maisons. Cela est dû au fait que le réseau d’eaux usées qui est créé pour évacuer seulement les eaux de douche et de WC fait l’objet d’eau de pluie parce que les deux réseaux sont interconnectés.
Il arrive aussi que les canalisations d’eaux usées soient obstruées par des objets tels que des préservatifs. Avez-vous déjà été confrontés à cette situation ?
On retrouve plusieurs types d’objets dans les canalisations. Cela dépend des quartiers. A Abobo et Yopougon, ce sont des éponges, des serviettes, des pagnes, des cuillères, des caleçons. On retrouve parfois des éléments peu recommandables comme des fœtus humains et même des cadavres. Les préservatifs sont plus fréquents dans les établissements hôteliers. Leur problème, c’est qu’ils ne sont pas biodégradables. Sur le réseau, nous avons des stations qui pompent les eaux qui viennent des ménages. Dans ces stations, on a des monceaux de préservatifs.
Que faites-vous face à cela ?
Nous faisons de la sensibilisation. Lorsque nous sommes sollicités pour une intervention, au-delà du travail que nous faisons, nous sensibilisons les usagers sur les causes d’obstruction des réseaux. Mais nous pensons qu’il est à la charge de notre tutelle d’initier une campagne médiatique nationale. Parce que la question des préservatifs dans les réseaux d’évacuation peut être comparée à une sorte d’épidémie pour ce réseau. Le préservatif est fabriqué à partir d’une matière qui n’est pas biodégradables. Ce qui en fait un problème permanent dans nos ouvrages. Et comme je l’ai dit, cet un phénomène qui s’accentue aux alentours des complexes hôteliers et dans tous les quartiers d’Abidjan. C’est ce que nous appelons des rejets non-conformes.
Avez-vous entrepris des démarches particulières auprès des responsables des établissements hôteliers ?
Nous incitons toujours les opérateurs à l’utilisation de grilles au niveau des sorties de tuyaux pour pouvoir récupérer ces objets-là. Malheureusement, ce sont des choses difficilement contrôlables, étant donné que nous n’avons pas d’emprise directe sur eux. Nous retrouvons donc ces préservatifs dans nos stations et nos regards qui se retrouvent bouchés.
Comment les usagers réagissent-ils lorsque vous venez les sensibiliser ?
Généralement, ils sont très réceptifs. Sauf que la mise en pratique ne suit pas toujours. En tout cas, quand on leur demande de protéger les sorties de leurs ouvrages, ils ne le font pas. Peut-être parce que cela implique des dépenses supplémentaires. Et comme nous n’avons pas de moyens de pression, nous faisons l’effort d’intervenir pour faire les débouchages. Car, une fois que le problème atteint le réseau public, nous devons intervenir. Nous le faisons mais tout en insistant sur la sensibilisation.
Avez-vous des conseils particuliers à prodiguer aux usagers ?
D’abord en ce qui concerne des branchements. Pour les faire, il faut toujours s’adresser aux structures compétentes. Il n’est pas conseillé de casser un regard, puis y introduire un tuyau pour évacuer ces eaux usées. Autant on se rend à la Sodeci pour demander un branchement au réseau d’eau potable, autant on doit s’y rendre pour être branché au réseau d’assainissement. Tant que les usagers suivront cette procédure, la Sodeci pourra faire un travail de qualité.
Deuxièmement, avant d’entreprendre quoi que ce soit sur tout terrain qui ne fait pas partie de son lot, tout usager doit s’adresser aux services compétents. Parce que ces espaces sont réservés aux équipements collectifs : le téléphone, l’eau potable, l’électricité, le réseau d’assainissement. Il faut aussi laisser de l’espace pour le passage des engins qui viendront pour l’entretien de ces équipements. Cela signifie que l’on ne doit pas construire en s’accaparant des couloirs laissés à cet effet. Ensuite, il faut éviter de jeter des objets solides dans les WC et autres bouches de canalisation. Surtout les plastiques qui ne sont pas biodégradables. Tant qu’on ne peut pas évacuer correctement les déchets ménagers, on est exposé à des maladies. Il faut que les populations le comprennent.
Interview réalisée par Cissé Sindou